Aujourd’hui c’était une émission spéciale et Haebin était content d’avoir un très bon invité pour la soirée ! Un médium connu et reconnu dans son domaine. Beaucoup d’auditeur avait voulu une émission sur la vie après la mort. Haebin n’était clairement pas à l’aise avec ce sujet mais il voulait quand même la faire. Il savait bien qu’il y avait des fantômes dans le monde mais est-ce qu’il pouvait y avoir plus que ça ? Le médium en saurait peut-être un peu plus que lui.
Bien qu’il ne fasse pas spécialement confiance aux simples humaines, le Coréen se disait que si cet homme était connu est reconnu dans son domaine c’est qu’il savait plus de trucs que les humains lambda.

L’heure de l’émission arriva rapidement et assis devant son micro, Haebin anima son émission avec l’invité. Tien, plusieurs des auditeurs parlaient de fantômes et trucs du genre. Il souriait en entendant leur réaction. Lui avait mis du temps avant d’y croire et tout ça grâce au travail de Zéplynne qui avait fini par lui ouvrir les yeux.
Certains d’entre eux se présentaient comme ayant la capacité de parler avec les esprits. S’en était pas vraiment une puisque lui-même pouvait parler avec les fantômes. La seule capacité qu’ils avaient s’était de ne pas hurler en se retrouvant face à un être surnaturel.
Mais voilà que le médium lui demanda son avis, on pouvait clairement sentir qu’il était pas du tout à l’aise avec ce genre de sujet. Sa vie avait été rythmée par la mort alors parlé de ce qui pouvait y avoir après… Ah les joies d’être un animateur obligé de répondre. Keiran – son collègue – était tellement heureux de voir son pire ennemi être enfin déstabilisé par un sujet.

Mais pourquoi, pourquoi, il avait invité un médium. Le gars avait dû un minimum creusé dans la vie des animateurs pour savoir où il foutait les pieds. Haebin avait à peine pu retenir un sursaut en entendant le médium. En plus, il n’était pas délicat ce connard. Le jeune homme se promis de faire plus attention à ses invités pour les fois suivantes. Interdiction que ça se repasse comme ça.

Mais voilà qu’on indiça au coréen qu’un nouvel appel venait d’arriver. Bizarrement, il se disait que cet appel allait remettre du piment dans la soirée devenu trop banale avec de simples histoires de fantômes. Allez, parlons de possessions par les esprits ou de trucs encore plus tordu.

Limite s’il ne lui demandait pas : Salut tu pourrais faire ta description s’il te plait !
Des fois, il n’aimait pas présenter son émission car il ne savait pas du tout sur quel genre d’individu il pouvait tomber. Les appels étaient certes filtrés mais bon des fois y’avait des gens « bizarres » au bout du fil.
Le Coréen attendit donc une réponse de son interlocuteur pour lancer un débat avec le médium.

-A...Alexander...je m'appel Alexander.

Je sentais ma voix trembler. Participer à une émission de radio était une première, à vrai dire, je ne savais plus vraiment pourquoi je me lançais ce soir, de plus sûr un sujet que je savais 'dangereux', tout du moins pas sans risque. Mais c'était un soir comme une grande majorité de soir, j'angoissais, je me remettais en question et la petite dizaine de comprimée n'y changeait rien, ni même la douzaine de barre chocolaté que je venais de dévorer, encombrant mon dessus de lit avec les emballages. C'était un soir où je devais occuper mon esprit à autre chose, je pensais trop, je réfléchissais trop, ce n'était pas bon.

J'ai bien essayé les pires emission télé, mais les visionner ne m'empêchais pas de me calmer. J'ai ensuite chercher à me plonger dans un bouquin, mais au bout d'une page et demi, je venais à lâcher l'affaire. Je paniquais, profitant de l'absence de mes parents et de mon petit frère pour faire les cents pas dans toute la maison. Dévorant au passage toutes les cochoneries alimentaires que l'Homme avait su mettre au Monde. Puis ce fut le silence qui me dérangeait à présent, alors j'ai mit la radio. Fouillant parmis les inombrables fréquence, jusque tomber sur un jingle plutôt accrocheur. Alors, j'ai refermé la porte de ma chambre et je me suis allongé sur mon lit, ne prenant même pas la peine de retirer les papiers de barre chocolaté qui occupaient toujours mon dessus de lit. Je fixais le plafond, mes oreilles attentives.
J'aurais pu changer d'émission, il m'aurait suffit d'appuyer sur l'une des touches de la télécommande de ma chaîne-hifi, mais je n'ai touché à rien. J'écoutais le présentateur annoncer le médium, puis j'ai finalement écouté celui-ci. Il semblait être un star dans sa catégorie, un homme suffisament bon pour parler d'un sujet qu'il semblait connaître. Les âmes, les spectres, les poltergeists...tout ça me semblait étrangement familier. Puis vint le moment où des auditeurs ont fait part de leur interrogation, de leur expérience, touchant parfois. C'est alors que je me suis dit ' Et pourquoi pas...'.

Finalement, mon choix me semblait bien idiot. Je pouvais encore raccrocher, bien que ce soit impoli, je m'apprêtais à mettre le pied sur une pente bien glissante. Je ne pouvais pas continuer, ce serait trahir la confiance de mes parents et du bon docteur qui me soutenait depuis le début. Pourtant, peut-être que ce médium pouvait m'aider à passer ce mauvais moment. Je n'aurais qu'une question à lui poser, et lui n'aurait qu'une réponse à me donner. Ni plus, ni moins. Dans ma tête, tout semblait clair...enfin, c'est ce que je croyais. Une voix me rappel alors, pour s'assurer certainement que j'étais toujours au bout du fil.

- Oh...euh...oui. Désolé. Je...je voulais, enfin, j'ai une question. Enfait, je...je voulais savoir si ça existait les...les faucheuses.

Il y a bien longtemps que je n'avais pas employé ce mot à voix haute; 'Faucheuses'. C'était un mot tabou dans la famille, dans mon entourage même. Ce mot m'avait été interdit, mais je faisais une exception ce soir. Et puis, ce n'est pour autant que je pouvais replonger. Non. Il m'en fallait plus. Après tout, peut-être qu'il serait bon d'en parler à une personne autre qu'à mon psychiatre. Paraît qu'il est toujours bon d'avoir d'autre avis. Et celui d'une medium, ne pouvait être que ...bénéfique ?

- Les faucheuses ? J'écoutais à l'autre bout du téléphone. Il s'agissait là de la voix du médium qui après un bref rire reprit la suite de sa réponse. Et bien, c'est une bonne question car effectivement, elles existent...mais seulement dans les histoires. Elles font parti du folklore si je puis dire, elles ont été inventé pour représenter la mort...d'ailleurs, on ne devrait pas dire les, mais LA faucheuse. Puisqu'elle ne fait qu'un avec la Mort elle-même. Et comme je l'ai dit un peu plus tôt dans l'émission, la Mort n'est pas une personne, ni même une entité, elle ne se répresente pas, la Mort est une étape. Expliquait le medium. Et tandis qu'il continuait d'échangé sur le sujet avec les présentateurs de l'émisison, je restais songeur. La réponse aurait pu convenir, après tout, elle aurait pu me débarrasser d'une seule traite de tous mes doutes. Les faucheuses n'existaient pas, La Fauchause n'existe pas. Alors je pouvais raccrocher, mais bien avant que je m'y avance, une autre question me venait en tête...

- Alors...qui fait traverser ? Je demandais alors, coupant les trois personnes de l'émission dans leur conversation.
- Traverser ? Me demandait le medium. Tu veux dire, qui guide les âmes jusque l'autre côté ? Et bien, personne. Comme je l'expliquais, les âmes gagnent l'autre côté, seulement lorsqu'elles en jugent le bon moment pour le faire...
- Non. Je crois pas. Les âmes ne savent pas juger le bon moment.
- Oh...vraiment ? Et qu'est-ce qui vous permets de dire ça ? Rétorquait le médium amusé face à ma soudaine froideur qui avait enveloppé ma voix quelques minutes plus tôt. Je ne comprenais pas vraiment d'où venait cette manière d'affirmer une chose dont je n'étais pas spécialiste.
- Euh...rien...vous avez raison. Désolé. Autant reprendre son calme, je n'avais aucune raison de m'emporter.
- Vous ne m'avez pas l'air très convaincu...Remarquait le medium. Mais sans vouloir passer pour un prétentieux de première, je sais de quoi je parle. En gros, j'avais l'impression qu'il me proposait gentiment de me la fermer et d'en rester-là. Il avait peut-être raison, mais au fond de moi, je bouillais, sans raison. Je ne comprenais pas.
- J'ai pas dit le contraire...c'est juste...je vous écoute depuis tout à l'heure et j'ai l'impression que vous oubliez assez de détails. En fait, j'ai l'impression que vous ne voyez pas grand chose au final...mais faut pas en tenir compte. Après tout, vous savez tout sur ce sujet.

Je ne sais pas ce qui me prenait, mais ça me prenait. A la base, je n'appelais pas pour entamer un débat, ni même pour critiquer ce médium. Je devais raccrocher, je faisais n'importe quoi, mais alors que je m'apprêtais à faire profil bas, une autre voix  surgit, me retenant un peu plus en direct de cette émission.

L’émission avait beaucoup de succès ce soir-là, Haebin avait presque du mal à croire que le sujet de la mort était si populaire. Lui était clairement mal à l’aise avec ce sujet. Ses parents avaient quitté le monde des vivants il y avait bien des années, ses parents adoptif l’avait foutu à la porte et pour finir, sa petite amie avait été tué par ses soins alors qu’il était sous sa forme animal. Bref, la mort, il l’avait assez côtoyé ! Il l’avait même frôlé la nuit où il était devenu un monstre.
Le Coréen tentait tant bien que mal de se lever ses idées de la tête mais il avait fallu que le médium lui demande son avis sur la chose.  Les personnes dans la pièce avaient dû clairement sentir le malaise s’installer. Jamais personne n’avait osé aborder ce sujet avec Haebin. Mais là, c’était quelqu’un de totalement extérieur et il devait répondre… Des fois, il haïssait son métier du plus profond de son être. Il devrait reprendre les études. Fallait juste qu’il se motive à retourner à la fac…

Par chance, un auditeur appela pour réagir sur l’émission en cours. Haebin sentait quelque chose d’étrange mais n’était pas capable d’expliquer ce que c’était. Il demanda alors simplement à la personne de se présenter et de poser sa question. Le jeune homme se présenta mais ne posa pas sa question. Problème de réseaux ? Pourtant la personne s’occupant des appels lui indiqua que la connexion était bonne. Peut-être que l’invité était timide ? L’animateur opta donc pour le rappeler à l’ordre, histoire qu’il n’oublie pas qu’il était en direct, tout ça avec gentillesse.

Faucheuses ?! Haebin avait sursauté dans son siège. Il n’aurait jamais, mais alors jamais pensé qu’un humain parlerait de ça. C’était un sujet assez délicat à aborder, mais lui, il en parlait… Le Coréen attendait la réponse avec impatiente, totalement ignorant sur le sujet. Ce fut donc avec attention qu’il écouta le médium répondre. Elle n’existait pas ? Ca pouvait paraitre très étrange en sachant le nombre de démon sur Terre. Y’en avait bien un qui devait avoir ce rôle. Haebin était un peu perturbé par cette réponse, mais bon, pour les auditeurs, il ne croyait pas à ce genre de chose.

Alexander avait repris la parole, et n’avait pas l’air satisfait de sa réponse. La question qu’il posa pouvait clairement être une de celle qu’aurait posée au médium en privé à la fin de l’émission. La voix de l’invité c’était refroidit, on ne sentait plus de panique ni de gêne mais une confiance extrême. Ce changement brutal de sentiment perturba le Coréen, il avait l’impression de se retrouver face à une autre personne, une entité totalement différente d’Alexander. Etrange…
La tension dans la salle monta d’un cran à la dernière phrase du jeune. Haebin avait senti que le médium était à cran. Il ne savait pas tellement comment calmer les choses, et à en juger la tête de son collègue, lui non plus n’avait pas d’idée. Ce fut alors à ce moment-là que le Coréen repris la parole.

Lui aussi avait quelque peu bossé son sujet. Il était empathique et se retrouvait avec un médium le mettait clairement mal à l’aise car celui-ci se rendrait bien vite compte que sa manière de réagir était quelque peu modifié selon les sentiments de la personne au bout du fil ou de l’atmosphère dans la pièce.

Tout ceci s’annonçait passionnant et Haebin attendait avec impatience la suite des évènements. Pour une fois qu’il y avait de l’animation sur son antenne.

L'idée du présentateur me déplaisait. J'ai bien essayé de me retirer de l'émission en prévenant que je devais partir , que je n'avais pas le temps pour ce genre de chose, mais le médium m'avait prestement rétorqué qu'il n'en aurait pas pour longtemps, que je devais me contenter de rester au bout du fil, silencieux. Peut-être même qu'il sous entendait que je l'avais bien cherché en voulant remettre en question ses connaissances sur le sujet. Quel idiot j'ai fait sur ce coup, je venais de me mettre un medium à dos et si ce type était bon dans son domaine, alors peut-être qu'il pourrait me faire regretter mon trop plein de confiance dont je venais de faire preuve quelque minute plus tôt.

Un calme plat. Bêtement, je paniquais avec le téléphone collé à mon oreille. J'aurais pu raccrocher, tout simplement, mais non. Je restais, respectant les consignes, peut-être une preuve de curiosité de ma part face à cet homme et ses compétences mediumnique. Que pouvait-il dire à mon sujet ? Que verrait-il ? C'était à la fois angoissant, mais intéressant.

- Il y a pas mal de flou... Reprenait le medium. Je pourrais même dire que c'est instable...comme si...comme si vous étiez en pleine recherche. Je ressent une sorte de...conflit. Un conflit intérieur. Vous confirmez ?
- Je ne vois pas trop ce que vous...voulez dire.
- Bon ok...je perçois aussi de nombreuse présence derrière vous...mais ça vous dérange on dirait. Ça vous rend mal à l'aise...Non ?
- ...Mes parents, ils sont pas mal sur mon dos, mais...
- Vos parents...peut-être mais, il n'y a pas que ça...vous avez des soucis de santé ?
- Non...
- Pourtant, j'ai ce sentiment que vous avez passé un certains moment de votre vie...vous êtes sûr que vous n'avez pas été hospitalisé récemment ? Ou bien, un membre de votre famille peut-être...
- Euh...si...mais je dois vraiment y aller là.
- Attendez Alexander...je...votre tête, vous vous êtes blessé à votre tête ? Quelque chose de brutal il me semble...je le ressent très bien maintenant.
- Un accident...
- Voilà, c'est ça...un accident...et ensuite vous avez été hospitalisé suite à cela. Mais il y a autre chose...attendez...je...

Et à partir de ce moment, je n'ai plus entendu le medium. Il y avait à nouveau ce calme, ce silence. J'écoutais un présentateur s'inquiéter soudainement du medium, même ce dernier se plaignait d'avoir soudainement quelques sueurs, mais il souhaitait continuer.

- Cela arrive parfois...mais pas de panique, je vais bien...Alexander, avez-vous perdu quelqu'un dans cet accident ?
- Euh...non. Enfin, je crois pas. J'écoutais le souffle accentué du medium.
- C'est étrange, je sens beaucoup de chose...il y a quelqu'un...où...c'est une présence, mais impossible à définir. Attendez...il faut que je me concentre d'avantage. Je ne comprend pas ce qu'elle veut. J'écoutais alors seulement la respiration du médium se faire de plus en plus forte, comme si il revenait d'une course à pied. Puis, ce n'est que guère plus tard, que ce 'challenge' à dégénéré.

Au départ, il n'y avait que l'alerte des présentateurs qui résonnait dans l'émission, puis ce fut un cri, un bruit sourd, des grésillements...je n'ai rien compris et je n'avais aucune idée de ce qui pouvait bien se passer dans cette émission. Rapidement, quelqu'un venait de me reprendre en ligne, la même personne du début qui semblait gérer les appels téléphoniques de cette émission. Elle me demandait de bien vouloir attendre quelques instants, juste le temps nécessaire pour résoudre le 'problème technique' . Un problème technique, vraiment ? Alors j'ai raccroché. Je me suis dit que c'était une bonne occasion de le faire.

Je me suis imaginé des tas de choses,mais je préférais encore croire en un simple ' problème technique '.

Haebin ne se doutait pas que la suite de l’émission allait le marquer à vie. C’était sur un ton joueur et pour détendre l’ambiance qu’il proposa un jeu au médium et à l’auditeur. Le Coréen sentit clairement la tension dans la pièce où il enregistrait. Bordel, il n’y avait jamais eu ce genre de chose avant. Son patron allait leur faire la morale le soir même, il en était sûr. Après tout, il y avait quelques règles à respecter.
Le jeune homme écouta la conversation avec beaucoup d’intérêt. Ce fameux Alexander avait l’air tellement diffèrent de tous les autres humains, il le sentait. Le médium avait l’air tout autant intéressé par l’être qui lui avait répondu si froidement et totalement sûr de lui. L’homme commença par les basiques et Haebin avait quelque peu mit sa science en doute, avec des questions bien posé, lui aussi pouvait faire ce genre de choses. Mais voilà qu’il aborda le sujet d’un accident. Tiens, il était peut-être pas si nul que ça le médium !

L’homme avait l’air de souffrir de cette concentration, à tel point qu’il commença à suer alors qu’il ne faisait pas spécialement chaud dans la pièce. Les deux animateurs se regardèrent dans le blanc des yeux avant qu’un d’entre eux prenne la parole.

L’homme n’avait pas l’air de vouloir puisqu’il reprit rapidement la parole, son souffle s’accélère. Bon sang, qu’est ce qui pouvait bien se passer ?! Haebin était initié à ce genre de chose mais là, il devait avouer qu’il ne savait pas du tout où il mettait les pieds. Bon sang…
Et sans rien comprendre, les animateurs paniquèrent en voyant que le médium avait des soucis. Il commencer à tourner de l’œil. Les deux jeunes se levèrent de leur place respective pour porter secours à leur ainé. Mais à peine Keiran le toucha qu’il ne sentit aucun battement et un cri retentit. Qu’est ce qui se passait ?! Haebin fit signer de couper la communication. A peine celle-ci rompu le médium reprit ses esprits.
Cette histoire était clairement trop étrange…

Les soucis continuèrent puisque l’homme avait apparemment perdu la vue. Etait-ce temporaire ? Définitif ? D’où ça pouvait bien venir ? Il avait tout son temps pour y réfléchir car il passa une partie de la nuit à l’hôpital, l’émission avait coupé court car les animateurs avaient préférés que leur invité soit pris en charge. Dans la matinée, les jeunes eurent confirmation que ce n’était que passager, mais inexplicable. Le médium n’avait pas de problème de sentit qui pouvait donner ce résultat.
Haebin était totalement perturbé. Il avait fini par sortir une fois l’homme hors de danger pour aller à la radio. Qui était cet Alexander ? Comment est-ce qu’il avait pu faire ce genre de chose ? Est-ce qu’il était responsable de ce bordel ?

Une fois arrivé, il n’avait pu récupérer qu’un numéro de téléphone. Comment remonter jusqu’au propriétaire ? Le Coréen avait bien une idée mais il ne savait pas si son amie serait d’accord. Yaëlle travaillait au Fbi, elle devait bien avoir le moyen de trouver à qui était ce téléphone…
Emmenant la blonde au restaurant, Haebin avait mis un moment avant d’aborder le sujet délicat, mais son amie accepta rapidement. En quelques semaines, il avait eu l’adresse de la famille Collins, à qui appartenait le numéro de téléphone. Bonne pioche apparemment puisque leur fils s’appelait Alexander.

Le Coréen avait mis du temps avant de taper à la porte. Comment expliquer qu’il était ici ? Comment avait-il trouvé l’adresse ? Il avait bien hésité devant la porte… Il avait même fait demi-tour mais sa curiosité était bien trop forte. Alors il prit son courage à deux mains et toqua.
Il devait savoir ce qui se passait, sinon il allait finir fou !

Il paraît qu'on oubli avec le temps, mais je dirais plus que l'on apprend à mettre de côté certaine chose pour laisser place à d'autre. Ainsi, je ne pensais plus à cette émission de radio, tout du moins je ne me posais plus autant de questions que les premiers jours suivant le problème technique, je dirais même que je ne m'en posais plus une seule à ce sujet. Je reprenais le cour des choses, aussi banal, ennuyeux et linéaire que mon quotidien puisse être, je m'y étais finalement habitué.

Je passais du lundi au lundi d'après sans vraiment trouver la moindre différence entre les autres jours de la semaine. Je répétais les mêmes faits, sans pour autant m'en lasser, j'écoutais les mêmes choses sans pour autant manquer d'attention, je m'arrêtais sur les mêmes détails sans pour autant m'y désintéresser à un moment donné. Ma vie était une boucle, un éternel tourbillon, m'empêchant d'évoluer, comme tous ceux vivant autour de moi.

Quoi qu'il y avait peut-être une toute petite différence au fur et à mesure que le temps passait ; mon appétit. Infatigable, imperturbable, j'avais beau manger pour six ou sept, je ressentais toujours ce vide. Ceux sont les neuroleptiques, me racontait mon médecin, ça ouvre d'avantage l'appétit. Mes parents ont bien essayé de me 'limiter', mais je trouve toujours quelque chose à manger, même les aliments que je m'étais juré détester. C'est pourquoi, encore une fois, aujourd'hui, la table de la cuisine ruisselait d'emballage de biscuits salés, sucré, quoi que beaucoup sucré que salé. Je passais cette journée comme les autres passés; à m'empiffrer comme si bientôt je n'aurais plus l'occasion de manger.

- Hey ! Mes céréales ! Se plaignait Jimmy, mon frère, petit frère plus exactement, tandis que je dévorais sans piter une poignée de ces céréales aux trois chocolats. Je me figeais, l'observant, les joues pleines, l'air presque coupable.
- Désolé...je t'en rachèterais...promis. Je lui ai dit, entre deux mastications. A vrai dire, je devais racheter beaucoup de choses à Jimmy et je finissais toujours par tenir parole...mais je finissais aussi toujours à manger ce que je m'étais promis de lui racheter. Au final, c'était assez compliqué cette affaire. Je le regardais alors repartir dans sa chambre, bougonnant certainement toute la haine qu'il pouvait ressentir envers moi à ce moment-là. Je l'énervais et je le savais. Mes parents reconnaissaient même que nous n'étions plus aussi ' proche ' qu'avant. Et il est vrai que je n'ai pas souvenir d'avoir – ne serait -ce qu'un jour – supporté le présence de Jimmy. Non pas qu'il soit désagréable, mais disons qu'il est d'un genre...'envahissant'.

Alors que je jetais la boîte de céréale vide sur le table – parmi les autres emballage – quelques coups ont résonné à la porte. Je terminais ma bouchée et allait à la porte, jetant un coup d’œil dans le judas avant de faire face au visiteur. Il ne me disait rien, un type asiatique, semblant attendre que la porte s'ouvre...je me passais un dernier revers de manche sur la bouche pour effacer toute trace de mon effroyable gourmandise et j'ai entrebâillé la porte, juste de quoi avoir un aperçu de cet inconnu.

- Bonjour... Je lançais, le regardant des pieds à la tête.

Haebin ne savait pas trop comment gérer les problèmes causé à la station par un certain Alexander sans savoir comment il avait bien pu faire. Il était du genre un peu trop curieux qui creuse jusqu’à avoir sa réponse, qu’elle soit convenable ou non. Et puis cette fois ci, ça touchait un domaine dans lequel il n’avait aucune connaissance. Le Coréen devait avouer que ce qui se rapportait à la mort, il ne connaissait que par le petit fantôme. Jamais personne d’autres n’avait éveillé sa curiosité.
Mais cet incident à la radio avait réveillé en lui la flamme qu’il avait à ses débuts en tant qu’animateur. Il n’était pas vraiment blasé mais il devait avouer que maintenant, beaucoup de fait divers avait une logique pur lui. Il connaissait les faits des vampires, des loups-garous, de certains démons et compagnie alors une nana vidée de son sang et limite démembré, ça ne le choquait plus. Après tout, il avait failli mourir après l’attaque de loup-garou qu’il avait subi.

Pendant la semaine où Yaëlle cherchait à qui appartenait le numéro de téléphone, Haebin avait rendu visite au médium. Celui-ci allait beaucoup mieux et ne souffrait plus de sa perte de vue. Au moins, cette histoire étrange ne finissait pas mal. L’homme lui avoua que lui-même ne savait pas ce qu’il c’était passé mais qu’il savait que ça avait un rapport avec le gosse au bout du fil.
La curiosité du Coréen allait bientôt être calmée, tout ça grâce à l’adresse d’Alexander que lui donna son amie au Fbi. Il lui devait un restaurant pour avoir fait ça. Il n’aurait plus l’impression de se torturer mentalement.

Le lendemain, l’animateur se retrouva devant une maison assez banale dans un quartier normal. Rien qui n’éveille des soupçons. Le jeune homme avait presque l’impression que ce n’était pas le bon endroit. Au pire, si ce n’était pas le cas, il partirait certes frustré mais bon.
Arrêté devant la porte, l’animateur n’avait pas osé taper la porte pendant un moment. Qu’est-ce qu’il allait bien pouvoir sortir si c’était un vieux qui lui ouvrait la porte. Il n’avait pas du tout le style d’un démarcheur à domicile. Son jean et son T-shirt noir ne cachant que partiellement son énorme tatouage faisait plutôt de lui un probable voyou asiatique.

Il n’eut pas le temps de réfléchir bien longtemps puisqu’il toqua à la porte, comme si son corps avait agi sans lui demander son avis. La porte s’entre-ouvrit, quoi ?! Il avait l’air si menaçant que ça tout simplement parce qu’il avait un tatouage ?! Il ne pensait pas que les gens normaux avaient « peur » des étrangers. Lui avait tendance à ouvrir grand la porte torse nu et à peine réveillé…
Il put entrevoir un jeune homme, a peine la vingtaine mais il dégageait quelque chose d’étrange. Haebin ne c’était pas trompé, il était en face de celui qui avait coupé court à l’émission.

Ne l’effraie pas Haebin…

Ou comment communiqué sa frustration de manière subtile.

Heabin Parker, un nom qui ne me disait pas grand chose, et je me demandais bien d'où il avait pu apprendre le miens. C'est seulement lorsqu'il fit référence à mon appel dans cette émission que tout devint clair...mais pas pour autant rassurant. Je restais dans l'entrebaillement de la porte, ne sachant trop quoi faire, et ne sachant trop quoi répondre. Il me fallait encore réaliser que ce type s'était retrouvé devant chez-moi, et qu'il n'était pas censé connaître mon adresse...puisqu'à aucun moment je n'avais donné cette information. Il ne me manquait plus qu'à croire qu'il était possible de retrouver une personne rien que par l'intermédiaire de son appel. Mais, ça restait assez louche. Je jettais un coup d'oeil dans la rue, rien de particulier à signaler, les voitures rangées sur le bas côté restaient les mêmes, et tout semblait calme dans le quartier...comme d'habitude. Il n'y avait alors que ce type qui ressortait de la monotonie des lieux.

J'avais beau ne pas le connaître, toujours est-il qu'il ne m'inspirait guère. Tout du moins, ça présence. Pourquoi avait-il prit la peine de venir jusqu'ici ? Ce n'était pas banal, surtout pour se justifier d'un simple problème technique...je savais bien au fond de moi que le problème n'était si 'technique' que ça, il y avait certainement autre chose derrière ce terme. Etait-ce pour autant que je devais lui ouvrir grand ma porte à ce Heabin Parker ?

- Ah oui...l'émission. On m'a raconté que c'était un problème technique, ça me suffit vous savez.

Bien sûr que ça me suffisait, c'était beaucoup plus simple comme ça. Un problème technique, rien de bizarre, rien d'étrange. Juste un problème technique. J'avais cet étrange sensation que ce Heabin Parker ne tarderait à démentir cette explication qui me convenait tant. Comme je me le disais, qui se déplacerait jusque chez-moi pour parler d'un problème technique ? Je me souvenais des cris qui avaient résonné dans le combinet le soir de cette émission et de toute cette agitation avant qu'une standardiste reprenne ma ligne. Tant de petits détails que j'aurais préféré oublier, plutôt que de me les rappeler à cet instant.

- C'est le medium, c'est ça ? Je reprenais aussitôt, un air pensif avant de recentrer mon regard sur Heabin Parker. Quelque chose lui est tombé dessus ? Ce n'était pas possible ? Je ne savais pas, un projecteur, ou encore un morceau de plafond. Il y a tellement d'accident étrange dans la vie, voir ridicule, que je pouvais croire en ce genre de chose. Et puis, ça pourrait facilement expliquer l'agitation et les cris qui avaient fusé durant l'émission.

Le Coréen aurait peut-être dû ne pas sonner. Ce n’était pas la meilleure des choses à faire. Il ne savait absolument pas ce qu’on avait dit au garçon par rapport à l’accident dont il avait été témoin. Autant vous dire qu’il ne savait pas trop comment en parler, mais il avait tellement besoin de réponses qu’il aurait limite put lui sortir un mensonge.
Devant la porte, il attendait désespérément qu’on lui ouvre. Et ce fut rapidement le cas, il se retrouva face à un jeune homme qu’il sentait diffèrent. Il se présenta avant d’emmener le sujet de sa visite vu qu’il n’était pas un voisin qui désirait du sel. Alexander lui affirma qu’on lui avait parlé d’un problème technique et que ça lui suffisait. Comment ?! Il arrivait à dormir alors qu’on lui avait mentit ? L’animateur se rongeait les ongles du fait de ne pas savoir ce qui s’était passé dans la pièce alors qu’il se trouvait face à quelqu’un qui avait l’air de très bien s’accommoder d’un « problème technique ». Mais voilà que sa curiosité fut piquée au vif ! Le jeune homme avait l’air de vouloir savoir les raison exact de sa venue. Yeah ! Il pourrait enfin ne plus être frustré et Dieu sait que ça lui ferait du bien.

Le Coréen sourit à la remarque de son cadet avant de lui répondre.

Il ne mentait pas en disant ça puisqu’il ne savait absolument pas comment le médium avait pu crever avant de revivre et avoir perdu la vue pour la retrouver. C’était invraisemblable. Haebin ne savait pas trop comment aborder le sujet. C’est vrai ce genre de chose n’était pas anodine. Le dire risquait de le perturbé, pourtant il avait l’air de croire au surnaturel… Ca passerait peut-être mieux.

Le jeune homme triturait un peu ses mains. Parler de ça sans avoir d’explications le mettait dans tous ses états. Il n’avait pas pu voir Philip, ni même d’autres personnes au courant de ce genre de choses. Il restait donc dans sa frustration.

Lui dire de but en blanc risquait de bloquer les choses, malheureusement Haebin n’était pas tellement doué pour faire des détours. Il était plus du genre à dire les choses d’un coup, et ça lui causait pas mal de problèmes… Tant pis. Peut-être qu’Alexander était un être comme lui, il y avait bien des démons humains, il pouvait en être un ?
Oui, l’animateur cherchait un brin de logique mais à croire que c’était peine perdu, ce gosse avait l’air bien trop banale pour être « féérique ».

Et peut-être que savoir s’il croyait au surnaturel était mieux…

Raconter comme ça, cela était effectivement étrange, je l'admettais. Cependant, une raison médicale était peut-être la nature de la mésaventure de ce médium, sait-on jamais. Dans ce cas, il n'y a plus de phénomène étrange, mais seulement un phénomène de science, ou médicale, peut importe la notion exact. Toujours est-il que ce Heabin Parker ne semblait – lui-même – comprendre ce qui s'était passé ce soir-là. Pensait-il obtenir d'avantage de réponse en venant ici ? Juste parce que j'étais au bout du fil à ce moment fatidique ? Je me demandais ce qui passait dans la tête de cette personne pour avoir eu cette idée...

- Pardon ?

J'avais belle et bien entendu sa question, mais elle était si 'étrange' pour la peine. Quoi qu'il en soit, je n'ai pas spécialement apprécié cette question, mon visage s'était aussitôt refermé, comme si l'on m'avait fait une bien plate moquerie. Je crois même l'avoir interprêté de cette façon. Ce n'était pas la première fois, ni même la dernière fois que l'on me faisait ce genre de 'blague', après tout j'étais le fou du quartier, non ?

- Oh...je vois...vous trouvez ça amusant ? Je répliquais froidement. C'est quoi votre problème au juste ? Vous vous pensez plus...mâlin peut-être ? Je sais pas ce que vous savez, ni même ce que vous comptiez faire, mais je peux vous assurez que la prochain fois...j'vous plante !

A peine ma parole terminée, que je prenais conscience de mes mots, de ma colère. Je n'avais encore jamais répondu de cette manière aux petits cons qui étaient venu me rappeler que rien ne tournait bien rond dans ma tête. Heabin Parker semblait avoir prit pour toutes les fois où je me contentais d'ignorer. Soudain, la voix de mon frère surgit de derrière-moi. Je sentais assez mal, honteux peut-être.

- C'est qui ? Me demandait-il, certainement alerté par ma voix qui avait peut-être un peu trop porté.
- Personne...ce n'est rien...retourne dans ta chambre. Je lui ai répondu, plus calmement, avant de reporter mon attention sur Heabin Parker. Bien...je...souhaitez un bon rétablissement à votre medium. Et oubliez tout ce que j'ai pu dire ce soir-là...il avait raison. Ça n'existe pas. Désolé.

Ça n'existe pas. Je le reconnaissais à voix haute, est-ce que je devais considérer cela comme une progression de mon état ? Je ne savais pas trop, quoi qu'il en soit, j'avais fait bien plus que de le penser. Je le disais, presque sûr. Cela m'était effrayant, un peu comme si je posais le pied sur un territoire qui m'était inconnu. Je m'apprêtais alors à claquer la porte...

Haebin n’aurait peut-être pas du parler si « simplement » au jeune homme mais emmener la chose plus délicatement. Sa réplique le fit sourire faiblement, oui, ça pouvait paraître étrange mais bon, il sentait que ce jeune homme était bien diffèrent des autres. Son corps lui criait qu’Alexander n’était pas comme il le prétendait, mais il était incapable de le prouver. Le pauvre n’avait l’air que d’un humain lambda.
Ses sentiments changèrent d’un coup, l’animateur retrouvait l’étrange sensation qu’il l’avait frappé quand Alexander avait pris une voix froide. Ce garçon était une énigme pour lui… Il n’eut pas le temps de répliquer car une voix à l’intérieur demanda qui était là. Oups… Il aurait peut-être dû venir un jour où l’humain était seul. Il se pinça les lèvres et fut soulagé de savoir que ladite personne ne viendrait pas spécialement les déranger. Mais voilà que le jeune homme repris la parole. Comment ne pouvait-il ne pas y croire avec ce qu’il avait l’air de connaître sur l’au-delà et avec ce qui était arrivé au médium. Le Coréen était un brin déstabilisé.

Sans trop savoir pourquoi, Haebin bloqua la porte avec son pied. Mais il foutait quoi là ? Lui-même ne savait pas, mais il avait ce besoin de lui faire comprendre que le paranormal ça existait bien. Peut-être que ça déclencherait un truc dans sa tête. Un électrochoc…
Et voilà qu’il lança.

Si tu sors que c’est toi la chose paranormal, il va appeler la police.
Haebin priait pour que le jeune homme veuille bien le croire. Il avait bien juré ne pas dévoiler son secret à n’importe qui, mais là, c’était pour la bonne cause. Si ça permettait de faire réagir Alexander, il était preneur. Ce genre de chose était dangereux pour lui, mais sa curiosité était piquée au vif et il ne pouvait pas arrêter de tenter de découvrir la vérité. Ce n’était pas pour rien qu’il était présentateur de cette émission, il partait sur le terrain pour en savoir plus.

Alexander n’avait pas l’air de quelqu’un qui faisait des recherches sur la faucheuse, et sur ce qu’avait pu lire Haebin, ce n’était pas aussi complet que ce que le jeune homme connaissait. Puis tenir tête à un médium, sur son terrain, il faut avoir du cran certes, mais aussi connaître plus de choses que les gens normaux.
Définitivement, ce gars était un mystère et Haebin se devait de découvrir la vérité.

Je regardais un instant le bout de ce pied qui m'empêchait de couper court à notre conversation. Il persistait, allant même jusque m'affirmer qu'il pouvait m'apporter des preuves sur 'certaines choses'. Que voulait-il dire par 'certaines choses' ? Ma main posée sur la poignée restait immobile. Continuant son discours, accusant mes connaissances 'anormales', sans pour autant s'en méfier, ce type semblait avoir été convaincu de mes paroles le soir de l'émission...alors que j'étais le premier - à ce jour – à ne plus en croire un mot. Apparaissant de nouveau dans l’entrebâillement, le cicatrice qui marquait son cou captivait mon intention.

A nouveau cette hésitation, par crainte de commettre une erreur, mais aussi par crainte de passer à côté d'une opportunité. Ma conscience divisée en deux; l'une m'encourageant à poursuivre cette rencontre, me rassurant presque j'étais assez fort à présent pour me permettre d'écouter un avis aussi déroutant qu'il soit; quant à la seconde partie elle me semblait beaucoup plus agressive, plus brute, un peu comme à la manière qu'avaient mes parents pour me remettre les idées en place, me remettre sur le droit chemin, en clair, je n'avais plutôt pas intérêt à écouter d'avantage Heabin Parker, quoi qu'il pense, quoi qu'il dise, il pourrait être un obstacle bien trop imposant pour me permettre de faire la part des choses.

C'était la première fois que l'on croyait pour moi, la première fois que l'on me poussait presque à aller dans le sens que les autres me disaient 'interdit', 'dangereux', 'régressant'. Pourtant, j'étais persuadé, j'étais au clair tout ça, je n'étais plus ce type hésitant encore sur ce qu'il était, alors pourquoi prendre la peine d'écouter ce type. A nouveau un bazar monstre dans ma tête, mes pensées se contredisaient entre elle.

Ma main a alors cédé, laissant la porte s'ouvrir d'avantage. Mon regard maintenant le sien, pas un mot ne sortais de ma bouche. Juste une silencieuse observation, avant de me pincement brièvement les lèvres, comme ma décision allait contre ma réelle volontés. Je l'invitais à entrer.

Refermant la porte derrière-lui, je lui indiquais le salon, fermant au passage la porte de la cuisine pour cacher le désordre que j'y avais mis. Inutile de passer pour un morfale. Je lui ai fait signe de m'attendre quelques minutes avant de montrer à l'étage, afin de m'assurer que Jimmy était assez occupé pour ne pas venir se mêler. Un casque audio sur les oreilles, cela me semblait parfait, alors j'ai retrouvé Heabin Parker dans le salon. L'observant comme une chose étrange, ou bien tout simplement comme une présence qui n'était pas sage de faire entrer chez sois.

- Bon... Je l'invitais à prendre place sur le canapé, pendant que je m'installais sur le fauteuil se trouvant à l'opposé de la petit table basse où reposait le journal du jour. Savez-vous au moins qu'il est dangereux en ce monde de croire, ou de faire croire, en 'certaines choses' ? Si oui, alors je vous écoute...d'où ça vient, ça ? En lui indiquant sur mon cou la position de sa cicatrice.

Mais qu’est ce qui avait traversé Haebin pour qu’il mette son pied contre la porte et empêche Alex de la fermer. La curiosité était-elle si forte pour mettre en péril son secret ? Pourtant sa réaction avait eu l’air de marché, il put de nouveau voir le jeune homme dans l’entrebâillement de la porte. Mais il était loin de se douter qu’il était en train de le refaire sombrer dans la pente que sa famille lui avait fait durement remonter. Haebin était bien trop curieux pour s’en préoccuper pour le moment.
Il n’avait même pas pensé au fait que le coma du garçon avait pu lui faire croire à ce genre de chose, pour lui, cette « mort » avait été le moyen de se retrouver face à la vérité et à toute ses choses qui pouvaient se passé une fois qu’une âme quittait un corps.
Après tout, il connaissait Zéplynne, un fantôme et savait qu’il y en avait beaucoup sur Terre, pourquoi étaient-ils encore là ? Est-ce que quelqu’un leur faisait passer une sorte de porte pour se retrouver dans le monde des morts ? Qui pouvait être mieux placé pour le savoir qu’une personne ayant côtoyé celle-ci. Haebin avait portant faillit mourir le soir de sa fugue, cette attaque de « loups » l’avait assez affaiblit pour qu’il voit une sorte de lumière blanche s’approcher de lui mais les électrochocs reçu à l’hôpital l’avaient sauvé.

La porte s’ouvrit enfin entièrement. Haebin regarda Alexander comme pour attendre une invitation à entrer qui ne tarda pas à arriver. Voilà qu’il se jetait dans la gueule du loup… Il attendit que le jeune homme revienne pour s’installer sur le canapé. Une question ne tarda pas à arriver et à l’évocation de sa cicatrice, l’animateur ne put s’empêcher de la toucher. Il ne savait pas pourquoi, mais c’était la seule marque qui était resté de l’attaque, un peu comme les crocs d’un vampire sur le cou de sa victime. Etrange. Son regard glissa sur le sol, il n’aimait pas spécialement parler de ce jour-là.

Il soupira faiblement. S’il n’avait pas eu cette foutue dispute avec ses parents, il ne serait jamais devenu un loup-garou. Depuis ce soir-là, sa vie avait changé, il était devenu solitaire, et se considéré comme un des monstres de livres d’enfants.

Cette révélation pouvait s’avérer très dangereuse. Qu’est ce qui lui faisait pensait qu’Alexander n’était pas un chasseur. Il savait pourtant très bien que ce genre de personne avait beaucoup de connaissances sur le surnaturel. Haebin mettait ça sur son instinct animal, son 6ème sens lui disait qu’il ne risquait rien avec lui.

Voilà une bien belle histoire...à raconter autour d'un feu de camp pour impressionner quelques jeunes scoots certainement. Je me forçais à rester impassassible à ce genre de choses, plus il avançait dans son histoire et plus il s'enfonçait dans ce tourbillon d'étrangeté, jusque me faire comprendre qu'il était un loup-garou. Je n'ai pas vraiment eu de réaction immédiate au fond de mon fauteuil. D'autres lui auraient certainement rit au nez. De plus qu'il avait l'air des plus sincère dans ses paroles. Peut-être que je m'étais tromper à son sujet, il n'était pas venu pour se moquer que qui que ce soit, je relâchais un peu cette méfiance envers ce Heabin Parker, sans pour autant convenir de ce qu'il pensait être.

- Un loup-garou...je vois...

Il me rappelait moi, moi à cette époque où j'étais capable de tenir un tel discours, une époque où je me prenais pour une toute autre créature. Le reflet était assez violent, mais je pensais alors comprendre ce dont pourquoi nous étions réunis dans ce salon. Je fouillais dans la poche de mon jean pour en ressortir un tube de neuroleptique qu'il m'arrivait encore de prendre par moment lorsque je voulais 'faciliter' certains moment de la journée. Je déposais le tube sur la petite table basse, l'invitant à la prendre.

- Tenez. Trois fois par jours...enfin, vous pouvez faire comme moi et pousser jusque cinq. Et vous verrez, tout ce que vous me racontez n'aura plus vraiment de sens.

J'étais sérieux dans ma proposition. Ce type pensait être quelque chose qui n'existait pas, même si l'auto-medication n'est pas la chose la plus recommandé, elle peut parfois aider avant que ce soit trop tard. Avant que ce Heabin Parker se retrouve enfermer entre quatre mûrs d'une chambre d'isolement jusque revêtir les aspects d'une loque humaine incapable de rien, même pas de se lever pour aller pisser.

- Je ne pensais pas qu'un jour je viendrais à faire ça...ne le prenez pas mal surtout, mais je me doute bien qu'avec votre émission, on croit facilement à tout ce qui se raconte. Loup-garou...faucheuse, tout ça quoi. Et je peux comprendre, c'est tellement liénaire la vie. Mais c'est mieux que ce qui vous attends si vous ne prenez pas la bonne décision, croyez-moi, je sais de quoi je parle...comme je vous l'ai dit, c'est dangereux de croire en 'certaines choses'. Et ça n'apporte rien de bon.

Je me suis dégagé du fauteil, observant Heabin Parker, d'un air presque désolé, voir peut-être même peiné. Mais ce que je lui disais était la vérité, il n'y avait rien à gagner dans ce genre de délire, pas même le soutien de vos proches qui ne pensent qu'à une seule chose; se débarrassez de vous au plus vite pour faire cesser les bruits de quartier à votre sujet. Je desserais mes doigts, dont je ne mettais même pas rendu compte que je les serrais à ce point.

- Excusez-moi...juste une minute. Je suis sorti du salon pour me rendre dans la cuisine, passant devant cette amas d'emballage papier qui recouvrait la table. Me servant un verre d'eau, je fouillais dans le placard du haut, attrapant une boîte d'anxiolitique dans laquelle il me restait suffisament de gellule pour cette fois. Les trois dernières d'une seule traite, suivit d'un rapide gorgée d'eau, je regardais un moment au travers la fenêtre, la rue qui passait en face. Toujours aussi calme et paisible.

- Un loup-garou...c'est ridicule, autant que ton affaire mon vieux.

Cette révélation, Haebin aurait pu mettre un peu plus de temps à la faire et surtout en réfléchissant à la manière de le prouver au jeune homme. Certes, il n’avait pas encore la capacité de se changer en énorme bête mais il avait d’autres attributs bien présents comme le fait de ressentir les sentiments. Mais ce dernier était plutôt compliqué à mettre en avant. Il avait bien de la force, mais dégommer le mur pour lui prouver n’était peut-être pas la chose à faire. Imaginez la tête des parents d’Alexander quand ils rentreraient… Trop dangereux. Que pouvait-il faire pour que le jeune homme le croie.
L’animateur avait vu la tête du jeune homme, cette micro-expression. Il avait beau être sincère, le Coréen n’avait pas réussi à le convaincre. Il devait même surement le prendre pour un fou bon à interner. D’ailleurs, la boite de pilule lui fit rapidement comprendre que le brun n’était pas si censé que ce qu’il pensait. Un léger sourire se dessina sur ses lèvres.

Que c’était-il passé dans sa vie pour qu’il réagisse ainsi ? Il sentait bien que quelque chose clochait mais Haebin était loin de se douter que cette chose avait fait sombrer le jeune homme. Il le regarda se lever et fuir à la cuisine. Il avait clairement touché le point sensible. Que cachait-il au fond de lui ? Quel était son secret ?

Haebin se leva quelques instants plus tard et suivit le jeune homme. Il le regarda un instant avant de le voir avaler ce qu’il qualifierait de gélule. C’était la même chose qu’il avait posé sur la table ? Etrange… Pourquoi s’infligeait-il ce genre de chose ? Le Coréen tapa doucement à la porte.


Sans même lui donner le temps de répondre, ni même de réagir, l’animateur empoigna le bras du jeune homme et l’entraina dehors. Une idée, peu lumineuse certes, lui avait traversé l’esprit. Il était venu en voiture jusqu’ici, et un simple humain, comme il disait, n’était absolument pas du tout capable d’en soulever une.

Haebin jeta un bref coup d’œil dans la rue pour s’assurer qu’il n’y avait personne dans les alentours. Ni une, ni deux, il attrapa le pare-chocs arrière de sa Mustang et la souleva comme il soulevait un carton de livres. Ça lui demandait certes des efforts mains si c’était le seul moyen de lui prouver…
Il n’était pas spécialement musclé, il ne passait pas pour un bodybuilder dont le jeu favori était de soulever des tonne.
A peine quelques instants, il la reposa délicatement, sa Mustang ne devait en aucun cas souffrir de cette mission que c’était donné Haebin. Car oui, il venait de se promettre qu’avant la fin de la journée Alexander croirait à son histoire.

Et te dire que tu viens de lui foutre la frousse ou le déstabiliser à jamais, ça t’as effleuré la tête ?

Je n'ai pas eu le temps de lui dire quoi que ce soit, ni même eu le temps de m'opposer à lui. Il m'avait déjà dégagé de ma propre maison. J'avais un sale présentiment lorsqu'il m'affirmait pouvoir prouver qu'il n'était pas qu'un simple humain. Il n'était jamais bon de prouver ce genre de chose, mais d'un côté je pouvais le comprendre, il devait être si sûr de lui, si fidèle à son délire que rien ne pourrait l'arrêter. A vrai dire, je le voyais déjà échouer, comme j'avais échoué fut un temps en voulant à mon tour prouver certaines choses que je pensais vrai, réelle.

- Haebin, arrête, tu vas...c'est pas bien. Je me passais bien du vouvoiement pour le moment, la situation bien trop importante. Haebin s'apprêtait à se donner en spectacle, car même si les rues étaient vides, il ne fallait pas oublier qu'une majorité des habitants de ce quartier étaient à la retraite et que pour occuper leur journée, ils adoraient se précipiter à leurs fenêtres lorsqu'ils entendaient le moindre bruit. Haebin ! Stop ! Je lui répétais, quelque peu agacé par sa détermination. Je t'ai dis d'arrê...ter. Surprenant, c'était exactement ça. Il ne lui avait pas fallut plus que ses mains pour soulever l'arrière de cette Mustang garée devant chez-moi. Il ne montrait aucune difficultés, et pourtant il n'avait pas le physique pour ce genre prouesse. Alors je n'avais plus qu'à fermer ma gueule pour le moment. De toute manière, j'étais bien incapable de faire autre chose. Je ne m'y attendais pas, je pensais au contraire que Heabin Parker allait se ridiculiser...mais non. Contrairement à moi, il n'avait pas échoué.

J'avais du mal à articuler la moindre parole suite à cela, mes pensées s'embrouillaient, bien plus que d'habitudes. Si je voulais en voir plus ? Quel crétin ce Haebin, était-il conscient que peut-être je n'avais pas été le seul spectateur. Etait-il conscient des risques qu'il pouvait encourir avec ce genre de démonstration, surtout si cela s'ébruite aux oreilles de mes parents. C'est sûr, ils allaient me faire une scène si ils apprenaient que j'avais passé un peu de mon temps avec des personnes qui s'amusaient à soulever des voitures avec autant d'effort que si ils soulevaient une pile d'annuaire téléphonique.

- Espèce de...bordel... Je m'étais aussitôt retourné à l'intérieur, un sentiment étrange me prenait. J'avais chaud, je sentais mon cœur battre comme ces instants de panique, je ne cessais de ressentir d'horrible démangeaison tout le long de mes bras. J'arrachais le tube de gélule qui était resté sur la table basse du salon, en voulant décapsuler le tube j'ai renversé une bonne quantité de gélule parterre. Pris d'un fort énervement, j'ai balancé le tout au travers la pièce, avant de ramasser quelques pilules à même le sol. Lorsque Haebin apparut à la porte. Mon regard s'est alors levé à lui, un bref instant, avant de me concentrer sur ma misérable récolte de médicaments. Sais-tu les efforts que ça m'a coûté pour en arriver jusque-là ? Non, sûrement pas...tu ne fais que venir et parler de choses qui n'ont aucun sans, aucun...après tu soulèves l'arrière de cette putin de voiture comme si de rien n'était...c'est pas pour moi ça, c'est pas pour moi ! C'est quoi l'étape suivante, tu vas te transformer en espèce de créature recouvert de poils pour pousser tes preuves jusqu'au bout ? Hein ? C'est quoi ? Je me suis alors relevé, tentant de retrouver un peu plus de calme et d'abattre mon agitation subite. Puis mon regard s'est soudainement arrêté dans un coin du salon. Si tu as l'intention de continuer de prouver ta vrai nature et que toute fois tu as raison...alors tu vas foutre un sacré merdier là-dedans. Je tapotais avec mon doigt un coin de ma tête. Oui, un sacré renversement était à prévoir, je le craignais. Est-ce que ça en vaut vraiment la peine après tout ? Je lui demandais, dans un calme soudain, lui adressant toute mon attention. Tu sais, on m'attend au tournant, une seule rechute...une seule ! Et on me grille tout ce que j'ai dans la tête...Je me suis mis à sourire, nerveusement, me laissant tomber sur le canapé. Je ressentais mes doigts crispés, mon attention se reportant sur les quelques gélules qui me restaient dans le creux de ma main. Alors...c'est quoi la suite ? Tu vas me montrer tes grandes dents...ou bien tes griffes peut-être. Je sentais à nouveau l'agitation remonter en flèche.

Se donner en spectacle n’était clairement pas la bonne solution, mais il n’avait rien trouvé de mieux pour faire comprendre au jeune homme que ce qu’il disait était vrai. Jamais, oh grand jamais Haebin avait eu envie de faire croire quelque chose à ce point-là. Il m’était sa propre sécurité en danger mais il se disait que c’était pour la bonne cause. Ce garçon était différent, il le sentait, et sa curiosité avec prit le pas sur sa raison.
L’animateur n’avait même pas écouté ce qu’avait à lui dire l’humain. Non, il était bien trop buté de toute façon. Ce fut quelques secondes après qu’il opta pour saisir sa voiture et la soulever comme si de rien été. Il était loin de penser que des vieux étaient probablement en train d’espionner. De toute façon, il mettrait ça sur le coup des cachets qu’il prenait. Rapidement après, il reposa sa Mustang délicatement en lançant un regard vers Alex.

A peine quelques secondes, le plus jeune avait fui à l’intérieur. Haebin ne put se retenir de lui suivre. Il n’avait pas envie de le voir se trancher les veines pour « si peu » alors autant qu’il vérifie. Il se retrouva face à Alexander qui ramassait ses gélules comme si elles allaient lui sauver la vie. Ce genre de chose était bien plus souvent des poisons que des choses saines pour le corps. Oui, il était contre ce genre de traitement.
Haebin ne pu placer une seule phrase et écouta ce qu’avait l’humain à dire. Certaines fois, un sourire se glisser sur ses lèvres. Les croyances sur les loups-garous étaient vraiiiiiment très farfelus. Il devait quand même avouer qu’au début il avait cru aussi pouvoir se transformer quand il le voulait, mais non, ça c’était pour les plus expérimenté.

Peut-être que son coma lui avait permis de voir ce qui se passait au moment de la mort, et donc d’en savoir plus que les autres. Mais il ne devait pas le rejeter, il fallait l’accepter. Sinon, il finirait comme Haebin, il y a quatre ans.

Il s’assit en face de lui. Il lui en avait fallu des années pour accepter sa condition de monstre. Ce fut d’ailleurs la mort de sa chère et tendre qui lui rappela qu’il était différent des autres. Mais le petit Alexander n’avait pas besoin d’un coup de fouet aussi énorme, surtout que rien ne prouvait que les faucheuses existaient, en parler avec d’autres personne lui ferait sûrement plus d’effet que s’assommer de cochonnerie, il en était sûr.

Haebin n'aurait certainement pas fait long feu dans cette maison si mes parents avaient été là. Ils n'auraient même jamais accepté que je puisse m'entretenir d'avantage avec lui, à leur yeux Haebin aurait certainement représenté un danger, une sorte de mal, un autre fou qui avait échappé au filet des hôpitaux psychiatrique. Ils m'en voudraient pour sûr de n'avoir rien fait pour virer ce 'parasite' de notre maison. Et pourtant, rien ne m'en empêche vraiment, puisque je ne suis plus censé marcher dans ce genre de 'délire' paranormal...je dis bien censé. A cet instant, je me sens retombé en flèche dans ma dîte 'progression', et ce depuis que j'ai accepté d'entendre et de voir ce Haebin Parker. Je m'en voulais presque de l'avoir poussé jusqu'à soulever l'arrière d'un voiture, une épreuve qui demandait sans nul doute une force incroyable...surtout que Haebin n'a rien d'un de ces types au corps bodybuildé, comme l'on pourrait voir sur une chaîne de télévision. Alors, c'est vrai, il se peut que je recommence à douter des diverses existences dans ce Monde.

- ...Désolé pour ton amie. Je finissais par lui dire, après l'avoir écouté. J'observais Haebin, cherchant peut-être un détail qui pourrait me faire dire 'Il ment', ou bien croire que rien de ce qu'il me raconte n'est 'sincère'. Mais pas une ombre de fausseté chez-lui, tout à l'air sincère...comme moi je l'étais à l'époque. Finalement, peut-être que nous n'étions pas si différent lui et moi, sauf que nous n'étions pas sur la même longueur d'onde. Après tout si il avait raison, ou bien si il avait tord ? Si les loup-garou existaient, alors pourquoi pas les faucheuses ? Est-ce que je pouvais seulement me baser sur la preuve qui mettait en scène sa force si particulière ? Si je devais replonger, je devais en avoir le coeur net que tout ça existe bien. J'avais trop à perdre. Je n'aurais peut-être même pas dû réagir comme ça...mais, t'es la première personne à m'encourager d'aller dans ce sens-là. J'ajoutais après avoir suffisamment songé, je retrouvais enfin mon calme. Alors que les autres ont toujours fait l'inverse. C'est troublant. J’échappais un rire nerveux à ces mots, car effectivement c'était troublant, peut-être même angoissant, mon regard allant se perdre soudainement en direction du sol. Je ne pense pas que je pourrais en parler aussi facilement qu'avant...les gens sont si faux dans cette ville, qu'est-ce qui me dit que la personne à qui j'en parle n'en profiterait par pour me renvoyer là-bas...chez les tarés. Mes amis et ma famille l'ont déjà fait...alors pourquoi pas les autres ? ...si il faut que je prenne ce risque là, alors faut que tu me montres une autre de tes particularités Haebin. Que je sois sûr de ce que je vois, de ce que j'entends...je veux être sûr que tu ne cherches pas juste à...me tromper. Tu comprends ?

Alexander avait l’air de chercher à savoir si ce qu’Haebin disait était vrai. Il avait bien raison et le Coréen comprenait tout à fait sa réaction. Si comme il le disait, on allait l’envoyer dans un hôpital s’il y croyait, il avait bien le droit de s’assurer qu’Haebin n’était pas un acteur engagé par ses parents pour voir où en été leur fils dans sa guérison. M’enfin, il avait décidé de lui prouvait que tout existait alors s’il fallait passer par la case « se faire sonder l’esprit », pourquoi pas.

Le jeune homme lui avoua que c’était la première personne à le pousser dans ce sens-là et pas lui dire que tout été faux. Peut-être parce qu’il savait que ce monde-là, parallèle à celui des humains existait bien puisqu’il en faisait partie. Le Coréen eu presque un sourire fier en entendant ça. Pour une fois qu’il avait l’impression d’aider quelqu’un, même s’il le faisait sombrer de nouveau dans ce que ses parents considéraient comme mauvais pour lui.
Mais voilà qu’Alexander lui demanda de lui prouver d’une autre manière qu’il était un être surnaturel. Euh… Il avait soulevé sa voiture comme si de rien été, il pouvait faire quoi d’autre ? La plupart de ses autres aptitudes pouvait être attribué à des humains ou pas envisageable là tout de suite. Le voilà qu’il se mit à réfléchir à haute voix.

Haebin s’était souvent coupé sans le vouloir mais les blessures superficiels disparaissait quasiment juste après qu’il se les soit faites. Mais bon, ça impliqué de se blesser intentionnellement et ça, il aurait peut-être un peu plus de mal… M’enfin, la détermination dont il faisait preuve lui permettrait surement de faire ce genre de chose. L’animateur radio se leva et attrapa Alexander pour qu’ils se rendent tous les deux à la cuisine. Le jeune homme attrapa un couteau et l’approcha de son bras comme s’il avait tout d’un coup envie de se trancher les veines.
Il appuya la lame de l’arme avant de l’enfoncer doucement dans sa peau et laisser place à une blessure qui saignait. Un petit couinement s’était certes échappé de sa bouche mais il n’avait pas mal. Haebin montra la blessure au jeune homme avant de dire.

Le Coréen s’exécuta et passa son bras sous l’eau avant de l’essuyer. La blessure n’était plus là, sa peau était aussi nette qu’avant la blessure. Comme s’il ne s’était jamais enfoncé le couteau dans la chair. Est-ce que ça lui suffisait ? Haebin le regarda

Car de toute façon, il ne savait clairement plus comment lui prouver qu’il n’était pas un humain comme les autres.

J'inspectais le bras de Haebin, il était intact, pas une égratignure, pas une marque, même pas la moindre trace de sang. Effectivement, il guérissait bien plus vite que la moyenne des personnes vivant dans ce Monde, et contrairement à sa première prouesse, je ne trouvais rien à redire. Je regardais la lame du couteau, encore marqué d'un peu de son sang, et puis je retournais mon attention sur son bras, pour finalement réaliser une chose; que j'avais une chance de ne pas être si fou que ça.

Comment ne pas le croire après ce genre de preuve semblant irréfutable ? Il me faudrait une sacré mauvaise foi pour oser douter de la particularité de ce Haebin Parker. Si il disait vrai pour sa force, pour sa guérison quasi spontané, alors il devait certainement dire vrai pour le reste. Bizarrement, j'étais touché par tout ça, je sentais mes yeux s'échauffer, picoter, s'était assez dérangeant ce genre de réaction face à quelqu'un.

- Ouai...c'est bon, t'as gagné. Je déclarais d'une voix presque engourdie, tentant tout de même de sourire. Je prenais appuie sur le rebord de l'évier, mon regard allant se perdre au travers la fenêtre où existait toujours cette rue calme et inactive du quartier. Je repensais à bien des choses, me disant que j'avais eu tord de baisser les bras, de ne plus croire en moi à l'époque. Je me disais que si j'avais rencontré cet Haebin un an avant, les choses auraient certainement été autrement. Mieux vaut tard que jamais dit-on, non ?
En tout cas, rien ne servait à ressasser le passé, je devais saisir cette nouvelle occasion de trouver une explication à mes 'délires', une explication autre que celle que fournissait mon psy, ma famille et mes amis. Mine de rien, j'appréhendais ce nouveau départ, j'appréhendais le résultat, car même si Haebin était parvenu à prouver sa véritable nature, ce n'est pas pour autant que je pourrais y parvenir à mon tour. On m'a tellement fourré le crâne de tout un tas de principe scientifique et médical, qu'il me serait compliqué de croire comme avant, tout du moins il me faudrait du temps pour rétablir cette solide conviction dont je faisais preuve auparavant.

- Maintenant...je suis censé faire quoi ? Je demandais à Haebin, je m'avouais complètement paumé. J'ai plus rien...enfin, plus rien de ce qui pourrait m'aider à comprendre ce que je suis. Je me suis débarrassé de tout...si j'avais su, j'y aurais réfléchit à deux fois avant de tout faire cramer.

C'est dans ces moments-là que l'on regrette nos décisions. Cette cabane dans le marais, cette longue hésitation avant de le réduire en cendre, peut-être que c'était un signe après tout. Plus j'y repenssais et plus je me disais qu'il y avait un tas de chose qui m'aurait aidé pour comprendre. Mais ce jour-là, lorsque j'avais décidé de mettre le feu à mes affaires, je cherchais encore à y voir le fruit d'une folie, et non comme des preuves susceptible de m'ouvrir un peu plus les yeux...car à ce moment-là, je ne voulais plus croire.

- Tu crois qu'il faut que je retourne voir ton médium ? Après tout, si je suis vraiment responsable de ce qui lui est arrivé...c'est peut-être pas une bonne idée.

Haebin avait enfin gagné, il avait réussi à faire croire à Alexander qu’il n’était pas qu’un simple humain, mais qu’il partageait sa vie avec un loup. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres, il était fier de lui. Il devrait peut-être envisager de faire la même chose pour que Sora le croit dans ses « délires », mais avec elle, ça s’annonçait délicat, elle n’avait pas de prédisposition.
Quand Alex prit la parole, l’animateur radio ne put s’empêcher de rigoler doucement. Ah la jeunesse et ses excès toujours regrettait, ça lui manquait presque. M’enfin, il s’en rendait compte, c’était plutôt pas mal !

Car oui, c’est toujours quand on y est un peu poussé qu’on se rappelle de détails et compagnie. La preuve, c’était depuis sa rencontre avec Philip qu’il s’était rendu compte qu’il avait tué sa petite-amie et qu’il avait réussi à avoir des flashes de sa vie animale.
Bref, voilà que le plus jeune soulevait un petit problème. Voir le médium n’était peut-être pas la meilleure des choses, pourquoi ? Parce que déjà Haebin ne l’appréciait pas spécialement et en plus, il avait l’air butté dans son idée qu’il n’y avait pas de faucheuses. Le Coréen devait avouer qu’il était plus crédule avec l’histoire de quelqu’un qui fait passer les êtres de l’autre côté. Sinon, comment expliquer que les fantômes étaient bien là ?

Haebin fit une moue adorable en commençant à réfléchir aux personnes qu’il connaissait capable de répondre aux questions d’Alexander. Il en avait fini par se mordiller les lèvres comme si ça lui permettait de faire plus rapidement un tri dans sa tête.
Il connaissait bien trop de personnes dans ce milieu et trouver la bonne personne allait être plus long que ce qu’il pensait.

Au vue de sa manière de faire et d’être excité, en effet, il avait presque l’air d’être redevenu un petit bout de chou.
Haebin avait complètement oublié de lui demander ses coordonnés car oui, pour communiquer ça serait bien plus facile, mais là, il était en intense réflexions.

Un coup de pied au cul, je souriais brièvement à cette remarquer. J’espérais cependant que Haebin ne perde pas son temps pour rien en voulant m'accompagner dans cette démarche, après tout, il ne savait pas plus que moi si j'étais réellement 'spécial', il ne faisait qu'émettre une hypothèse. En acceptant de le suivre, je m'engageais à perdre pas mal de chose, mais en retour peut-être que je finirais pas gagner autant, si ce n'est plus. Cette pensée là m'encourage à ne pas revenir sur ma décision.

Finalement, ils n'étaient pas utile de faire appel au medium, Haebin lui-même avouait ne pas vouloir faire confiance à ce type qui ne faisait pas suffisamment d'ouverture d'esprit...ce qui était assez étrange pour un medium. Cependant, j'en avais eu la preuve par téléphone.
Pendant que Haebin réfléchissait, je venais à trouver un paquet de bonbon qui traînait sur la table, parmi la petite pile d'emballage. J'avais besoin de sucre pour réfléchir, ou tout simplement de manger.

- Disponible...euh...en semaine, parce que mes parents seront au travail. Je pourrais disposer plus facilement que le week-end. J'avais l'impression d'être surveillé en permanence par mes parents en disant cela, ceci dit, ce n'était pas si exagéré que ça. Mes parents trouvaient toujours étrange le fait que je sorte faire un tour dehors, encore ce n'était rien en semaine, mais le week-end...vu qu'ils étaient là, ils trouvaient toujours quelques choses pour me garder dans cette maison. Cependant, je m'efforçais de les comprendre, je n'étais pas la personne qui méritait le plus leur confiance pour le moment, mais un jour, je finirais certainement par l'obtenir. C'est sûr...à condition qu'ils ne sachent rien de la visite d'Haebin, ni même de ma décision prise avec ce dernier.

Haebin semblait tout excité à l'idée de fouiller un peu plus les affaires qui pourrait me concerner. Lui même avouait son état d'esprit qui, disait-il, se rapprochait assez à celui d'un enfant de 6 ans. Si lui montrait autant d'enthousiasme, il en était autrement me concernant. Disons que j'appréhendais toute cette histoire, si jamais un réel lien avec la mort, ou quelqu'en soit le nom exact, je ne pouvais m'empêcher de craindre ce que je pourrais finalement y découvrir, même si auparavant...il me semblait savoir parfaitement chaque recoin de cette histoire à présent oublié.

- En attendant, je commencerais par revoir un peu tout ce qui concernant l'accident que j'ai eu...maintenant que j'y pense. Je me rend compte que je n'ai jamais cherché à en savoir plus. Mes parents doivent certainement avoir des papiers sur le sujet...ou je sais pas. Bref, je...je vais m'arranger pour trouver. C'était l'occasion de reprendre un peu ma vie en main, en sachant ce qu'il s'était passé avant tout ça, car même si je n'en parlais pas, je ne m'étais jamais souvenu de ma vie d'avant cet accident. Il m'avait fallu quelques mois, même plus, pour accepter l'idée que ces gens était ma famille, mes amis, des connaissances. A vrai dire, j'avais fait preuve de confiance aveugle envers mes proches. Peut-être que je n'aurais pas dû en faire autant. Il paraît que je n'étais pas tous seul ce jour-là...faut que je sache qui était avec moi. La seule chose que je sais, c'est qu'ils n'ont pas eu autant de chance que moi. Ce sera un début. Tu n'aurais pas dans tes contacts...quelqu'un qui puisse nous donner accès aux archives de la ville ? Enfin...si il y'a.

Ne pas aller voir le médium était une bonne chose. Haebin ne le portait pas du tout dans son cœur. La raison ? C’est que l’homme ne croyait pas du tout au surnaturel, enfin sauf au niveau de la mort et là encore, il avait plutôt l’air d’être coincé dans son idée. Le genre de personne qu’il n’aimait pas quoi. Puis avec les soucis qu’il avait eus, le Coréen ne se voyait pas trop débarquer en disant. Je vous ramène la cause de vos soucis.
Mais voilà qu’il se mit à chercher dans sa tête qui était susceptible dans savoir un peu plus sur la mort et ce qui l’entourait. Jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il fallait qu’ils trouvent des moments pour ce voir. Ce fut à ce moment précis qu’il posa la question à Alexandre.
La manière de répondre du jeune homme le fit légèrement sourire. Le pauvre devait souffrir avec des parents pareils. D’un autre côté, c’était mieux que de le foutre à la porte alors qu’il avait changé ! M’enfin, ça c’était sa vie et ses vieux problèmes et il n’avait pas envie d’y penser à ce moment.

Mais voilà qu’il avoua être aussi excité qu’un gosse de 6 ans en mission secrète. Ce n’était pas faux, mais il était content car il apprendre de nouvelles choses. Haebin était du genre à s’intéressait à tout ce qui touchait au surnaturel depuis sa transformation. Au pire, même si Alexander n’était pas ce qu’il pensait, il aurait surement des réponses à ses questions donc, ce n’était pas vraiment perdu ! Puis, s’il s’avérait que le jeune homme était bien un être surnaturel, ce sera quelque chose de super.
Alex avait raison, il devait déjà en savoir un peu plus sur son accident, peut-être que ça déclencherait quelque chose dans son subconscient ? Peut-être la gifle dont il avait besoin.

Mais le garçon venait de soulever le problème numéro 1, avoir accès aux archives de la ville. Il avait bien une taupe au FBI mais, sans bonne raison, elle ne pouvait pas se rendre là-bas. Ce fut à ce moment-là qu’il pensa à Zéplynne. Le petit fantôme pourrait sûrement les faire entrer ! Elle n’était certes pas un fantôme très expérimenté, mais pour ouvrir la porte des archives, elle y arriverait surement. Un petit sourire en coin se glissa sur ses lèvres.

Allez aux archives impliquait d’y aller la nuit, et… D’ici peu, c’était la pleine lune. Haebin se pinça les lèvres en réfléchissant à quand il serait disponible. Il avait bien des journées à récupérer au boulot, mais est-ce que son patron voudrait bien qu’il les prenne ? Bonnes questions, il devrait penser à les poser histoire de pouvoir projeter des trucs avec l’humain.

Il ne fallait pas se le cacher, chercher des informations sur l’accident d’Alexander allait être compliqué, avec un qui a des aléas par rapport à sa condition et l’autres qui à des parents qui lui interdise carrément de sortir de la maison.
Le Coréen se saisit de son téléphone pour envoyer un message à une personne qu’il connaissait vaguement mais qui avait de très bonne notion par rapport à la mort. Si jamais il acceptait bien de les voir, il faudrait qu’il trouve une date et essaye de travailler un brin la mémoire du plus jeune, histoire de ne pas venir les mains vides.

J'ignorais que d'autres personnes seraient ravie de 'fourrer' leur nez dans les affaires pouvant me concerner. Je ne savais trop quoi en penser, mais après tout, si cela permettait d'avancer, pourquoi pas. J'acquieçais alors d'un hochement de tête les paroles de Haebin, à vrai dire, il semblait se débrouiller beaucoup mieux que moi dans ce genre de réfléxion. Après tout, c'est lui qui avait des contacts. D'ailleurs en parlant de ces 'contacts', je venais à m'interroger sur la manière dont-il avait pu se les procurer, certainement l'avantage d'avoir une émission à radio assez populaire, j'imagine que ça doit ouvrir de nombreuse porte.

- Me bouffer ?! Oh...euh...ouai, c'est pas top. Je rétorquais, essayant de prendre ce genre de risque à la rigolade. C'est vrai que maintenant, je connaissais un loup-garou...rien que le fait d'y penser était étrange. Bien plus étrange que réaliser l'existence de ces...'choses' ? Ou bien, créature ? J'ignorais le terme exact, et qui serait le plus adapté. Oh...pas besoin de calculer. Tu sais, il y a des habitudes bien encré dans cette maison. Faire le mur n'est pas un soucis...faut juste attendre 21h00.

Des habitudes, le mot était faible. Chaque chose était à sa place dans cette maison, et cela à chaque heure, un peu comme si ma famille était robotisé. C'est vrai, tout semblait programmer pour être fait ainsi, et à une certaine heure. Je surprenais même quelques fois mes parents à parler des mêmes sujets, au même moment, et cela jour après jour. Mais j'imagine que cela a toujours été ainsi.
Alors, c'est pourquoi il m'était facile de faire le mur, car je savais exactement à la minute prêt quand est-ce que ce petit monde s'endormait...21h00. Pile. Pas une minute de plus, et cela depuis toujours. Quant on y pense, ce serait effrayant, car il faut le vivre pour y croire...à 21h00, plus un bruit dans la maison, sauf peut-être le chien lorsqu'il était encore là. A vrai dire, Sweety avait le don de me sortir de cette ligne droite de vie de famille, sans à côté, sans le moindre changement au fil du temps...ouai, il avait au moins ça.

- Et si jamais...je sais pas moi, mais si jamais on trouve quelque chose...de bizarre à mon sujet. Ça restera entre nous...hein ?

Haebin avait rigolé en parlant de le bouffer, mais en effet, s’il croisait son chemin sous sa forme de loup, il ne donnait pas cher de sa peau. Après tout, il était enragé et ne cherchait qu’à tuer. D’ailleurs, il devrait contacter Philip pour passer ses nuits dans le bunker. Oui, il avait fini par s’arranger avec le démon pour avoir un lieu où il pourrait passer ses nuits d’où il ne pouvait pas s’enfuir.
Et voilà qu’il lui annonça que faire le mur ne serait pas difficile et qu’ici, la vie s’arrêtait aux alentours de 21 heures. Il écarquilla les yeux. A cette heure-là, ses parents n’étaient jamais couchés, et faire le mur dans une base militaire, c’était plutôt dangereux.

Son frère avait plutôt l’âge de veiller et regarder des cochonneries sur son PC plutôt que se coucher pour être sérieux. Cette histoire était étrange, bien trop étrange pour lui. Il se demandait comment le jeune homme faisait pour vivre encore ici. Il aurait fui depuis un moment avec l’impression que sa famille était des robots.
La remarque de son cadet le fit sourire faiblement. Bien sûr qu’il garderait ça pour lui. Le jeune homme avait l’air d’être plutôt mal à l’aise avec ça et il pouvait le comprendre, car lui aussi n’aimait pas parler de sa nature animale. Et avoir un rapport avec la mort pourrait effrayer bien des personnes.

Il comprenait totalement.
L’ami à qui il avait un message plus tôt se manifesta enfin en lui en envoyant un à son tour. Il était ok pour les voir mais pas tout de suite, il avait besoin, lui aussi, de faire des certaines recherches. Son indic était bien au courant de beaucoup de choses mais dans le cas d’Alexander, il préférait se renseigner bien sur la chose et pas seulement se reposer sur ses connaissances.
Un petit sourire se dessina sur ses lèvres, la mission commençait enfin.

Puis le samedi soir, les gens étaient souvent occupé à faire d’autres choses que de « fourrer » leur nez dans les archives. Les policiers seraient occupé à surveillé les débordements d’ado sortant de boite de nuit.