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 Zach Cooper - The bad boy boogie

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Zachariah G. Cooper
Zachariah G. Cooper
p'tit biscuit
a so eatable cookie
avatar : Steeven R. McQueen
dc : Charlie Potter from hogwarts
messages : 119
état civil : Quand on a l'éternité, mieux vaut éviter de se marier
profession : Il a été décidé qu'il valait mieux pour lui porter un sac à dos plutôt qu'une chope de bière donc : lycéen en 2ème année & nounou pour tueuse. Mais Gardien de l'Equilibre sonne tellement plus classe
nature : Half-french ? Il ne mange que la moitié de la baguette ! Ou half-demon. Une moitié de tueuse, une moitié de brachnavos et on obtient un Zach
dons surnaturels : Conçu pour être le parfait guerrier : régénération accelérée, immortalité. Agilité, force et endurance surdéveloppées
MessageSujet: Zach Cooper - The bad boy boogie   Zach Cooper - The bad boy boogie EmptyDim 29 Sep - 12:07



Zachariah Gabriel Cooper
I said free and they said bound

surnoms ;; Zach date de naissance ;; 20 mars 1543 lieu de naissance ;; Dans la forêt bretonne de Paimpont, plus connue sous le nom de Brocéliande, en France origines ;; Né d'un démon brachnavos et d'une tueuse, une version plus potable serait françaises état civil ;; Célibataire orientation sexuelle ;; Hétéro profession ;; Propriétaire d'un bar ne marche pas quand on est un mineur de près de 500 ans. Gardien de l'équilibre et, accessoirement, lycéen en 2ème année personnage ;; Inventé groupe ;; Demons avatar ;; Steeven R. McQueen


— sous la surface
A 3 ans, comme à 470, il y a toujours une chose dont Zachariah n’a pas manqué et c’est d’insolence. Si sa mère s’en plaignait à l’époque, elle n’a pas eu le temps de corriger le tir et il n’est même pas certain qu’elle y serait parvenue si elle en avait eu l’occasion. Qu’on se rassure toutefois, ce défaut ne se manifestera pas en toute occasion… souvent certes, mais pas tout le temps. Ce trait de caractère ne risque pas cependant de s’arranger avec le temps. Maintenant qu’il approche des 500 ans, il peine bien souvent à faire des courbettes à ses aînés qui n’ont que d’aîné l’apparence. Pourtant, il attache une grande importance au respect, tout particulièrement quand ça le concerne. Il faut se faire une raison, ce n’est pas en étant au lycée qu’il obtiendra qu’on le traite comme une personne de son âge véritable. Les jeunes de nos jours manquent tout particulièrement de correction.
Cynique, impertinent, effronté, on pourrait choisir quantité de synonymes pour le qualifier sans jamais se tromper. Et on obtient ainsi la raison de nombreuses convocations de son aîné dans le bureau du proviseur. Oui, Zachariah est en passe de battre un record dans cette catégorie. Pour sa défense, notons tout de même qu’il tente de prendre sur lui la plupart du temps, de faire profil bas. Mais il est parfois bien difficile d’aller contre sa nature et il suffit qu’on le cherche un peu trop ou qu’un prof brille par sa stupidité pour que la réplique qui tue et convoque sorte de sa bouche. D’un fond gentil, il ne méprise cependant pas n’importe qui. Juste les personnes qui le méritent selon lui.
Faisant preuve d’hardiesse, n’étant pas vraiment du genre à avoir froid aux yeux, il aurait été étonnant que ce soit le contraire à son âge. Il est difficile pour lui de se sentir menacé, difficile pour lui de ne pas répliquer. Alors, que ce soit dans son attitude ou dans ses gestes, il ne manquera jamais de courage et ne renoncera pas à quelque chose sous prétexte de dangers, timidité ou risques.

Ce qui va de pair avec tout ça, c’est le frimeur qui est en lui. Et oui, un Cooper a pour principe d’aimer à briller et de le montrer. Dans un combat, il s’amusera à esquiver de justesse ou de prendre le temps de sortir telle ou telle technique qu’il juge classe. Il fera même durer le plaisir en prolongeant la vie de son adversaire… faut bien chasser l’ennui. Dans un dialogue, il ne manquera pas de prouver son bagou, son talent pour la répartie. Quand on est Cooper, il faut savoir faire le show.
Malheureusement pour lui, le lycée ne lui offre pas trop l’opportunité de faire le show. Tout comme la vie. Quand on est un gardien un peu trop vieux pour l’âge qu’on paraît et qu’on est sensé être un simple lycéen, mieux vaut opter pour la discrétion. Raison pour laquelle vous le verrez régulièrement soupirer et tenter de garder son calme devant un groupe de petits cons qui aurait pourtant bien besoin d’une bonne correction. Et pourtant, Dieu sait qu’il sait comment se faire respecter.
Pro du sarcasme, admirateur des mots, il ne manque pas de répondant en toutes circonstances. Il n’y a rien d’étonnant donc à apprendre que Zach se classe plutôt dans la catégorie des belliqueux. Provocateur, il a un goût prononcé pour cet Art quand une personne l’agace tout particulièrement. Entrez toutefois dans un lot de personnes qui trouvera plus de bons côtés à ses yeux, et vous serez épargné par sa bouche.

En fait, si vous voulez un peu d’honnêteté, sachez que le gardien est quelqu’un de plutôt sympathique quand vous serez vous faire apprécier de lui. Les personnes qui le connaissent réellement sont rares. Oui, il est le mystérieux du coin pour ses camarades de classe. C’est vrai, il semble plutôt distant et appréciatif de la solitude. Mais quand solitude rime si bien avec discrétion et, qu’en plus de ça, la plupart de ses camarades ne prouvent que trop bien qu’ils descendent directement du singe… autant conserver l’image du type cool, mystérieux et inaccessible. L’image de celui qui intrigue et qu’on ne parvient pas à cerner.
Si toutefois vous obtenez le privilège de discuter davantage avec lui et de passer du temps avec le demi-démon. Et si en plus vous vous mettez à compter pour lui, vous apprendrez alors que Zach est quelqu’un de particulièrement protecteur, présent quand quelque chose lui importe et avec un grand cœur dont sa mère vantait déjà régulièrement les mérites quand il était gamin. Grand cœur qu’il a tendance à écouter bien souvent, n’en déplaise aux oracles. C’est vrai, il se laisse parfois trop guider par ses sentiments mais immortalité ne veut pas dire obligatoirement parfait. Alors certes, il s’en est mordu les doigts une fois par le passé mais il n’est pas le seul à se montrer déraisonnable en amour après tout. Quand on aime, il est normal de revoir priorités et vision des choses.
Humain, pour un démon, il se montre moins impitoyable en amitié qu’il ne l’est d’ordinaire. Certains démons ont d’ailleurs parfois tendance à se moquer de ce côté, mais il est bien inutile de se faire du soucis pour lui, le Zachariah est un animal qui se défend très bien tout seul.
Son intelligence est une qualité indéniable et s’il ne connaît que trop bien le bureau du proviseur, on ne peut pas mettre en cause ses notes qui riment avec excellence. Cultivé, avec des années à baigner dans différentes cultures, il possède un bon nombre de savoirs et une passion pour certains. Parlez-lui de la France et il se transformera en encyclopédie amoureuse de son pays d’origine.
Si galanterie se perd, elle existe encore dans le spécimen Zachariah Cooper. Vu le modèle ancien, il n’a sans doute pas de mérites à connaître encore ce principe de base qui s’applique envers la gente féminine, mais il met un point d’honneur à le respecter. D’ailleurs charmeur, c’est également quelque chose que se doit de posséder tout Cooper. Le modèle cadet le fera souvent d’un sourire ou d’un regard. Mais il aimera parfois perturber, et pas uniquement pour charmer d’ailleurs. Capable de sortir un compliment beaucoup trop direct pour ensuite feindre l’ignorance, c’est vrai qu’il a parfois le don de faire phaser la cible. Mais un demi-démon ne serait pas complet s’il ne possédait pas sa part d’étrangeté et ne torturait pas les neurones des autres en se comportant, de temps à autre, de manière parfaitement incompréhensible.

Sportif accompli, il faut dire qu’il pratique des activités physiques depuis un bon moment maintenant. Combattif, il a des affinités toutes particulières avec tout ce qui peut s’associer avec le combat, bien pratique vu la mission qu’on lui a confié. Zach aime l’action et le combat presque tout autant que les armes. Ces dernières, qu’elles soient anciennes, de collection ou plus récentes, constituent une véritable passion pour lui. Et oui, si vous voulez lui faire plaisir pour son anniversaire, une arbalète atteindra cet objectif sans le moindre souci. Soigneux avec ses affaires, vous pourrez en revanche grandement l’emmerder en abîmant l’un de ses précieux joujoux. Une chance pour lui, il a appris à être bricoleur avec le temps. Une autre de ses passions est sa moto. Oui, ça complète le personnage du lycéen mystérieux et attractif pour ses camarades au féminin, mais ce moyen de locomotion est apparue comme une évidence pour lui peu de temps après son invention.
Investi dans la mission qui lui a été confiée, il pourra se montrer blasé d’une nouvelle fin du monde, râler… qu’il n’en n’ira pas moins faire ce qu’on attend de lui. C’est dans les gênes comme on dit ! Alors malgré sa prétendue rébellion à certains moments, il faudra toujours s’attendre à le voir répondre à une mission.
Plus mature que la moyenne des lycéens ordinaire, à son âge rien d’étonnant, il ne faudrait toutefois pas le voir en compagnie de son frère aîné. C’est vrai, quand ils se retrouvent ensemble, ils ont parfois, souvent, tendance à se comporter comme des grands gamins. Ajoutons d’ailleurs que Zach possède un talent inné pour la fourberie dont il use régulièrement. Avec une option sur un côté acteur et joueur, on obtient quelqu’un qui sait passer par des sentiers détournés pour obtenir ce qu’il veut. Mais il possède également une dose de patience, nécessaire pour supporter Lip une éternité. C’est vrai qu’il a tendance à se montrer calme… mais parions qu’il est fortement déconseillé de l’énerver. Un Cooper est menaçant et seul un autre Cooper peut se risquer à tenter de lui faire perdre patience.

S’il est indéniable que le gardien est quelqu’un de fort, tant mentalement que physiquement, une pointe de sensibilité lui fait parfois défaut sur des sujets plus délicats qu’il préfèrera généralement éviter d’aborder. Seul son aîné le connaît sur le bout des doigts au point d’avoir connaissance des sujets plus douloureux de son passé. Et, là encore, ils ne seront pas abordés. Sachez que les Cooper se connaissent assez pour se passer de mots.
De la détermination et de la patience font qu’il ne baisse pas facilement les bras quand il a une idée en tête ou quand il s’est fixé un objectif. Deux qualités bien utiles quand on se retrouve « instructeur » pour tueuse en devenir.
Plutôt observateur, le temps lui a d’ailleurs donné la possibilité de se forger une opinion rapide sur les gens sans se tromper. Il faut dire que les Cooper « écument » la Terre depuis suffisamment longtemps pour connaître les espèces qui la peuplent. L’un comme l’autre, ils ont tendance à se fier à leur instinct, l’aîné comme le cadet ne le remettent jamais en question d’ailleurs.
Il y aurait sans doute encore beaucoup à dire de Zach, on pourrait lui rajouter quelques qualités comme quelques défauts. Mais, finalement, notre seul conseil : laissez à un 4 fois centenaire vivre son enfer au lycée tranquillement.


— petit cours de démonologie


Brachnavos
Description ;; Forme humanoïde, taille moyenne de 2 mètres, sa peau est de couleur rouge et ses yeux et ses cheveux sont noirs. Il interragissait principalement avec les siens, mais l'espèce est dorénavant en voie d'extinction. Ils préfèrent se mêler aux autres démons qu'aux humains.
Les Brachnavos ont la capacité de devenir immortel à condition de passer ce qu'ils nomment l'Épreuve. Une fois le portail invoqué, le Brachnavos est entrainé dans une autre dimension où il doit survivre dans un parcours aléatoire (différent d'un Brachnavos à l'autre) ou ses capacités à la survie sont mis à l'épreuve jusqu'à ce qu'il trouve et tue la Bête (également différente d'un Brachnavos à l'autre). Ne pas réussir l'épreuve signifie la mort. Une fois l'épreuve terminée, le Brachnavos est ramené dans notre dimension à l'endroit où il a invoqué le portail.
Un Brachnavos peut décider de ne pas passer l'épreuve, alors il vieillit et meurt de la même manière que les humains.
Capacités spécifiques ;; Force surhumaine. Immortalité, uniquement lorsque l'épreuve est passée et réussie. Le corps cesse de vieillir, mais un Brachnavos peut néanmoins mourir d'une blessure mortelle.


— derrière l'écran
pseudo ;; P'tit Biscuit âge ;; 27 ans autres comptes ;; Charlie Potter le mot de la fin ;; Cooper forever <3


Dernière édition par Zachariah G. Cooper le Mer 9 Oct - 8:44, édité 6 fois
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Zachariah G. Cooper
Zachariah G. Cooper
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état civil : Quand on a l'éternité, mieux vaut éviter de se marier
profession : Il a été décidé qu'il valait mieux pour lui porter un sac à dos plutôt qu'une chope de bière donc : lycéen en 2ème année & nounou pour tueuse. Mais Gardien de l'Equilibre sonne tellement plus classe
nature : Half-french ? Il ne mange que la moitié de la baguette ! Ou half-demon. Une moitié de tueuse, une moitié de brachnavos et on obtient un Zach
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MessageSujet: Re: Zach Cooper - The bad boy boogie   Zach Cooper - The bad boy boogie EmptyDim 29 Sep - 12:08


I — « You have something in there, don't forget it »

« Dépêche toi… plus vite ! Allez ! » , les encouragements de Marion avaient perdu toute la douceur d’une mère depuis bien longtemps. Si au début elle avait tenté de se montrer rassurante, l’impatience avait finit par prendre le dessus et elle tirait à présent son fils sur le chemin sans grande tendresse. Etant donné les circonstances, elle supposait que la Sainte Patronne des mères voudrait bien lui pardonner.
Si la nuit l’avait voulu, elle n’aurait pas pu faire en sorte d’être plus noire. Le chemin qui traversait les bois était plongé dans la plus parfaite obscurité et Marion avait bien été obligée de se risquer à l’éclairer un minimum d’une faible lanterne. Se perdre n’était pas le but. Elle devait mettre de la distance au plus vite et c’est poussé par cette motivation qu’elle avait accéléré la cadence sans se soucier d’un Zachariah qui butait sur les cailloux ou dont l’allure lui semblait affreusement lente ce soir.
« Mais on va où ? » ,   « Tu le verras bien une fois qu’on y sera ! » . Elle adorait ce gosse mais elle comprenait parfaitement la réticence de certains couples à en avoir, du moins en ce moment. Elle ne rentrait pas dans le moule toutefois. Son « gosse » à elle n’avait rien de normal, des deux côtés. Son père lui apportait le côté démoniaque et elle lui amenait le sang de tueuse. Zachariah était un métisse d’un nouveau genre qui ne connaissait probablement qu’un seul semblable en la personne de son grand frère. Pour un demi-démon, ou un demi-humain, selon si on préférait voir le verre à moitié vide ou à moitié plein, il était toutefois affreusement lent et maladroit ce soir. Quelques jours plus tôt, elle se plaignait de le voir escalader tout ce qui pouvait s’escalader et courir en tout sens… et ce soir elle héritait d’un enfant dont elle n’avait pas soupçonné la gaucherie. Elle ne s’en était jamais rendue compte auparavant et étant donné ce qu’elle venait de faire, étant donné le motif de leur fuite, ces défauts l’inquiétaient davantage. Dans un autre contexte, elle se serait peut être même réjouie en pensant que son fils ne pourrait suivre le même chemin et se tournerait en toute logique vers une existence normale. Mais alors qu’il butait une fois de plus pour s’affaler complètement dans la terre, elle avait soupiré avant de le redresser sans ménagement. Et voilà que le gamin ne semblait pas prêt à prendre la route maintenant, souffrant apparemment du genou « C’est pas vrai ! Je suis désolée Zachariah mais on n’a pas le temps pour ça. Je n’ai pas le temps d’être une douce, gentille et patiente maman ce soir. » . Dans une grimace, Zachariah avait manifesté sa douleur lorsqu’elle avait tenté de le remettre sur le chemin. « Est-ce que Lip sera là ? » , « Non, aux dernières nouvelles, ton grand frère était en Espagne » . Mécontent de cette réponse, Zachariah avait ajouté, et ceci toujours sans reprendre la route « Faudra lui écrire alors. Sinon il ne me retrouvera pas. Et il me l’a promis, plus tard, il m’emmènera. On deviendra les meilleurs partenaires de tous les temps et rien ne nous résistera. » .
L’admiration que son enfant portait à son grand frère n’avait pas de limites. Il n’avait que 5 ans et il pensait déjà à devenir le parfait acolyte de celui-ci. Quand Philip était dans le coin, Zachariah le suivait partout, allant jusqu’à espionner ses entraînements ou encore jusqu’à s’infiltrer dans une taverne.

« Zachariah… » , « Non… moi je vais nulle part sans lui. » . A un autre moment, le voir croiser les bras d’un air à la fois déterminé et boudeur, plantant davantage ses jambes comme des ancres au sol… ça aurait pu être comique. Elle aurait pu tout aussi bien le mettre sur son dos et continuer sa route avec un probable pleureur en guise de compagnie mais elle avait préféré opter pour la diplomatie « Je lui écrirai une lettre, et je laisserai un mot pour lui à un ami de confiance.» , « Promis ? » . Marion avait hoché la tête et puis… et puis elle avait compris. Son fils n’était pas le parfait exemple de la gaucherie. Son fils était le maître de la fourberie. Aussitôt la promesse obtenue, le garnement s’était remis en marche d’un pas décidé, rapide, pour ne plus buter une seule fois. Si elle en avait eu le temps, elle l’aurait écartelé sur place. Perplexe un instant, elle s’était remise en route à son tour. Avec ce nouveau rythme, ils avaient toutes leurs chances d’arriver avant l’aube pour une arrivée en toute discrétion. Elle avait autrefois était d’une précieuse aide pour le cuisinier d’un château et elle était convaincue qu’il accepterait sans rechigner de prendre son fils comme servant jusqu’à ce qu’il soit en âge de se débrouiller tout seul. Le Seigneur des Terres ne se questionnerait pas une seule seconde. Des gosses de servants qui aidaient leurs parents, il y en avait des tas… les nobles ne savaient pas différencier les « gueux » entre eux, et pour une fois, ça l’arrangeait bien.
Marion s’était imaginée pouvoir s’en occuper. Pour le temps qui lui restait à vivre du moins, une tueuse ne faisait jamais long feu. Mais elle devrait désormais courir les routes. Après ce soir, elle posséderait des ennemis dans les deux camps. Ce n’était pas la vie qu’elle voulait pour son enfant. Elle voulait lui laisser le choix.
Un jour ou l’autre, elle l’avait toujours su, elle aurait du abandonner sa garde. Elle s’était imaginée qui leur restait du temps mais, après tout, il valait mieux le quitter comme ça qu’en mourant en accomplissant son devoir.

« Pourquoi tu l’as tué le méchant monsieur ? » , la question n’était qu’une demi-question. Le « méchant monsieur » comme il l’appelait de manière enfantine était l’observateur de sa mère. Un homme fermé qui ne s’appliquait qu’aux règles. Quand Marion était revenue avec Zachariah dans les bras, il avait grimacé à moitié. Quand il avait su qui était le père, son mécontentement avait atteint un autre stade. Il avait ruminé, préparé son plan et avait finit par céder à l’impulsivité ou à la crainte ce soir. Il s’était rendu dans la chambre de l’enfant, un poignard en main. Finalement, Zachariah ne devait sa vie qu’à la chance. Ou au destin. Marion était entrée à temps dans la chambre et avait repoussé son observateur et allié. Le bruit de la lutte avait réveillé l’enfant qui avait assisté au combat sans intervenir d’un seul mot. La tueuse avait pris sa décision dès son entrée dans la chambre de Zachariah. Si elle n’avait pas hésité une seule seconde, c’est parce qu’elle savait. Les regards que l’homme jetait depuis trop longtemps à son enfant lui avaient fait avoir des soupçons. A plusieurs reprises, elle avait pensé prendre le large, Zachariah dans les bras. Sa mission, voilà ce qui l’avait retenu… à tort. Ce soir, elle avait finalement choisit l’amour quand elle avait planté le poignard destiné à son enfant dans le cœur de celui qui avait combattu à ses côtés depuis qu’elle était devenue une tueuse.
« Parce que c’était un idiot. Et toi tu ne l’es pas, alors tu sais très bien pourquoi. » , « Hum, parce que mon père est un … » , d’une main, Marion l’avait fait taire. Non il n’allait pas prononcer un mot qui sonnait comme une invocation, mais il allait employer un langage qu’elle détestait lui voir prendre « Oui… mais c’est pas moi qui le dit, c’est le Monsieur mort. En tout cas, c’est pour ça. Parce qu’il dit que du coup, je suis pas normal et que je suis un….» . Une nouvelle fois, Marion l’avait fait taire. D’un froncement de sourcils, Zachariah avait protesté. Ce coup-ci, il n’allait pas dire un gros mot et c’est bien ce qu’il comptait dire en se dégageant mais sa mère l’avait devancé, « Peu importe, ce n’est pas vrai. Et c’est bien pour ça que c’est un idiot ! Comme tous les gens qui pensent ou penseront ça de toi. Qu’est-ce que je te dis tout le temps ? » , pour l’aider à donner la bonne réponse, elle avait posé une main sur son torse, à l’endroit où elle le sentait battre « J’ai quelque chose là » , « Et ? » , « C’est pas le cas de tout le monde ? » , « Et ? » . D’un air de concentration intense, Zachariah avait tenté de trouver ce qu’il lui manquait. Ce qu’elle lui disait tout le temps ? Facile ! Son regard s’était alors illuminé et il avait causé un sourire chez sa mère en déclarant fièrement « Surveille ton langage Zachariah Gabriel Cooper, je t’ai pas élevé pour vivre avec les cochons ! » . Affectueusement, elle lui avait ébouriffé les cheveux avant de l’entraîner de nouveau sur la route, « C’est vrai, je te le dis trop souvent. Mais, ce que tu as à cet endroit Zachariah, ne l’oublie jamais. » . C’était la dernière fois qu’il avait tenu la main de sa mère ce soir là. Le baiser qu’elle lui avait donné dans les cuisines du château était finalement devenu un adieu avec le soir. Des yeux, il l’avait regardé s’éloigner dans la faible lumière de l’aube qui commençait à apparaître. Et puis, au détour du chemin, elle avait tout simplement disparu.



II — Demon is my middle name

« Bon sang, mais où est encore ce gamin ? ZACHARIIIIAAAAAAAAAAAH ! », clairement, le cuisinier ne se souciait pas d’attirer l’attention ce midi. Pas plus que la veille ou l’avant-veille. Cette scène se répétait depuis des années maintenant et sa patience était probablement digne d’un plus puissant que mortel. Même si, de l’avis du gamin en question, ce n’était pas de la patience mais de l’idiotie. Depuis des années qu’il se traînait dans ce château, depuis des années qu’il échappait à la surveillance du cuisinier, pas une seule fois celui-ci ne l’avait trouvé de lui-même. Zachariah finissait par décider de réapparaître, un jour ou l’autre, quand il le voulait bien ou quand ça ne l’amusait plus de pousser à bout la patience de celui qui avait sa garde depuis cette fameuse nuit.
Il suffisait d’avoir quelques notions en Zachariah pour deviner où il pouvait se cacher après une rapide liste de ces endroits préférés. Et la réponse la plus fréquente pour le trouver apparaissait comme être : en hauteur.
Si Zachariah avait du sang autre que celui de démon ou de tueuse, c’était probablement de singe. Il passait la majeure partie de son temps libre, en plus de la majeure partie du temps où il était sensé exécuter ses corvées, en hauteur. Toujours à escalader quelque chose, toujours à se cacher dans l’ombre et bien souvent à fureter et à espionner. Car la fourberie qui faisait partie intégrante de son caractère l’avait rapidement fait comprendre que les renseignements étaient parfois le pouvoir du petit peuple. Aujourd’hui, il ne guettait pas une occasion de dénicher une nouvelle chance de faire du chantage. Non, aujourd’hui c’était vers la route que son regard était tourné, là-haut, perché sur les murailles du château qui était son terrain de jeu depuis 5 ans maintenant.
La dernière lettre qu’il avait reçue de son frère datait de deux semaines à présent. Il lui avait annoncé sa visite pour les jours à venir et, depuis, le cadet passait encore plus de temps à l’endroit où il se trouvait actuellement.

Seulement, ce coup-ci, il n’était pas le seul à l’attendre. Il y avait la fille du seigneur de ces terres, qui espérait probablement prendre la fuite avec lui… ce qui prouvait clairement son idiotie et sa faible connaissance en matière de Philip. Et il y avait, bien sûr, le seigneur en question. Lui dire que son aîné avait dévergondé, ou souillé, il ne se souvenait plus du mot exact, sa fille à sa dernière visite ne lui avait pas fait gagner ses faveurs. Après tout, il y avait bien longtemps que le noble se forçait à le tolérer. Son comportement, ses provocations ou encore son insolence ne l’avaient jamais fait entrer dans ses petits papiers. Mais parce qu’il était persuadé que le gamin était le fils de son précieux cuisinier qui lui permettait de s’engraisser davantage grâce à ses bons petits plats, il avait pris sur lui jusqu’ici. Le gros et gras seigneur avait toutefois abandonné la bataille une semaine plus tôt, à la nouvelle de la décadence de sa fille. Rouge, essoufflé, il avait débarqué dans les cuisines pour annoncer à son serviteur que, la prochaine fois que son fils aîné venait leur rendre visite, il lui ferait prendre la porte de son épée. Il avait ajouté en voyant Zachariah sourire d’un air moqueur que le plus petit pouvait tout aussi bien prendre la porte avec lui. Si ça ne lui plaisait pas, il finirait bien par trouver un cuisinier aussi doué.
L’ancien ami de sa mère s’était retenu de répondre que le rejeton en question n’était pas plus son fils que le « dépravé » de Philip, mais son seigneur et maître ne lui avait pas laissé le temps. Il n’avait d’ailleurs pas eu plus le temps de filer une correction à son prétendu fils qui avait eu le bon sens de quitter les cuisines avant qu’on ne pense à le blâmer.
Depuis, accomplir ses corvées était devenu encore plus inutile et attendre son frère sur les remparts était devenu sa principale occupation. Occupation qu’il avait bien souvent depuis 5 ans quand il savait que son aîné venait lui rendre visite. Lassé d’attendre, en manque constant du seul membre de sa famille à son goût, il avait finit par jouer ce mauvais tour. Il aurait pu prévenir Lip… mais il savait très bien se défendre et il n’avait pas à craindre une seule seconde pour sa vie face au gros lard.
C’était pourtant idiot… il avait confiance en lui, il savait qu’il viendrait quand même le chercher… mais il n’avait pas voulu prendre de risques. Peut être qu’avec une annonce officielle, Philip aurait cherché un endroit pour placer son cadet encore quelques années. Ou peut être aurait-il décidé de repousser sa venue. Non, il ne pouvait pas prendre de risques, ce coup-ci, il partait avec son grand frère !

Soudain, son regard s’était éclairé. Dangereusement, il s’était penché par-dessus les remparts. Oui, c’était lui ! Il en était sûr ! Enfin ! Un jour de plus et il partait à sa rencontre, risquant de le louper.
Sans attendre, il était passé du côté intérieur des remparts. Pas le temps de prendre une échelle ? Même s’il en avait eu le temps, c’était sa manière de faire. Avec agilité et rapidité, avec le talent qu’on ne prêterait pas à un enfant… ou même à un homme, il était redescendu. Quand ses pieds avaient finalement touché le sol, il avait sentit quelqu’un lui tirer les oreilles. Le cuisinier. Pas trop tôt. Il attendait le jour de son départ pour finalement piger le truc ? Il avait encore du mal à comprendre comment Marion avait pu apprécier cet homme lent du cerveau. « Te voilà enfin ! Où t’étais passé petit vaurien ? Et mes patates, tu crois qu’elles vont s’éplucher toutes seules ? ».
Des patates ? Tout ça pour des patates ? L’enfant avait levé les yeux au ciel pour finalement les rouler, « J’ai pas le temps Louis ! Mon frère est là. Je m’en vais. » .
« Oh…. »… il avait l’air déçu… voir même triste. D’un froncement de sourcils, Zachariah l’avait dévisagé quelques secondes. Ben ça alors ! Il était triste qu’il s’en aille ? Il allait finalement retrouver du calme et de l’ordre dans sa cuisine et il avait l’air d’être prêt à verser une larme !
« Ben bonne route alors petit. J’imagine que vous allez pas rester dans le coin. Tu viens de la région pourtant non ? Enfin, c’est plus mes affaires tout ça ! Si tu passes dans le coin, tu viendras saluer ce bon vieux Louis hein ? M’oublie pas complètement. Si j’avais su, j’taurai préparé quelques gâteaux pour la route. Hum… en allant chercher tes affaires, t’as qu’à en chiper un peu. Y’en a des chauds qui sortent du four. Le gros, il aura qu’à manger autre chose à midi ! ça lui fera pas de mal ! », le flot de paroles ne semblait plus vouloir s’arrêter. Zachariah était prêt à lui couper la parole, à lui dire que son frère était probablement dans la cour maintenant… sans doute à rire devant l’épée du gros lard, mais Louis s’était finalement arrêter pour prendre le gamin contre lui et le serrer dans une étreinte à la fois maladroite et touchante. Et puis, il lui avait donné une claque dans le dos pour lui dire de filer. Avec hésitation d’abord, Zachariah avait pris la direction des cuisines pour aller chercher ses affaires déjà prêtes dans un sac. Il ne s’était retourné qu’une seule fois pour voir le cuisiner passer une grosse main sur ses yeux, essuyant quelques larmes.
C’était bien la nouvelle du jour….
Finalement… il n’était pas si mal Louis. Un peu bourru et pas très doué en relations… mais pas si mal. Il découvrait le dernier jour les raisons qui avaient pu pousser sa mère à le confier à sa charge.

Mais l’heure n’était pas aux émotions.
Il avait repris sa course pour arriver quelques secondes plus tard dans les cuisines. Il avait pris son sac sur sa paillasse avant de se tourner sur la table où reposait les brioches, les pains, pâtisseries et pâtés en croute encore fumants.
Puisqu’on lui en avait donné le droit, il avait perdu un peu de temps à emballer une bonne quantité pour la route qu’il avait ensuite rangé dans un deuxième sac. Et puis, pensant que les douceurs atténueraient peut être la contrariété du grand frère, il avait perdu de nouveau du temps à emballer le reste.
Si bien que, finalement, quand il avait commencé à sortir, c’était pour tomber nez à nez avec Philip qui l’avait levé du sol afin de le porter sur son épaule comme un baluchon avant de l’entraîner dehors sous les jurons du gros lard qui ne décolérait pas tandis que sa fille versait de chaudes larmes sur la fin de son grand et impossible amour. Ce à quoi Zachariah n’avait pu s’empêcher de soupirer. Sans un mot, son frère lui avait fait quitter le château, ne semblant pas se soucier une seule seconde des menaces du gros lard qui brandissait son épée. Ils s’étaient finalement retrouvés sur la route et l’aîné avait reposé son emmerdeur de petit frère pour qu’il retrouve la terre ferme. Ce dernier avait alors décidé de rompre le silence « Désolé Lip, ça m’a échappé. Et puis je pensais pas que ça le mettrait autant en colère. On dirait bien que je vais devoir rester avec toi maintenant » . Si son air allait avec de profondes excuses, intérieurement, c’était un rire démoniaque qu’il avait envie de pousser. « On dirait bien…. » .
En colère ? Très en colère ? Pas en colère ? Il ne savait pas trop, « P’tit con va » .
Il le connaissait assez bien pour définir cette expression sur son visage comme de la fierté et ses paroles comme une pseudo tentative de remontrances. Tirant alors de son sac une brioche, il avait simplement répondu, la même fierté familiale sur le visage « Dis, t’as pas faim ? »



III — Fate and Choice never meet

« Tu dois arrêter ça. » ,« Tu t'écartes de ton chemin » , « Tu devrais avoir passé l'épreuve » ,« Il en a été décidé ainsi. » « Deux vous serez. » ,« Deux vous demeurerez. »
Sans leur répondre, Zachariah avait essuyé le sang qui coulait sur l'une de ses dagues. « Cause toujours », voilà ce qu'il semblait clairement dire aux oracles. Leur truc à eux ? Se mêler de la vie des Cooper. En d'autres termes : les emmerder. Et pour rien. Il avait pris sa décision, il ne passerait pas l'épreuve. Il vieillirait comme tout humain. Il perdrait la vie par la vieillesse ou au combat, peu lui importait. Mais il ne resterait pas figé dans le temps.
Pourtant, un an auparavant, il avait un avis tout à fait différent sur la question. Il s'apprêtait même à la passer cette fameuse épreuve qui le conduirait vers l'immortalité. Depuis gamin, il s'était vu parcourir les routes du monde avec son aîné. Parce que c'était sa destinée, parce qu'il sentait au plus profond de ses tripes que c'était la chose à faire mais aussi parce qu'il allait là où Philip allait. Il couvrait ses arrières, son grand frère couvrait les siens, et ça avait toujours très bien marché.
Et puis, il l'avait rencontré...
« Tu as des sentiments pour elle. » ,« Trop de sentiments pour faire le bon choix » , « Ton destin est d'être éternel » ,« Pas le sien. Elle doit mourir » « Tu devras faire un choix. Le même que tu dois faire aujourd'hui. » ,« Ton frère, ou elle » , « Elle ou ton frère » . Dans un soupir, Zachariah avait levé les yeux vers les deux rigolos « Dans un sens comme dans l'autre, c'est la même chose. » , « Ce n'est jamais la chose. » ,« Non, même la même chose serait différent » . Des cas désespérés... ni plus, ni moins.

« Si ça peut vous faire plaisir... maintenant, si vous voulez bien m'excuser, j'ai des choses à faire. » .« Elle a des choses à faire. » ,« Ton destin n'est pas de sauver tout le monde. » ,« Juste ceux qui importent. » .
Ignorant le conseil, il s'était remis en marche dans les bois plongés dans l'obscurité. Une nouvelle fois, ils se trouvaient en France. Depuis que tout avait commencé. Cette folie de chasse aux sorcières. Dans ce cas aussi, les oracles leur avaient dit que toutes les vies n'étaient pas importantes. Seules certaines.
Mais quand ils pouvaient sauver les autres ?
C'était ce qui lui échappait bien souvent, ce qui l'empêchait d'être le parfait bon élève. Et puis, il avait rencontré Rebecca, la tueuse. Pour les mêmes raisons qu'eux, elle était ici. Naturellement, ils avaient proposé une association. Du temps ensemble, ils en avaient passé pas mal.
C'est vrai, il ne pouvait pas mentir, il avait des sentiments pour elle. Il était prêt à renoncer à l'immortalité pour vieillir avec elle. C'était peut être idiot, une tueuse ne vivait jamais bien longtemps. Mais aussi longtemps qu'il serait là, il la protégerait.
« A tort, tu penses avoir fait le bon choix. » ,« Pourtant, tu ne l'as pas » , « Elle finira par mourir » ,« C'est écrit. » « Pas ton frère. » ,« Ton frère doit vivre. Tout comme toi. » , « Sa vie contre la sienne » .

Ton frère ou elle. Brusquement, ses mots avaient pris un autre sens. Mais quand il s'était retourné vers les oracles, ils n'étaient plus là.
« Je peux savoir à qui tu parles ? », derrière lui, Rebecca venait d'apparaître, un pieu dans la main. Son air étonné était probablement dû au fait qu'elle venait de trouver Zachariah tout seul. Il lui avait pourtant semblé entendre des voix.« Personne. » .« Hum... en attendant, tu m'avais promis un coup de main. Pourtant, je nettoie la forêt toute seule ce soir. Tu as peur du loup qui rôde dans les bois ? ». Son sourire taquin n'avait pas trouvé de réponse, le gardien s'était contenté de secouer la tête avant de la retourner à l'endroit où se trouvait les gardiens auparavant.
Il avait pourtant finit par suivre la tueuse à travers les bois pour lui filer un coup de main dans sa chasse traditionnelle. C'était en quelque sorte devenu un rendez-vous en amoureux, le moyen de joindre l'utile à l'agréable.
« Quelque chose ne va pas ? ».
Rebecca était devenue plus sérieuse et à présent, son regard ne quittait plus son fiancé,« Non... j'étais juste en train de compter. Si tu n'exagères pas tes chiffres, j'en ai toujours un d'avance sur toi. » .
L'inquiéter n'était pas le but, voilà pourquoi il avait pris de l'avance avec un air de défi.
Elle ne le connaissait pas assez, pas autant que Philip pour voir qu'il avait chassé sans conviction, la tête ailleurs. A sa place, son grand frère aurait tout de suite compris. Il ne l'aurait pas lâché.




IV — Things I do for love

« Zachariah… Zachariah ! C’est pas le moment de dormir ! » , avec un râle plaintif, le jeune démon avait renforcé son appui contre le tronc d’arbre. Mais cette voix, étrangement familière, avait persisté à prononcer son prénom de manière répétitive. Prêt à protester, il avait ouvert les yeux sur ce visage qu’il n’avait pas vu depuis des années.
« Mère ? » … c’était bien elle, aussi fidèle au souvenir qu’il en avait. « Le début de la fin, je me mets à avoir des hallucinations maintenant. » . C’était impossible, sa mère était morte il y a des années maintenant… c’était sans doute la fonction première des tueuses… mourir. On leur faisait de beaux discours sur la nécessité de sauver le monde et au final, c’était elles qui terminaient dans la tombe. Le prénom de sa fiancée avait surgit quelques parts dans ses pensées mais sa mère s’était mise à le secouer « T’es en train de rêver. Tu DOIS te réveiller. » .
La notion de devoir lui échappait complètement. Il avait l’impression de trop l’entendre ces temps-ci. Tu dois devenir immortel et rester avec Philip, tu ne dois pas jouer les accompagnateurs de tueuse, tu dois te rendre en Afrique pour prévenir une fin du monde, tu dois finir ton assiette… non, minute, pas le dernier. Le dernier, c’était pour les personnes normales.
Mais ici… il avait oublié. Il était dans sa chambre, sa chambre au château… ce château où il avait accumulé les conneries de son enfance. Et c’était sa mère qu’il voyait ?
« Rentre à la maison. », « Rebecca ? Bon sang, je deviens complètement dingue. » , sa mère était devenue sa fiancée en un claquement de doigt. La jeune femme s’était rapprochée pour se blottir contre lui dans le lit. A présent, c’était le verbe « rentre » qu’il entendait à répétition. « Oublie l’épreuve, Oublie Philip. Tu m’as moi. On vivra ensemble, rien que toi et moi. On deviendra vieux, on pourra avoir des enfants. ».
L’épreuve. C’était ça. Le devoir qui lui échappait. Aux dernières nouvelles, il était partit la passer.
« Philip…. » , dans son lit, il avait remué. Les souvenirs revenaient, son esprit reprenait un peu de clarté.
D’une main, la tueuse l’avait retenu « Si tu choisis Philip, tu ne pourras pas m’avoir moi. C’est l’un ou l’autre. », « C’est ça ! Réveille toi. » .
Ok, peut être que la clarté n’y était pas tellement.

Philip ou Rebecca.
C’était le dernier dilemme en date. Dilemme qu’il avait dû résoudre en se décidant à passer l’épreuve. Pourtant, il voulait les deux.
Comme un ordre, sa mère, près de Rebecca désormais, lui avait hurlé de se réveiller. Et puis, il avait sentit qu’on le tirait. Il se sentait glisser de son lit, de cette fausse sécurité.
Enfin, il avait ouvert les yeux. S’il était encore dans les vapes, la vision de la bête l’avait ramené parfaitement à lui.
Et la morsure l’avait tout à fait réveillé. De son pied libre, il avait frappé cette sorte de bête du Gévaudan dans la tête. Si ça ne l’avait pas assommé, ça lui avait au moins fait lâcher son mollet. Voilà ce qu’il en coûtait de s’endormir en pareil endroit, on finissait comme repas.
Rapidement, il avait roulé sur le côté, cherchant à atteindre son épée qui ne devait pas se trouver bien loin. C’est alors que sa douleur au ventre s’était réveillée. Voilà, il ne s’était pas endormi sans raison. Une seconde d’inattention et il avait été récompensé de cette entaille qui avait maculée sa chemise d’un rouge vif. Etourdi, il avait alors décidé de prendre du recul et il avait dû perdre connaissance contre cet arbre de cette forêt immense, sombre et digne d’un labyrinthe qui ne se trouvait pas sur Terre.
Il ne pouvait s’en prendre qu’à lui. C’était sa bêtise. Il s’était trop précipité. Il n’avait pas réfléchit, il n’avait pris de temps pour analyser la situation et il avait sans doute fait preuve d’un peu trop de confiance.
Son frère. Les oracles étaient revenus, leur charabia lui avait fait craindre pour la vie de son aîné et il s’était jeté dans la gueule du loup, c’était le cas de le dire. Trop pressé de revenir dans sa propre dimension, il avait manqué de concentration. Depuis le début de la partie, il avait enchaîné les conneries.
Nerveusement, il avait lâché un rire. Ouais, Lip se serait moqué de lui. Il l’avait vu faire mieux.
Ses doigts s’étaient enfoncés dans la terre, agrippant quelques brins d’herbe au passage pour s’aider à progresser en rampant. Derrière lui, un grondement rempli de haine s’était fait entendre. A temps, il avait serré sa main sur la paume de son épée. De manière un peu trop juste, il en avait fouetté l’air pour éloigner la bête à quelques secondes de se faire un véritable festin. La monstruosité avait bondit en arrière, laissant le temps à Zachariah de se mettre sur ses jambes avec difficulté et dans une grimace de douleur.
Son dos était retombé contre l’arbre. Une fraction de secondes, l’envie de reprendre son souffle l’avait harcelé. Une autre fraction, il avait songé à charger en pensant à son frère. Et c’est toujours en pensant à lui qu’il s’était insulté intérieurement. N’apprendrait-il jamais sa leçon ?

Comment en était-il arrivé à escalader cet arbre ?
C’était peut être pas le plan du siècle mais c’était le meilleur qu’il avait trouvé sur le moment ; prendre de la hauteur le temps de trouver quelque chose de plus intelligent que de jouer les barbares trop pressés ?
Appuyant sa jambe contre l’arbre, il avait relevé le tissu pour découvrir la blessure. C’était moche à voir mais l’avantage d’être un demi-démon comme eux, c’était qu’on guérissait plus vite que les autres. Il s’en soucierait plus tard, quand il aurait l’éternité devant lui.
Enroulant rapidement son mollet d’un tissu, il avait fermé les yeux, tâchant de régler sa respiration sur le calme et un parfait silence.
Il l’avait toujours dit, la hauteur, ça lui servirait un jour.
En bas, il avait sentit le monstre renifler, à la recherche de son festin. Ses blessures ne faisaient pas de lui l’homme ou le démon le plus discret du monde, mais, à vrai dire, il comptait bien dessus pour l’attirer juste en dessous de lui. Ce qui semblait marcher, la bête s’était arrêtée en bas, concentrant son flair contre le tronc.
« Zachariah, mon vieux, t’as sans doute jamais rien fais de plus con…. » , un moyen comme un autre de se souhaiter bonne chance avant de se laisser tomber dans le vide, lame de l’épée dirigée vers le bas. Elle s’était enfoncée, avec difficulté dans le dos de la bête. Surprise, celle-ci s’était élancée et Zachariah avait été bon pour un rodéo. Mais elle était blessée, pensée qui avait arraché un sourire au gardien. Incorrigible, il n’avait pu s’empêcher de féliciter son génie avant que la bête ne finisse par se débarrasser de lui… d’une certaine manière. Oui, c’était bien Zachariah, dans cette position étrange, à se tenir contre le ventre de la bête avec ses poils. C’était sans doute le combat le plus comique du monde. Pas assez comique pour lui qui regrettait d’avoir laissé son épée dans le dos de boule de poils.
Avec difficulté, il avait relâché une de ses emprises pour fouiller dans son ceinturon et en tirer une dague. A plusieurs reprises, à en perdre son souffle, il l’avait planté, planté et re-planté « Je ne suis pas ton putain de repas » . Détachant chaque syllabe au rythme de ses coups, la bête avait finit par s’écrouler… sur lui bien sûr.
Un instant, il fermait les yeux sous une lumière intense, l’autre, il les ouvrait sur une ruelle sombre et familière. Et quand quelques minutes plus tard il ouvrait la porte d’une auberge pour s’écrouler à une table près d’un « homme » occupé à descendre sa bière, celui-ci l’avait accueillit d’un « Pour un immortel, t’as vraiment une gueule de merde. ».
Oui… et il avait l’air vachement mourant et en besoin de son petit frère. Mais le jour où il décoderait le langage oracles n’était pas prêt d’arriver.
Et en attendant, puisqu’il n’avait pas besoin de s’expliquer, puisque son frère avait compris sans qu’on lui annonce, il avait levé une main pour commander une bière à l’aubergiste.


V — It's not a farewell

A nouveau, il avait balayé les alentours du regard. Elle ne viendrait pas. Plus les minutes passaient, plus l’évidence s’imposait. Seulement, pouvait-il l’en blâmer ? A sa place, il ne se serait pas dit « au revoir » non plus.
« Il vaut mieux qu’on arrête là. Je suis désolé. », c’était la phrase qu’il avait prononcée la veille à Rebecca. En guise de réponse, il avait vu dans ses yeux qu’elle l’avait déjà deviné. Depuis qu’il était passé du stade de mortel à l’éternelle jeunesse, il avait eu l’occasion de soupçonner les doutes de la jeune femme avant d’en être parfaitement certain. Et là encore, il ne pouvait pas l’en blâmer. Mortelle et immortel… ce n’était pas l’addition la plus parfaite du monde. Ils auraient pu essayer, ils auraient pu tenir encore quelques temps… ou trouver une solution. Mais laquelle ?
Il avait fait son choix, il y a plusieurs mois de ça. Du jour où il avait décidé de passer l’épreuve, sa relation avec Rebecca s’était avancée vers sa fin sans qu’on puisse y faire quelque chose.
S’il le regrettait ?
Il la regretterait elle.
Elle était la tueuse, il était un demi-démon en charge de l’équilibre… ça faisait déjà son lot de différences dans la balance de la complication. A ça, il fallait désormais ajouter qu’il aurait toujours l’apparence d’un jeune homme. Au début, Rebecca répondait que ça n’avait pas d’importance. Ironique, elle lui disait même que, de toute manière, vu son métier, elle n’aurait pas le temps d’avoir des rides. Ça ne l’amusait jamais et elle, elle se forçait simplement à en rire.

« Je m’en vais. »
Tout s’était finalement terminé de là. Des oracles, une mission pour sauver le monde, et le départ de France des Cooper avait du se programmer.
C’était ce qui l’avait décidé. Il était temps de mettre fin à la mascarade. Il était temps de laisser à Rebecca l’opportunité d’avoir sa propre vie plutôt qu’une comédie mal jouée. Leurs chemins étaient devenus désormais trop éloignés pour se rejoindre et il avait trop tardé à prendre sa décision.
Elle ne s’était pas énervée. D’un « je sais », le dialogue s’était terminé sans réellement commencer et elle lui avait tourné le dos. Les longs discours, il n’y en avait pas réellement besoin.
Ils se quitteraient comme ça… et il était convaincu de l’aimer comme il l’aimerait encore demain et les jours d’après. Mais c’était sa vie à présent. Il l’avait choisit.
« T’es sûr que t’as déjà fais ça ? », détournant les yeux de son cheval, Zachariah les avait posé sur son aîné. « ça » voulait dire seller son cheval. Il était dessus depuis une bonne dizaine de minutes alors que d’ordinaire ça ne lui en prenait pas une. Il faisait traîner les choses et son frère n’était pas un idiot, ses connaissances en matière de Zachariah étaient trop pointues pour ça.
Dans un soupir, le jeune Cooper avait terminé avant de monter sur son cheval non sans jeter un dernier regard circulaire.
Alors c’était ainsi, ils ne se reverraient plus. La semaine dernière, il était de ceux qui disaient qu’il fallait rester encore en France, que la chasse aux sorcières n’était pas terminée même si leur mission à eux l’était. La veille, il avait d’abord dit la même chose. Et aujourd’hui, il prenait la route pour lutter contre… contre quoi déjà ? Ah oui, la fin du monde. Dans quelques années, il rajouterait derrière : encore et toujours la fin du monde.
Par soucis d’éviter l’agitation qui régnait toujours sur la place en ces temps de trouble, ils étaient passés par des chemins plus étroits. A plusieurs reprises, ils avaient trouvé sur leur route des groupes de villageois plongés dans des discussions animées avec sur fond le mot « sorcière »,  un de ces groupes tirait même une femme par les cheveux pour l’emmener à la torture, pour lui faire avouer ses crimes. Mais, tout ceci n’était plus leur problème désormais. Leur problème se trouvait maintenant à des kilomètres de là, en Allemagne.

Elle était là… à les attendre, aux portes de la ville. Avec de la gêne qu’il ne lui connaissait pas, elle avait levé les yeux vers lui, lui adressant un signe de main timide.
Après un rapide coup d’œil à son frère, il lui avait tendu ses rennes et était descendu de cheval. En quelques secondes, il avait parcouru les mètres qui le séparaient de Rebecca. Il le savait, il ne trouverait pas les mots pas plus qu’elle n’en n’avait à lui dire. Parfois, le silence était moins douloureux et c’était la raison pour laquelle, une dernière fois, il l’avait serré contre lui. C’était douloureux. Peut être plus que s'il ne l'avait pas vu une fois encore. L’un comme l’autre, ils le savaient, leurs routes ne se croiseraient plus.
La prochaine fois qu’il verrait une tueuse, elle n’aurait pas ses traits qu’il s’était plu à contempler. Se tromper… il l’aurait aimé. Abandonner le destin qu’on lui avait tracé pour rester près d’elle, il y avait songé plus d’une fois. A un moment de sa vie, il avait même choisit cette option.
Mais aujourd’hui, s’il resserrait son étreinte, c’était bien parce qu’un demi-tour n’était plus possible.
Pour la dernière fois, il l'avait embrassé avant de s'emparer des rennes tendus par son aîné. Sans un mot, il était remonté sur son cheval et toujours sans un mot, il avait repris sa route. Quelques secondes plus tard, quand il s'était retourné pour poser un dernier regard sur Rebecca, elle n'était plus là.
Il l'ignorait encore, mais le destin était parfois curieux et cruel. L'occasion de la regarder à nouveau, il l'aurait... malheureusement.



VI — Scratches from the past

« Est-ce que t'as vu ça ? », « Ouais... un bon millier de fois au moins. » . Et il n'exagérait pas ! Voir son frère balancer quelqu'un sur une table qui s'écroulait sous le poids ? Fait ! Voir son frère se faire balancer sur une table qui s'écroulait aussi sous son poids ? Fait aussi. Voir un lustre tombait au sol après une bagarre de taverne ? Fait. Entendre le bruit des bouteilles cassées ? Fait, fait et re-fait. Donner une tête encore accrochée à un corps à son frère pour qu'il puisse assommer un buveur ? Mmmh... voyons... ouais, fait aussi.
Si on voulait résumer. Si vous voulez ruiner une taverne, invitez-y les Cooper. Et le plus jeune des deux venait de lever sa bière au geste de violence de son aîné. Que le buveur l'est mérité ou pas, il venait de rejoindre le plancher des vaches, ou plutôt de la taverne, dans un bruit de bois et bouteilles cassés. Et plutôt que de se formaliser, plutôt que de dire qu'à leurs âges, ils étaient au dessus de ça, Zachariah avait sourit avant d'écraser sa bière sur le malotru qui avait osé le bousculer.
« Hey... je comptais boire ça. » , évidemment, lui dire que s'il comptait le boire, il ne fallait pas s'en servir comme massue, serait gaspiller sa salive.
« Alors attrape ça ! », sauveur de sa soif, Philip lui avait lancé une bouteille que son frère avait pris le bon soin d'esquiver pour qu'elle assomme l'homme qui se rapprochait dangereusement de lui d'un air menaçant. Idiot ? Sachez que les deux frères étaient si connectés que l'un comme l'autre avaient eu le même but sur ce coup là. Et à en juger par le sourire qu'ils venaient de partager, on ne pouvait en douter.

Le cadet ne se souvenait même plus de comment tout ça avait démarré. Mais niveau des faits, il pourrait dire qu'ils se trouvaient tous les deux en Espagne, qu'il venait juste d'empêcher un démon de déclencher une... attention suspens, gros suspens ... de déclencher une fin du monde, et qu'ils avaient donc choisit de marquer la fin de leur mission par un petit tour à la taverne du village.
En fouillant un peu, il lui semblait que Philip avait démarré... à moins que ce ne soit le patron du bar qui lui ait donné l'envie de le faire en leur ordonnant de sortir dès leur arrivée. Ou alors c'était le premier homme qui s'était écroulé qui avait choisit de provoquer Philip après que celui-ci l'ait bousculé sans le faire exprès. Quelle importance ? Il n'y avait pas de plus belle manière que de décompresser après un sauvetage du monde plein de pression.
Parce qu'ils avaient stressé ?
Hum... ils étaient sans doute bien trop confiants pour ça. Mais passons.
Une grosse brute avait décidé de ce moment pour l'empoigner par le col. Et quand il pensait grosse brute, il pensait évidemment au sens de la grandeur et de la largeur. Qu'est-ce que ce type avait bouffé dans son enfance, c'était bien la question qu'il se posait. A voix basse, tout haut, il n'en n'avait pas eu le temps. La grosse brute en question venait de se recevoir une bouteille dans le visage, envoyée avec amour par... voyons, avons-nous réellement besoin de préciser ?
« Hey Attila, touche pas à mon petit frère ! », Zachariah avait été à ça de lui répondre qu'il ne devait pas posséder assez de culture pour connaître Attila, mais le pseudo Attila en question avait grogné, et re-grogné, comme une bête plutôt qu'un homme, avant de pousser, ou de jeter, dehors son jouet du moment pour s'intéresser au plus âgé des frères.

« Hum... j'avais justement besoin de prendre l'air. » , là, par terre, devant la taverne aux bruits qui devaient couvrir une bonne distance alentours, il n'avait rien trouvé de mieux à dire.
Mais, quand il s'était redressé avec dans l'intention de continuer cette petite bagarre, son regard s'était posé sur une étreinte, sur une bouche contre un cou, et finalement sur un corps qui retombe sur le sol. S'il avait dans l'idée d'intervenir pour sauver la veuve et l'orphelin, ce ne serait visiblement que pour sauver la mémoire de la veuve, ou plutôt pour venger le probable orphelin.
L'idée ne lui était pas venue. Elle n'en n'avait pas eu le temps. Il avait suffit qu'il pose les yeux sur le vampire qui venait de terminer son repas pour être coupé dans toute initiative « Enfin ! J'ai cru que tu n'allais jamais sortir ! ». Son coeur avait loupé un battement, son souffle s'était stoppé et aucun mot n'avait trouvé le chemin vers sa bouche tandis que la "demoiselle", en robe assez belle et délicate pour appartenir à la noblesse, s'était jetée à son cou. Non, elle ne venait pas de trouver son prochain repas. A moins qu'il ne faille donner une étreinte en guise de préliminaire.
« Rebecca ? » . C'était Rebecca, là.... Impossible ? Impossible ne faisait pas partie de leur monde.
Ils ne s'étaient pas vus depuis des années et elle n'avait, pour ainsi dire, pratiquement pas changé. ça, plus le repas qu'elle venait de s'offrir, il ne fallait pas être spécialement rapide à la réflexion pour comprendre.

« Evidemment ! Tu as connu tant de femmes après moi ? ».
Il n'en n'avait aimé aucune. C'était la réponse qu'elle attendait mais il était incapable d'émettre un son.
Il aurait du bondir de joie ? Voilà ce que toute grande fleur bleue attendrait ? Mais son regard s'était à nouveau posé sur l'innocente au sol, et la larme qu'il avait rapidement essuyé sur sa joue n'avait rien à voir avec de la joie.
« Oh je suis si contente de te revoir ! Zachariah est à l'intérieur ? On devrait en profiter. Va chercher tes affaires. », « Hein ? » , « On n'a pas le temps de parler. Alors on va faire court. Rebecca vampire, toi démon, nous immortels, nous pouvoir faire des choses pas très catholiques. Toi prendre affaires. Nous partir. ».
Posant ses mains sur ses épaules, il l'avait éloigné pour la regarder dans les yeux. Il ne pouvait pas prétendre à la connaître depuis des années, mais quelques secondes lui suffisaient pour voir que son caractère n'avait pas fait que sensiblement changer. Il n'aurait pu en être autrement de toute manière... les vampires, il en avait côtoyé assez pour les connaître.
« Tu sais très bien que Philip ne va pas sauter de joie en me voyant. Il vaut mieux partir. Tu pourras toujours lui écrire. Même si bon, tout à fait entre nous, je doute qu'il sache lire. ». Il n'allait pas faire son étonné là-dessus, de son vivant, Philip n'était pas son sujet de conversation favori. Elle l'avait toujours un peu jalousé, sans plus. Mais aujourd'hui, il semblerait que ce goût, ou plutôt dégoût, s'était exacerbé.

« Rebecca, tu es un vampire. » , « On a déjà vu ce point. Tu te souviens ? Moi vampire, toi démon. Nous compatibles. ».
Jusqu'à quel point était-elle vampire justement ? « Je ne suis pas ce genre là de démon.... » , « Je sais... et je ne mange que quand j'ai faim. Mais je suis immortelle. Et pour que nous deux, ça marche enfin, je ferai mes efforts, tu feras les tiens. Tu ne comprends pas ? On peut enfin s'aimer, on peut être ensemble Zachariah ! Pour toujours. »
Il comprenait parfaitement, et il en avait toujours rêvé.
Naïvement, il avait presque envie de la croire. Mais le cadavre dans la rue faisait tâche à cette hallucination.
Rebecca était l'une de ses deux faiblesses. Son attachement pour elle avait toujours fait défaut à l'image du parfait gardien. Aujourd'hui, il ne doutait pas que le destin selon les oracles ne voulait pas dire prendre la route avec elle et laisser tomber son frère. Si la première chose lui faisait envie, la deuxième en revanche... c'était une autre histoire. Oui, elle avait toujours jalousé Philip, et à raison visiblement.

« J'ai besoin de temps. » , « Du temps ? Pourquoi ? Tu hésites entre moi et ce moins que rien ? ». La seconde d'après, elle se mordait la lèvre, comme si elle avait laissé s'échapper quelque chose qu'elle préférait garder pour elle. Si les sentiments n'avaient pas joué en sa défaveur, il aurait dit tout haut qu'il n'était pas assez idiot pour voir la manipulation.
Il la voyait... mais un mauvais côté de lui aimerait espérer. Ce mauvais côté avait toujours espéré. Même du temps où elle était mortelle.
« Philip est mon frère. Tu n'étais pas sa première admiratrice mais tu l'estimais. » , « Oui, oui, n'en parlons plus ! Disons que ma langue a fourché ! Oublions ça. Je viendrai ici demain soir, à la même heure. Et les soirs d'après s'il le faut. Mais ne tarde pas trop pour l'annoncer à ton frère. ». Elle semblait prendre pour acquis leur départ. Il l'aimait, c'était indéniable. Mais ce n'était pas la réponse à toute question. Rapidement, elle l'avait embrassé avant de prendre la fuite. Il ne faisait pas bon de rester près de son repas. Est-ce qu'elle était de ceux à semer beaucoup de cadavres sur sa route ? Ou est-ce qu'elle était de ceux qui ne faisaient pas de vague.
« Pourquoi je fais toujours tout tout seul ? ça va pas ? On dirait que t'as vu un fantôme ! ». Son frère avait finit par sortir, l'air fier du vainqueur sur son visage avant de remarquer l'expression qui planait sur celui de son petit frère, « C'est le cas. »




VII — Words are made for chicks

Il se tenait là depuis combien de temps ? Une minute ? Dix ? Une heure ? Plus ? Il était parfaitement incapable de le dire, il avait perdu la notion du temps depuis un moment maintenant. La question de la durée, il ne se la posait même pas à vrai dire. Non, celle qu'il préférait se poser actuellement était "Pourquoi ?".
Pourquoi est-ce qu'il s'était ramené ici ? Depuis quand il écoutait les deux marrants ? Et pourquoi était-il toujours là ? Il était venu... et il ne se souvenait plus à présent les raisons qui avaient motivées son choix.
ça faisait bien 50 ans que Philip et lui ne s'étaient pas décrochés un mot et, aujourd'hui, il comptait se pointer comme ça parce que les oracles le lui avaient demandé. Mettre de côté les rancoeurs d'une dispute pour sauver le Monde, c'était ce qu'il comptait lui sortir pour préserver la Sainte Fierté ?
Dans un soupir, il avait tourné le dos à l'auberge et s'était finalement retrouvé nez à nez avec ceux qui embellissaient une journée en apparaissant... comme pouvait en témoigner l'air blasé du cadet des Cooper.

« Tu ne peux pas partir. » ,« Tu ne dois pas » , « Le monde est en danger. » ,« A deux vous devez oeuvrer. » « A deux vous êtes plus forts. » ,« A deux ...», « Oh la ferme ! » .
Quoi ? Il y avait une loi qui stipulait qu'on ne coupait pas la parole aux oracles ? Qu'on lui montre pour qu'il la brûle !
Néanmoins, Zachariah avait rebroussé chemin pour se diriger vers l'auberge. Il aurait pu mener sa propre enquête tout seul. Aider Philip dans l'ombre ? Ouais, leurs chemins auraient finit par se croiser. C'était déjà un miracle qu'ils ne l'aient pas fait jusqu'à aujourd'hui.
Blasé, Zachariah avait poussé la porte de l'auberge pour se retrouver dans la pièce principale.
Et maintenant ? Il demandait simplement la chambre de son frère ? Il en prenait une et il attendait le moment fatidique où ils tomberaient l'un sur l'autre ?
Aucune idée. La méthode importait peu. Et il supposait que la question, à savoir qui devait s'excuser le premier, n'était pas non plus une priorité.
A bien y réfléchir... c'était probablement à lui de le faire.

« C'est pas vrai.... », la voix de son frère qui s'était élevée d'une table répondait au moins à une interrogation. Détournant les yeux du comptoir auquel il s'était apprêté à se rendre, il les avait tourné vers son frère aîné. Il fallait quoi ? Quelques secondes de silence embarrassé avant de se décider à sortir quelque chose ?
« Salut Lip, t'as pas changé. » ... pour un immortel. Il comprendrait la connerie. Enfin, à moins qu'il ne préfère lui en coller une. « Et en plus il parle.... »... bon, visiblement, Lip avait choisit l'ironie. Belle technique, ils avaient tendance à l'employer l'un comme l'autre régulièrement.
Laissant l'aubergiste en attente, il s'était dirigé vers la table qu'occupait son frère, restant debout dans un premier temps. La dernière fois qu'ils s'étaient vus, une vampire avait été leur sujet de discorde. Rebecca.
Rebecca était revenue... pas tout à fait comme avant. Elle lui avait proposé de partir, de tailler la route tous les deux, il n'avait jamais réellement accepté. Toute l'histoire était trop compliquée à son goût... ou plutôt pas assez parfaite. Il le savait, elle n'avait rien de l'ancienne Rebecca. A bien trop de reprises, il avait pu voir qu'elle n'appartenait pas à la catégorie vampire en rémission, catégorie qui n'existait pas de toute manière.
Philip lui avait fait l'offre de s'en débarrasser. Il avait refusé. ça partait sans doute d'un bon sentiment mais c'était à lui de le faire si une telle chose devait être faites.
Seulement voilà, il n'était pas prêt. Aujourd'hui encore, Rebecca se promenait on ne sait où....

Tout ça pour ça ?
ça ne s'était pas terminé là. Vampire, elle s'était mise à détester Philip. Le sentiment qu'il était ce qui éloignait Zachariah d'elle n'avait fait que s'intensifier avec sa mort d'humaine. Un soir, elle avait décidé de l'attaquer, pensant sans doute avoir une chance. C'est vrai, il n'avait fait que se défendre et le cadet avait débarqué sur ses grands chevaux, en héros de vampire, juste à temps....
La violente dispute qui s'était enchaînée là dessus, il n'avait pas vraiment envie d'en parler dans les détails.
« ça va... tu m'as pas envoyé de lettre non plus ! » , c'est sûr que Philip était du genre à écrire de longs romans à son frère chéri.« Ecoute, pour ce que ça vaut, je sais que... » , « Tu veux une bière ? ».
Coupé dans son élan, il n'avait même pas répondu à la question simple. Aussi, Philip avait pris les devants, levant la main pour commander une bière à l'aubergiste. « On ne va pas en parler pendant des années. En plus, j'te connais, tu vas te mettre à pleurer comme un bébé et tu vas vouloir me serrer dans tes bras. »
Une scène digne des Cooper... comme s'ils s'étaient quittés la veille.
Mais son aîné marquait un point, ça ne servait à rien d'en parler pour passer son temps à se rejeter la faute ou à se battre pour l'avoir. Ce qui était fait, était fait. De la rancoeur, il n'en n'avait plus depuis près de 10 ans. Ouais, il avait mis son temps à revenir.
Et alors que l'aubergiste apportait sa bière, il s'était finalement laissé tomber à la table de Lip dans un affectueux « Pauv' con » . Et c'est après quelques gorgées de bière que la routine avait retrouvé naturellement son chemin  « Fin du monde ? » , « Fin du monde. »



VIII — Stuck in High School

Zen, il était parfaitement zen. Il symbolisait ce mot. Il était capable de monter sur sa moto, de la démarrer et de mettre le lycée derrière lui pour une journée de plus. Simple comme bonjour. Une inspiration, une expiration, et il reprenait sa route en direction de son moyen de locomotion.
« Regardez petit Cooper a peur, il préfère rentrer chez sa mère. » , petit Cooper t’emmerde, voilà ce qu’il avait envie de lui répondre. Plutôt une bonne réplique, simple, nette et précise. Une réponse qui définissait bien sa manière de penser. Les mots n’engageaient rien… en théorie. Mais soyons honnête, il suffirait de ces quelques mots pour déclencher la suite. La discrétion, voilà ce dont il était sensé faire preuve. Il était sensé être un lycéen comme les autres, un lycéen entouré de crétins mais un lycéen comme les autres. Il n’était pas supposé se retourner, maîtriser un groupe de crétins en quelques secondes puis partir en paradant tel un coq dans sa basse-cour.
Prendre sur lui, il avait essayé de le faire, une fois de plus. Mais les fois de plus ne marchaient pas à tous les coups. Il avait déjà connu quelques ratés depuis qu’il était entré au lycée du coin. Il en avait connu d’autres dans d’autres lycées. Et la dernière fois n’était jamais tout à fait la dernière fois. La journée avait été longue, beaucoup trop longue « Arrête Jared, il va se mettre à chialer. » .

Son sac était retombé au sol. Quelques secondes plus tard, il avait rebroussé chemin. Discrétion ou pas, c’était pas à 470 ans qu’il allait se laisser marcher sur les pieds. Après tout, on devait le respect à ses aînés « Tu sais quoi ? T’as gagné ! Le premier prix est une chirurgie gratuite de ta gueule. Et franchement, elle peut pas être pire. » . Pour le style, peut être, il avait retiré sa veste qu’il avait balancé contre un arbre. Hésitant, « Junior » avait lancé un regard à son copain, comme si, finalement, il se demandait si le petit Cooper était dans la classe victimes ou dans la classe dont il fallait se méfier.
Oh, il n’allait pas tarder à le découvrir. Et au moins, il n’aurait besoin que d’une seule leçon pour lui foutre définitivement la paix.
Aaaaah s’il pouvait revenir dans le temps… il attendrait quelques années de plus pour passer l’épreuve. Immortel condamné à être au grand maximum un étudiant… c’était sa malédiction. Mais probable que c’était bien utile aujourd’hui pour accomplir ce que les Cooper étaient sensés accomplir ici. Et ça commençait par jouer les nounous pour une tueuse en devenir.
Sa seule consolation ? Il pouvait au moins partager ses tortures avec son aîné quand il se retrouvait convoqué pour des motifs qui ne manquaient jamais.
« Un problème Monsieur Cooper ? » , « Fait chier ! » , « Je suis moi aussi ravi de vous voir. Messieurs, disposez. Pas vous Monsieur Cooper. » . C’était plutôt bien tenté ce demi-tour. Malheureusement pour lui, le proviseur l’avait dans le collimateur depuis un bout de temps. Et, visiblement, il préférait les bouffons d’analphabètes. Dans un soupir, ne cachant pas son impatience, il s’était retourné vers l’homme qui n’était finalement qu’un morveux pour lui. Et pourtant… pourtant, il devait jouer le faux respect « Pardon Monsieur, mais mon grand frère m’attend pour préparer le dîner. Je lui ai promis des cookies ! » … ok du faux respect bourré de foutage de gueule, mais personne n’était parfait.
« Je vois. Vous devriez vous dépêcher de rentrer chez vous dans ce cas. » , si le proviseur avait bien vu le foutage de gueule, Zachariah n’était pas dupe non plus, et il n’avait pas été étonné d’entendre dans son dos « Vous lui direz que je vous attends, tous les deux, dans mon bureau demain à la fin de la journée. » . Zach s’était retourné et s’était contenté d’un sourire forcé avant de ramasser ses affaires et de filer vers sa moto. Ce n’était pas ce soir qu’il apprendrait le respect à des gamins… et ce n’était pas ce soir qu’il mettrait son frère de bonne humeur. Au moins, leurs journées se ressembleraient… une fois de plus. Parce qu’il avait suffit à l’aîné des Cooper de croiser le regard de son petit frère pour comprendre « Putain, encore ?! ».
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Zach Cooper - The bad boy boogie

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