Bizarre, après tout ce n'était que des habitudes, un peu trop carré peut-être. Quoi qu'il en soit, c'était ainsi, et je ne pensais que pas que cela avait son importance. Ma famille pouvait bien faire ce qu'elle voulait, tant qu'il ne surprenne pas à vouloir m'intéresser à nouveau aux choses qui – eux – sont vraiment 'bizarre'.

Haebin m'assurait la confidentialité de cette affaire, et je décidais de lui faire confiance là-dessus, peut-être parce qu'il était la seule et unique personne qui se comportait différemment envers moi, et puis surtout la seule personne qui pouvait comprendre certaine chose...contrairement aux autres qui m'avaient étouffé de leur présence et de leur jugement depuis tous ce temps.
Je le regardais bidouiller son téléphone, jusqu'à ce qu'un sourire apparaîsse sur ses lèvres pour ensuite m'informer que son 'ami' avait finalement accepter de se mêler à cette histoire. Aussitôt, j'apprenais que notre petite fouille dans les archives de la ville débuterais Samedi...CE Samedi. Je n'aurais jamais imaginé que les choses auraient débuté aussi rapidement, peut-être que ce n'était si mal finalement. Plus vite j'en apprendrais et plus cette affaire serait réglé.

- Samedi...ok, très bien. Je lui répondais, pensif. Il y a bien longtemps que je ne m'étais pas lancé dans une telle aventure. Finalement je regrettais presque ce temps où je ne perdais pas mon temps à appréhender une situation. Je fonçais tête baissé, comme si rien ne pouvait m'arrêter, et même si c'était le cas...j'avais cette étrange sensation, un peu comme si je prévoyais déjà de m'en sortir d'une manière ou d'une autre. Désormais, je n'ai plus rien à voir avec ce type là, on m'a détraqué, ou bien réparé...je n'ai jamais vraiment su finalement ce que l'on avait fait de ma véritable personnalité. Alors je passe d'une à une autre, espérant un jour trouver celle qui me convient le mieux.

Mon regard était venu se perdre sur la pendule de la cuisine, lorsque l'heure exact vint me faire subitement réagir. Il était presque 17h00, mon père revenait toujours de son travail à cette heure, sans dépasser d'une minute. 17H00 pile. Il faut dire la ponctualitée est un principe important dans ma famille.

- Mon père va pas tarder...Je commençais en me levant de ma chaise. Tu vas devoir partir. Il aime pas trop qu'il y ait du 'monde' à la maison. Désolé. Il n'était pas correct de mettre les gens à la porte, mais je n'avais pas vraiment envie que mon père tombe sur Haebin. Un inconnu sous son toit, il n'a jamais vu ça d'un très bon oeil. Cependant, cela ne l'empêche de me faire la morale sur l'importance de s'ouvrir aux autres...enfin bref. Autant que mon père ignore la présence d'Haebin. Alors...Samedi. Je me rappelais à voix haute avant de concentrer mon attention sur Haebin, je venais alors de me rappeler d'une chose; qu'il serait peut-être bon de lui donner mon adresse mail pour qu'il puisse me joindre. Sur un morceau de papier, j'inscrivais mon mail, une adresse mail à laquelle je ne recevais que des spams, ou encore quelques cours qu'il m'était possible de suivre à domicile. Tiens...c'est le seule moyen pour me contacter. Je lui ai dis en lui tendant le morceau de papier. Si jamais il y a un problème...préviens moi là dessus. Ok ?

Haebin devait avouer que c’était peut-être un brin rapide de se voir le samedi suivant pour jeter un coup d’œil aux archives mais bon, il ne fallait pas trainer. Plus ils prendraient leur temps moi Alexander aurait des souvenirs précis. Le Coréen avait écrit chacun de ses flashs dans un cahier qu’il trainait partout avec lui pour se rappeler des détails et peaufiner à chaque fois qu’ils revenaient.
Il avait pris de drôle d’habitude mais il se disait que s’il arrivait à se concentrer à chaque fois, il pourrait peut-être enfin être un brin conscient pendant ses phases animales. Mais bon, pour le moment, ça lui avait juste permis de se rendre compte qu’il n’avait laissé aucune chance à sa petite amie de l’époque.
A cette pensée, un sourire triste se dessina sur ses lèvres. La seule chose qui lui avait permis de ne pas sombrer dans la dépression était de se dire qu’à ce moment, il n’était pas conscient.

La conversation tourna court puisque le père de l’humain rentrait bientôt. Il comprenait totalement la réaction de son hôte et n’avait pas du tout envie de croiser le chef de famille. Comment réagirait-il s’il savait que le Coréen avait fait de nouveau sombrer son fils dans son délire ? Il ne préféra pas y penser, c’était mieux pour lui. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand il vit le jeune homme s’activer pour écrire quelque chose sur un papier. Haebin pu rapidement savoir ce que c’était : son adresse mail.
Il attrapa le bout de papier qu’il plaça précieusement dans la poche de son jean.

Oui, il fallait absolument que le jeune garçon écrive, écrive encore et toujours, c’était son seul moyen de ne pas perdre de contact avec la partie de son cerveau qui gardait les informations sur les faucheuses et le surnaturel en général.
Haebin attendit une voiture arrivé au loin et ne voulait pas savoir si c’était Mr. Collins. Il lança un petit sourire au plus jeune avant de sortir et monter dans sa Mustang pour s’éloigner au plus vite du quartier. A peine arrivé chez lui, il avait déjà commencé à faire des recherches sur la mort en général, il n’avait aucune connaissance sur le sujet. Après tout, il avait plutôt tenté de fuir ça que d’apprendre à la connaître mieux. Il avait vraiment trop de rapport avec pour l’ignorer plus longtemps. Puis au moins, quand il rencontrerait son ami, il ne serait pas trop paumé.

END