Recroquevillée contre la porte d'entrée de mon appartement, j'avais craqué et ce instantanément après mon arrivée. J'avais à peine pris le temps de remercier ceux qui m'avait sortis de cet enfer et je m'en voulais. Je n'avais pas la force d'y penser davantage. Je n'avais pas la force de penser à autre chose que les larmes qui coulaient le long de mes joues ou bien les moindres bruits qui me faisaient sursauter. Je n'arrivais pas à retrouver ma force de caractère ordinaire. Je craignais sans cesse qu'une autre de ses créatures viennent pour terminer leur quatre heures. J'avais d'autant plus peur que la rousse effrayante vienne retrouver son nouveau jouet. J'avais peur. Très peur. Je me sentais doucement devenir paranoïaque à cause de toute cette histoire et l'obscurité qui gagnait du terrain dans mon appartement n'arrangeait pas les choses. Particulièrement tremblante, je me levais lentement. Je marchais dans mon appartement, allumant absolument toutes les lumières de mon lieu de vie avant de me faufiler sous la douche. J'avais besoin de me débarrasser de l'odeur du cachot pour oublier. Je m'étais lourdement laissée tomber contre le mur de la douche, incapable de rester debout et surtout de retenir les larmes que j'empêchais de couler depuis déjà trop longtemps. J'avais l'impression que je ne pouvais pas m'arrêter.  J'arrivais à me calmer quelques instants, mais je craquais de nouveau en entendant un bruit.

Une dizaine de minutes plus tard, je m'étais échappée de ma douche, essuyée, puis vêtis d'un jean et d'un chemisier. Je ne voulais pas dormir, je ne le pouvais pas. A chaque fois que je tentais de rejoindre les bras de Morphée, je faisais sans cesse le même cauchemar dans lequel je finissais drainée de tout mon sang. Une idée qui me terrifiait et me tétanisait. Je m'étais donc brièvement coiffé avant de m'enrouler dans une couverture et de m'installer sur mon canapé. Cependant, je ne restais pas longtemps en place. Je m'élançais dans ma cuisine et fis les cent pas durant un instant. Puis, sur un coup de tête je fouillais dans mes placards, agrippais un paquet de café qui traînait là pour les moments où j'accueillais l'un de mes rares ami(e)s chez moi et me préparais un plein de cette boisson. Attendant que cette dernière soit prête, j'avais attrapé mon téléphone et composée le numéro d'Haebin dans un geste instinctif. Je ne voulais pas rester seule et je savais que je pouvais compter sur lui en ce moment même. Complètement perdue, je n'avais pas pris le temps de regarder leur et me rendis compte un peu trop tard qu'il devait être en plein travail. Je m'apprêtais à raccrocher lorsque le répondeur s'annonça. « Euhm... Haebin, c'est Sora. Je n'appelle peut-être pas au bon moment... Désoler... Je ... Je voulais juste prendre de tes nouvelles et savoir si on pouvait se voir... Euhm... Ce n'est pas important... Je te rappellerais plus tard... Euhm... A plus... » Déclarais-je d'une voix tremblante en tentant de retenir les nouveaux sanglots qui me montaient aux yeux avant de raccrocher. Je commençais lentement à trembler espérant que ma voix et mon manque d'enthousiasme n'inquiète pas mon aîné.

Je me versais une tasse de café, puis une deuxième et ainsi de suite. Je me rappelais de nouveau pourquoi je détestais tant cette boisson. Elle était si amer et ce peu importe le nombre de cuillère de sucre que je pouvais mettre dedans. Hélas, j'avais besoin de caféine pour rester un maximum éveillé et ce même si elle empirait quelque peu mon état. Le café avait la fâcheuse tendance de me rendre hyperactive en plus d'augmenter légèrement ma sensibilité et ma paranoïaque à cause des vampires. Enfin, je comptais bien en boire afin de fuir Morphée aussi longtemps que possible.

La journée de boulot d’Haebin, ou plutôt soirée, commençait plus tôt que prévu, parce que c’était le début du mois et qu’il devait peaufiner les détails de l’émission avec son binôme. Il détestait ça parce qu’il n’appréciait pas spécialement son partenaire. C’était un véritable carnage quand ils devaient se mettre d’accord sur les sujets qu’ils aborderaient durant le mois. D’un autre côté, l’autre et sa théorie sur l’existence des extraterrestres, il avait juste envie de le tuer.
Après des heures de discutions, ils avaient fini par se mettre plus ou moins d’accord. Haebin avait fait des concessions, comme l’intello de service. Le sujet du soir ne l’intéressait pas particulièrement mais le Coréen était un homme très curieux. De toute façon, ce n’était pas comme s’il pouvait quitter l’émission sans bonne raison.

L’heure de commencer arriva bien trop rapidement et les deux animateurs avaient fini par décider de manger pendant leur pause. En 10 minutes, ils auraient bien le temps d’avaler des conneries pour calmer leur appétit.
A peine une heure plus tard, son portable se mit à vibrer lui annonçant qu’il recevait un appel. Il regarda qui pouvait l’appeler à cette heure-là et fut surpris que ce soit Sora. Elle n’avait pas spécialement donné de nouvelles depuis quelques jours, et le Coréen avait pensé qu’elle était en période d’examens. Après tout, c’était une des seules raisons qui faisait qu’elle ne l’appelait pas d’un moment.

A peine il avait eu sa pause qu’il avait attrapé un paquet de gâteau et qu’il avait écouté le message que sa compatriote lui avait laissé. Haebin n’avait pas besoin d’être un loup-garou pour comprendre qu’il y avait un gros problème. Il lui envoya rapidement un message

Je viens chez toi vers minuit, prépares-moi du café t’es un amour !

Le Coréen retrouva rapidement son binôme pour lui annoncer qu’il rentrerait plus tôt à cause d’un problème familial.
Le reste de l’émission, le jeune homme s’était montré plus distrait que d’habitude. D’ailleurs il avait eu beaucoup de mal à répondre à certaines questions. Son partenaire n’avait pas pu remettre en question son excuse puisqu’il avait vraiment l’air affecté par l’appel qu’il avait reçu.

Lorsque minuit sonna, Haebin attrapa sa veste et alla dans son casier pour prendre un sac qui trainait là. C’était son sac au cas où il ne passait par chez lui de plusieurs jours mais qu’il venait quand même présenter l’émission. Il y avait des T-shirts, des jeans, des chemises, des sous vêtement, en gros, de quoi survivre une bonne semaine loin de son appartement. Il avait fait ça parce qu’une fois, il avait dû quitter son appart pour des travaux et pour plus se faire avoir, il avait prévu ce fameux sac. Bizarrement, il se disait qu’il en aurait besoin cette fois-ci.

Haebin se mit au volant de sa Mustang et quelques minutes après se gara devant chez Sora. Il prit une bonne inspiration avant de gravir les escaliers pour se retrouver face à sa porte et toquer. Il pouvait sentir que la demoiselle paniquait grâces à ses dons d’animal. Il prit donc l’initiative de se présenter, peut-être qu’elle serait moins stressé.

Lorsque la porte s’ouvrit, il se retrouva face à sa cadette qui pleurait. Mais qu’est ce qu’il s’était passé. L’homme passa la porte et posa son sac avant de la serrer contre lui. Il ne l’avait jamais vu dans cette état, elle était effrayé, paniqué, fragile…

Haebin lui caressa doucement le dos en la gardant contre lui. Son café pourrait bien attendre quelques minutes.
   

J'étais enfin rentrée et pourtant les derniers événements ne cessaient de me hanter. Je n'arrivais pas à retrouver ma force de caractère et l'adrénaline qui me permettait de rester forte avait été réduite à néant au moment même où je fermais la porte de mon appartement derrière moi. J'avais tenté d'apaiser mes craintes en lisant, faisait les cent pas et même en prenant une douche un peu trop longue pour effacer l'odeur des cachots qui me hantait. Hélas, il n'y avait rien à faire. Le moindre bruit le faisait sursauter et paniquer. Je m'imaginais me retrouver une fois encore face à ceux qui m'avaient retenu contre mon grès et pire encore, face à cette jeune femme rousse. Elle, elle me semblait plus terrifiante encore que tous les autres. Ils apparaissaient dans les cauchemars qui me hantaient à chaque fois que je tentais de me laisser doucement tomber dans les bras de Morphée. Mes songes étaient tous identiques et ce terminaient d'une façon que je préférais oublier.

Je déambulais dans mon appartement tel un zombie paranoïaque à l'affut du moindre bruit. Après tout, je ne pouvais pas me permettre de rester immobile trop longtemps, craignant de m'endormir. Une idée qui me terrifiait, si bien que sur un coup de tête, je m'étais préparée une bonne cafetière de café. Cette boisson que je n'aimais pas du tout et que je ne buvais jamais. Un unique paquet traînait dans mes placards pour les rares occasions où je recevais des personnes qui en buvaient. Enfin, ce n'était pas mon unique coup de tête. C'était entre deux crises de larmes que j'avais agrippé mon portable pour appeler Haebin. Tombant sur son répondeur, je me rappelais que mon aîné devait surement travailler à cette heure-ci. Je laissais malgré tout un message, expriment mon envie de le voir. Même si je pouvais qualifier cela davantage comme un besoin. Je ne pouvais pas supporter d'être seule à cet instant même et je savais que seul Haebin pouvait m'aider.

Je me versais un café, puis un autre et encore un autre. La cafetière se vidant en un rien de tant m'obligeant à en remplir une seconde tandis que je commençais de nouveau à faire les cent pas dans l'appartement. Soudain, une sonnerie résonna dans mon lieu de vie. Je fis un incroyable bond et criais toute paniqué. Les battements de mon coeur résonnait dans mon esprit lorsque je compris qu'il s'agissait de mon téléphone qui m'indiquait un message. J'agrippais l'appareil d'une main tremblante avant d'être soulagé par le contenu du sms. Haebin allait venir. Hélas, je ne pouvais pas lui promettre un café à cause de la vitesse à laquelle je buvais mes tasses. Je tentais de ralentir en me contentant des paquets de bonbons qui se trouvaient dans mes placards, installée contre le mur de mon salon.

Recroquevillée, tremblante et paniquée, je ne pouvais pas m'empêcher de sombrer dans une nouvelle crise de larmes entre deux cafés. J'avais l'impression de devenir une véritable folle et lorsque un nouveau bruit résonna, c'était pire. Mon coeur s'emballait tandis que je me levais lentement pour me diriger vers la porte. Ma cadence s'accéléra instantanément lorsque je reconnus la voix d'Haebin. Je n'avais d'ailleurs pas mis bien longtemps avant d'ouvrir la porte complètement paniquée et de nouveau en larmes. J'étais rassurée de ne plus être seule si bien que je me laissais tomber lourdement dans les bras de mon aîné qui me serrait dans ses bras. Je n'avais même pas eu la force de lui répondre à son interrogation. « Je.... Il y avait ... Et j'étais... » Des morceaux de phrases incompréhensibles étaient tous ce que je réussissais à prononcer entre deux sanglots.

La soirée au boulot s’annonçait longue et Haebin était loin de se douter qu’elle allait être écoutée pour qu’il puisse rejoindre Sora.
A ce moment précis, il avait envie d’hurler sur son binôme et lui arracher la tête. Il n’avait pas la tête à autre chose. Commencer le boulot avec quelques heures d’avance était une véritable corvée pour lui. Il en voulait toujours à son patron pour lui avoir ajouté un présentateur alors qu’il se débrouillait très bien tout seul. Les joies de ne pas être son propre boss.

L’émission démarra enfin, et même si le sujet n’intéressait pas spécialement le Coréen, il se montrait très curieux. C’était son avantage, rien ne l’ennuyait vraiment.
La seule chose qui le perturba au point de lui faire complétement une question fut l’appel de Sora. Il ne comprenait pas pourquoi elle l’appelait à cette heure, elle savait très bien qu’il travaillait à cette heure-ci. Il essaya de ne pas y penser jusqu’à sa pause, de toute façon, il ne pouvait pas répondre.

Attrapant un paquet de gâteaux il se mit dans un coin pour écouter le message de son amie. A chacun de ses mots, le visage d’Haebin se décomposait. Elle avait quelque chose de grave et il ne savait pas ce que c’était.
Avant que l’émission reprenne, il avait prévenu son camarade qu’il partirait à minuit pétante à cause d’un problème de famille. Et avant que l’heure arrive, le jeune homme c’était montré très perturbé. Il n’arrivait pas à se lever la voix tremblante de sa meilleure amie de la tête.

Lorsqu’il fut enfin minuit, il attrapa ses affaires et un sac avant de foncer chez Sora. Une fois face à sa porte, il toqua, et s’annonça par la même occasion car même s’il ne la voyait pas, il sentait clairement sa paniqué et sentait que son cœur avait bien trop accéléré.
A peine la porte passé, il la prit contre lui et la serra doucement contre lui. Haebin lui demanda aussi pourquoi elle était dans cet état. La réponse était impossible à comprendre. La seule chose qu’il pouvait affirmer, c’était que quelque chose l’avait traumatisé. Et ça, c’était plutôt difficile à faire.

Le Coréen caressa doucement les cheveux de sa compatriote et la garda contre lui le temps que ses larmes se calment.

Sa voix était douce, il ne fallait pas qu’il la brusque. Elle avait besoin de faire autre chose avant d’en parler. Il fallait qu’elle se calme avant qu’il envisage de de pouvoir la lâcher. Autant lui annoncer la bonne nouvelle, le fait qu’il resterait chez elle tant que ça n’irait pas.

La seule différence notable était qu’elle ne devait pas du tout être contre l’idée !
Haebin la lâcha tout doucement mais restait à l’affut, si de nouvelle larme coulait, il la reprendrait contre lui.

Etre enlevé par des vampires était la dernière épreuve à laquelle je pensais devoir faire face et je ne savais pas si je pouvais m'en remettre de plus tôt. J'étais rentrée grâce à plusieurs personnes dont j'ignorais l'identité. L'un d'eux m'avait dit qu'il ne reviendrait pas et pourtant cette idée me hantait sans cesse. Le moindre bruit me faisait bondir de peur et d'horribles cauchemars me poursuivaient dans mes songes. Je n'arrivais pas à trouver le repos, apeurée par l'idée que la jeune femme rousse viendra récupérer son nouveau jouet à l'heure du thé. J'enchaînais les tasse de café. Une boisson que je détestais tant et que je ne buvais absolument jamais. C'était d'ailleurs un miracle qu'il me reste un paquet qui traînait dans mes placards. J'avais également commencé à faire les cent pas après avoir appelé Haebin sur un coup de tête. Je n'avais pas regardé l'heure, réalisant trop tard qu'il devait être en train de travailler et je lui laissais un message. Un message qui s'était sans doute fait moins rassurant que ce que j'avais espéré. J'avais à peine raccroché que j'enchaînais les tasses de café tout en était incapable de rester immobile. Une fois encore, je me prouvais que je ne supportais pas la caféine mais, au moins, je restais assez éveillée pour ne pas recommencer un cauchemar.

Quelques minutes s'étaient écoulées avant que la sonnerie de mon portable retentisse, entraînant une nouvelle crise de panique. Je me rassurais quelque peu en constatant qu'Haebin viendrait et que je pourrais compter sur lui plus que sur n'importe qui. Dès lors, je commençais doucement à ralentir sur le café que je buvais en préparant la dernière cafetière qu'il m'était possible de faire. Je fis également attention à en laisser suffisamment pour mon meilleur ami qui serait présent à une heure plutôt tardive. L'attendant, je continuais de faire les cent pas avant de lourdement me laisser tomber contre le mur de mon salon. Je me recroquevillais doucement, tremblante et terrifiée en fondant en larmes avec une extrême facilitée. J'avais l'impression de sombrer peu à peu dans la folie et la paranoïa.

Un silence planait dans mon appartement lorsqu'un bruit résonnait. Je fis un bond, me figeais et mon coeur s'accélérait violemment. Je paniquais sans doute bêtement, mais je paniquais. Je me levais lentement et avançais maladroitement vers la porte d'entrée. Mon pas se fit plus rapide lorsque la voix de mon aîné résonnait à son tour. Je n'avais pas mis bien longtemps à ouvrir la porte, en larme. Je me laissais ensuite lourdement tomber dans ses bras, tremblante et serra cette présence réconfortante de toutes mes forces. Il m'interrogeait sur les raisons de mon état, mais ma réponse n'avait absolument rien de compréhensible. Les sanglots qui me secouaient m'empêchaient de faire une phrase complète.

Je commençais lentement à me calmer lorsqu'Haebin se décolla afin d'essuyer mes joues d'un revers de la main. « Cela me prend de temps en temps, désoler... » Soufflais-je en tentant de calmer ma crise de larmes et de penser à autre chose que l'arrivée imminente d'une de ses créatures. « Merci Haebin. » Ajoutais-je lorsque mon confident déclara qu'il restera jusqu'à ce que je me sente mieux. Un peu plus calme, je le laissais me décoller lentement de lui. Finalement, je me rappelais que mon aîné avait parlé de café et lui en préparer me permettrait sans doute de penser à autre chose. « Ah... Tu avais parlé d'un café... » Murmurais-je en me dirigeant maladroitement vers ma cuisine ouverte pour servir une tasse à Haebin, tremblante et en fit de même pour moi. Je ne voulais pas m'endormir, même maintenant.

Haebin était perturbé, l’appel qu’il avait reçu de son amie l’avait mis dans un état de panique assez fort. Sora n’avait pas l’habitude de l’appeler si tard… Non, elle n’était pas de ce genre-là. Qu’est ce qui avait pu lui arriver ? Il avait raté des questions, il avait la tête ailleurs, il devait la voir pour se rassurer.
Lorsque minuit sonna, il attrapa son sac et fila à sa voiture pour prendre route chez son amie. Il devait avouer qu’il avait roulé assez vite. Au final, il s’en fichait, si la Coréenne avait besoin de lui, il serait là le plus vite qu’il pourrait.

A peine avait-il tapé à la porte qu’il avait senti la panique envahir sa meilleure amie. Haebin préféra s’annoncer pour la rassurer. La porte s’ouvrit d’ailleurs rapidement et le Coréen posa son sac et la pris dans ses bras. Il la serra doucement contre lui caressant son dos pour la rassurer. Il ne voulait plus qu’elle pleure. Après tout, qui voudrait voir son amie triste ?
Haebin se recula doucement et essuya les yeux de Sora comme pour lui montrer que maintenant, il sera là. Quelques secondes après, le Coréen en rajouta une couche en lui précisant qu’il serait chez elle le temps que ça n’irait pas. Maintenant, ils étaient comme des frères et sœurs alors, il pouvait très bien dormir avec elle ou sur le canapé, ce n’était pas très grave. Le seul souci serait qu’il ne verrait pas Zéplynne d’un moment et n’avait aucun moyen de la prévenir.

Comme pour se changer les idées Sora lui proposa le café qu’il avait quémandé quelques minutes plus tôt par message. Le jeune homme suivit l’humaine alors qu’elle titubait vers la cuisine. Elle était vraiment affecté par ce qui lui était arrivé et le problème était que le plus vieux ne savait absolument pas ce que ça pouvait être.
Le Coréen attrapa la tasse de sa compatriote et la renversa dans l’évier. Il fallait qu’elle arrête de boire autant de café, c’était plus nocif qu’autre chose.

Il prit deux verres d’eau dans lesquelles il mit un tas de glaçons et très peu d’eau. Boire de l’eau glacée serait mieux pour elle.

Comme quoi, après des années à s’empêcher de dormir, il était capable d’aider son amie qui avait l’air de ne pas vouloir fermer les yeux. Et puis, si elle était épuisée, elle s’endormirait et rien ne pourrait la perturber, même pas un cauchemar. C’était la meilleure manière du Coréen pour dormir sur ses deux oreilles après la mort de son premier amour.
Il attrapa des légumes qu’il coupa alors que sa cadette s’exécutait. Une fois le tout fait, il les fit cuir avec de la pâte pimentée coréenne, sauf qu’il mit le double de la dose. Rien qu’à l’odeur, on se rendait compte que c’était très fort. Une grimace c’était dessiner sur le visage de l’animateur radio.

Il but une bonne gorgée de café avant de mettre les nouilles à cuir également. Il n’avait pas spécialement faim, mais pour ne pas dormir, la meilleure des choses à faire était de manger et faire du sport.

Recroquevillée contre l'un des murs de mon salon, je tremblais de tout mon être, incapable de contrôler la panique qui m'envahissait par vague depuis que j'étais rentrée dans mon appartement. J'attendais Haebin qui m'avait dit qu'il passerait et même si j'étais soulagée, je ne pouvais pas arrêter de m'en vouloir au vu de l'heure à la quel il avait prévu de passer. Il avait écourter une nuit de travail et je m'en voulais quelque peu d'avoir chamboulé son quotidien, même si cela n'avait pas réellement été un problème lors de notre rencontre. Malgré tout, j'étais persuadée qu'il pourrait me comprendre et ne pas me prendre pour une folle, peu importe ce que je pourrais dire à propos des vampires...

Je sursautais plutôt violemment tandis qu'un bruit résonnait dans l'appartement. Les battements de mon coeur accélérèrent, mon souffle se coupa et je restais un instant pétrifiée. Une nouvelle montée de panique me prendre lors que je m'avançais doucement vers la porte de mon appartement. Mes pas se firent soudainement plus rapide lors j'entendis la voix d'Haebin. J'ouvris la porte et me retrouvais aussitôt dans les bras de mon " grand-frère ", en larmes et incapable de me calmer. J'avais même été incapable de lui répondre pourquoi j'étais ainsi. Repenser à tous ces derniers évènements me secouaient davantage, m'empêchant de dire quelques choses de clair. Heureusement, Haebin me rassura à sa manière, me disant qu'il resterait autant que sa présence sera nécessaire.

Mon aîné se décolla lentement de moi, essuyant mes larmes tandis que je m'excusais pour cette légère crise de panique. Je tentais au mieux de reprendre mon calme, d'apaiser au mieux mes craintes extrêmes et de stopper ma crise de larmes tout en me décollant doucement de mon aîné. Je me rappelais aussitôt que je devais un café à mon aîné et je ne tardais pas à me rendre dans ma cuisine, maladroitement et suivis de prêt par Haebin pour lui préparer un café. J'en profitais également pour me servir une tasse. Je n'avais pas la moindre envie de m'endormir et ce même si je me sentais plus en sécurité avec mon meilleur ami à mes côtés. Je me figeais un instant, surprise par l'action de mon aîné consistant à vider mon café dans l'évier. J'écoutais, regardais et acquiesçais les dires de mon aîné sur de meilleure technique que cette horrible boisson pour rester éveillée. J'attrapais volontiers le verre d'eau qu'il me tendait. « Se sera toujours mieux que le café, je déteste vraiment. » Enchaînais-je honnête avant de boire et de m'exécuter en suivant les conseille de mon confident. Je passais devant mes fenêtres, me figeais devant chacune d'elles l'espace d'un instant pour détailler la rue, paniquée et fuir vers la suivante. Je m'apprêtais à allumer la télévision lorsque l'interrogation d'Haebin me surprenait quelque peu. « Je pourrais? » Demandais-je terrifiée à l'idée de rester seule une minute de plus.

Sora était tellement paniquée… Haebin ne l’avait jamais vu dans cet état. Elle avait un tempérament de winneuse, elle ne baissait jamais les bras. Le plus vieux la trouvait exceptionnelle, il n’avait pas du tout cette force d’esprit. Sur qui pourrait-il se reposer si jamais il sombrait une nouvelle fois ?
Haebin la garda un long moment contre lui juste après être entré, elle était si effrayé qu’il ne savait pas quoi faire à par la serrer dans ses bras pour qu’elle se sente en sécurité.

Le Coréen tenta de savoir ce qui s’était passé mais c’était peine perdu, la demoiselle n’arrivait pas à parler de ça sans faire une crise de panique. Il n’insista pas plus et la garda contre lui. Il lui essuya les yeux et la regarda titubait en allant à la cuisine avant de la suivre. Il ne lui laissa pas le temps de boire et renversa sa tasse de café en lui donnant à la place un grand verre d’eau glacée. Haebin savait bien mieux que les autres comment se tenir réveiller sans trop se faire du mal. Il aurait presque remercié Fleur d’être morte, sans ça il n’aurait pas su gérer l’envie de rester debout de sa meilleure amie.

Il but une gorgée de sa boisson avant de se lancer dans la confection d’un plat très épicé pour rester réveillé. Ce n’était pas un grand fan de pattes pimentées mais pour garder les yeux ouverts, il n’y avait vraiment pas mieux. Haebin s’activa donc à couper des légumes pour les faire cuire avec la fameuse pâte rouge. Rien qu’à l’odeur, on pouvait clairement dire que ça arracherait la gueule. Le jeune homme grimaça même en mettant le double de la dose.
Pendant ce temps, Sora ouvrait toutes ses fenêtre pour apporter de l’air frais et du coup, permettre aux deux amis de ne pas trop piquer du nez. Alors qu’elle allait allumer la télé, le Coréen se rendit compte que le lendemain, la demoiselle serait seule puisqu’il travaillerait. Il lui proposa donc d’y aller avec lui. La seule chose qu’elle risquait, c’était de se faire royalement chier… Ou d’être encore plus effrayé.

Il fallait absolument la mettre en confiance, et la traîner partout avec lui serait une bonne chose pour qu’elle le soit.
Haebin termina son café ainsi que le plat super pimenté. Il fit deux bols et les mena dans le salon où il s’installa face à la télé avec sa compatriote. Il lui donna un des bols avec des baguettes. Il fit un nouvelle allé-retour pour ramener une bouteille d’eau et des verres, ils en auraient besoin.

Haebin rigola doucement et prit une première bouché. Il couina faiblement et avala le mélange rouge. Il se fit de l’air un instant et soupira. Il avait beau être Corée, y avoir vécu 2 ans et demi pour son service militaire et adorer la cuisine épicé, là… Ce n’était clairement pas de son niveau. C’était clair et net, ils n’arriveraient pas à fermer l’œil de la nuit seulement avec ce plat.
Le jeune homme avala la moitié de son verre d’eau et rigola faiblement.

Oui, toujours se tenir en alerte pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée !

La peur constante qui me hantait depuis mon retour semblait quelque peu apaisé depuis l'arrivée d'Haebin. Avec un grand-frère et un meilleur ami tel que lui, je savais que j'étais en sécurité et pourtant... Je n'étais pas pleinement en confiance, je ne pouvais pas m'empêcher de sursauter encore et toujours aux moindres bruits. Mes bonds étaient moins puissants, mais toujours présent. Je n'arrivais pas à me calmer et des tremblements ne cessaient de se secouer. Tandis que je me décollais lentement de mon confident, je tentais de lui expliquer la réaction qui me mettait dans un tel état, mais aucune phrase n'avait pu sortir de ma bouche. Il m'aida à calmer ma crise de larmes avant que je ne me souvienne qu'il avait mentionné un café. Je me rends donc dans ma cuisine d'un pas maladroit et tremblante. Puis, je préparais la tasse de mon aîné ainsi qu'une énième pour moi. Cependant, Haebin n'avait pas semblé particulièrement d'accord avec mon soudain changement d'avis concernant cette boisson et me donna de l'eau glacée à la place. Il profitait également de cet instant pour me donner quelques conseils pour rester éveillé, car il devait être visible que je n'avais pas la moindre envie de m'endormir. Cela m'obligerait à faire encore face à ce cauchemar qui me hantait, cette image horrible que je ne pouvais plus supporter.

Je n'attendis pas longtemps avant de suivre les conseils d'Haebin le temps que ce dernier prépare un plat des plus épicés. J'ouvris les fenêtres avec difficultés, me paralysant devant chacun d'entre elles avant d'aller allumer la télévision. Je restais ensuite un instant surprise par la proposition d'Haebin. Venir à son travail? Il est vrai que je n'y avais pas pensé et l'idée de sortir de mon appartement était devenu quelque chose de terrifiant. Cela dit, je me sentirais beaucoup plus en sécurité ainsi que seule dans mon lieu de vie le temps qu'il travaille. Je retomberais sans doute plus facilement dans ma "dépression" ainsi. Je lui demandais si c'était réellement possible lorsqu'il appuya cette idée. Un sourire des plus éphémères avait pris place sur mon visage avant de s'effacer. « Je veux bien alors. » Répondis-je honnête et rassurée à l'idée de ne pas être seule tout comme à celle d'avoir un meilleur ami aussi parfait.

Je suivis ensuite mon aîné et pris place sur le canapé, sursautant de nouveau en entendant un voisin passer devant ma porte. J'allais devenir une véritable folle à la longue, paranoïaque en plus. Je reportais finalement mon attention sur Haebin qui prenait la parole. « Hmmm. Merci Haebin. » Soutenais-je une fois encore. Franchement, je ne savais pas ce que j'aurais fait sans lui. Je commençais à manger, me figeais aussitôt en sentant ma bouche prendre feu. Je me jetais sur le verre d'eau et en bu une bonne partie. « Tu es fou. Tu le sais ça. Mais, j'accepte le défis. » Répondis-je en pensant que cela me changera les idées, si jamais mon cerveau survivait à ça. Je continuais de manger, difficilement, mais même si je refusais de me l’avouer, j'avais faim.

Haebin était perturbé de ne pas savoir ce qui était arrivée à son amie. Il ne savait pas quoi faire pour soulager cette panique qui la gagnait peu à peu. Il se sentait inutile… Jusqu’à ce qu’un éclair de génie le traverse. Si elle avait peur d’être seule, il pouvait la trainer avec lui, son patron ne pourrait pas le faire chier avec ça.

Et dire des conneries pour calmer les choses était aussi quelque chose de pas mal. Après tout, si elle rigolait, la demoiselle oublierait sûrement toute ses peurs…

Suite à ça, Haebin se lança dans la confection d’un plat épicé… Enfin si on pouvait toujours qualifier de plat le truc rouge qui cuisait dans la poêle. Le Coréen se disait qu’il avait peut-être abusé sur la pâte pimenté, mais c’était le meilleur moyen de se tenir réveillé. Car, quand on mange épicé, on a soif et quand on boit, on ne peut pas dormir. Il mit ensuite à cuire des nouilles et une fois le tout prêt, il prépara deux bols et se rendit dans le salon avant de faire un nouvel aller-retour pour récupérer des verres et de l’eau.
La demoiselle ne tarda pas à sursauter alors que quelqu’un passait devant la porte. Haebin tenta de ne pas s’en formaliser en lui demander la raison, elle n’était pas encore prête pour lui en parler. Il préféra donc, après avoir avalé une première bouchée, lui proposer un défi. Le loup-garou n’aurait peut-être pas dû le faire car la nourriture très épicé n’était clairement pas celle qu’il appréciait le plus. Mais au moins, ça les tiendrait réveillé et ça changerait les idées à Sora.

Haebin recommença à manger, mais c’était plus une corvée qu’autre chose. Il avait certes faim, mais le plat était si épicé qu’il avait juste l’impression de se bruler la bouche à chaque fois que les pates touchaient sa langue. Un véritable supplice auquel il mit fin quelques instant après sa cadette.

Le jeune homme parlait là de chatouille et morsures dont il avait le secret.
Haebin était content parce que l’espace d’un instant, il avait fait oublier son problème à sa meilleure amie. Il se leva pour remplir la bouteille d’eau qu’ils avaient vidée au cours de leur repas. Il s’assit de nouveau près de sa cadette et avala un grand verre d’eau comme pour essayer de se changer le goût du piment dans sa bouche.
La prochaine fois, il faudrait qu’il pense à faire un brin moins épicé parce que là, c’était presque immangeable, une vraie torture.

Et dire qu’il était le plus âgé des deux… Désespérant.

Je m'activais dans l'appartement, suivant les conseils d'Haebin pour rester éveillé le temps qu'il prépare le repas. Avec la dose de piment qu'il avait mis dans le plat, il était aisé de sentir cet ingrédient dans la pièce jusqu'à ce que j'ouvre les fenêtres. Une épreuve qui pouvait paraître simple, mais qui ne l'était pas pour la paranoïaque que j'étais devenue après être restée enfermé dans un cachot pour servir de repas à des vampires. Cette idée déclencha une petite crise de panique qui me faisait trembler de la tête au pied. Je fus malgré tout rassurée lorsque mon aîné me proposa si je voulais le suivre jusqu'à son travail et rester à ses côtés là-bas. J'avais tout d'abord peur de déranger, mais l'idée d'être seule l'espace d'un instant me terrorisait. C'était tout simplement inconcevable pour moi tout comme le fait de dormir. Je ne me sentais pas capable de surmonter cette épreuve seule et je savais qu'Haebin était le seul sur qui je pouvais pleinement compter ici. Il représentait la seule famille qu'il me restait ici et ce même si nous n'étions pas lié par le sang. J'acceptais volontier sa proposition et m'installais sur le canapé après avoir allumé la télévision. « J'en prendrais le plus grand soin. » Soufflais-je avec un faible sourire amusé lorsqu'il évoqua l'idée de me prêter son portable si j'étais sage.

Haebin n'avait pas tardé à me rejoindre sur le canapé lorsque je sursautais soudainement en entendant une personne passer dans le couloir. Je tremblais de peur et pourtant j'avais l'impression d'être tétanisé. Mon souffle se faisait court le temps que je reprenne mes esprits et reporte mon attention sur Haebin. Je le remerciais pour le plat et pris une première bouchée avant de me figer. Je me jetais instinctivement sur mon verre d'eau pour en boire la moité. Ma bouche était en feu. J'attendis un instant avant de reprendre lorsque mon meilleur ami me proposa un défis. Celui qui mangerait le plus vite avait gagné, l'autre un gage. J'acceptais, pensant que cela me changerait les idées et si ce n'était pas le cas... Et bien, je doutais être capable de penser correctement avec tout le piment qui le brûlerait la bouche. J'esquissais un faible et éphémère sourire amusé avant de commencer mon plat. J'enchaînais les bouchées et les verres d'eau, si bien que je me demandais même comment j'avais pu terminer en première. Je me demandais aussi qui pouvait être capable de digérer autant de nourriture épicée. J'avais l'impression de manger de la lave en fusion, mais au moins j'avais pensé à autre chose. La peur constante qui me hantait semblait s'être adoucis sous les assauts du piment. « Je ne sais pas et je ne veux définitivement pas recommencer, ça brûle. » Répliquais-je terminant mon verre d'eau avant de réfléchir à un gage pour mon ami. « Laisse-moi un peu de temps, je veux trouver LE gage parfait. » Ajoutais-je persuadée que cela m'occuperait les pensées de temps en temps.

Je me plongeais dans cette réflexion, sursautant de nouveau bêtement avant qu'Haebin soit de retour avec une bouteille d'eau remplit. Je me servis un verre et le bu avec hâte. La réplique d'Haebin me fit faiblement rire l'espace d'un instant. Parfois, je n'avais pas l'impression d'être la plus jeune à ces côtés, mais c'était l'une des choses que j'appréciais chez lui. « Tu as dû vider paquet en plus. » Ajoutais-je avec un doux sourire amusé. Hélas, il n'avait pas fallu longtemps avant que mon sourire ne s'effrite faiblement. Un peu comme mon caractère. Je n'arrivais pas à afficher un sourire sans qu'un élément extérieur ne vienne réanimer cette panique. Elle était certes moins puissante depuis l'arrivée d'Haebin, mais elle me hantait. J'avais l'impression d'avoir passé trop de temps dans l'obscurité des cachots, qu'à présent la lumière m'effrayait.

Haebin cuisinait un plat qui donnait plus envie de mourir avant de le manger que d’essayer d’en mettre ne serait-ce qu’une bouché contre ses lèvres. Pourtant, c’était un des meilleurs moyens de rester éveiller et il devait avouer que ça lui avait pas mal servie à l’époque où Fleur était morte. Il avait eu d’ailleurs quelques soucis à l’estomac à cause de ça et avait dû prendre un traitement parce qu’il avait brulé une partie de la paroi de son intestin. Un sourire se dessina sur ses lèvres à cette idée, il faudrait qu’il trouve un autre moyen de rester debout sans se massacrer la santé. Mais pour ce soir, c’était la meilleure solution.
Une fois le repas, ou du moins la bouillie rouge prête, Haebin retourna au salon et s’installa près de son amie. Il ne comprenait pas son sursaut, ce n’était sûrement qu’un voisin qui rentrait ou sortait de chez lui. Il tenta du mieux qu’il put de ne pas y penser et prit une première bouché de son plat. Il manqua d’étouffer tellement le piment avant une place importante. Il n’avait d’ailleurs pas tardé à avaler une grande quantité d’eau.
Suite à ça, une idée lui traversa l’esprit, autant les motiver à finir se plat au plus vite… Un gage pour celui qui terminerait le bol en dernier. Malheureusement, Haebin rata de peu. Sa bouche était en feu et il avait l’impression qu’il ne pourrait plus jamais ce lever ce goût atroce de la bouche. D’ailleurs il ne tarda pas à se servir un grand verre pour le vider d’une traite comme pour apaiser la douleur. Quelle idée de merde avait-il eu…

Menacer était toujours un bon moyen pour ne pas trop subir les conséquences d’un gage. Et connaissant Sora, le Coréen savait très bien qu’il s’en rappellerait tout sa vie. Il n’aimait pas perdre en plus en bon garçon qu’il était mais bon, ça changerait les idées de la demoiselle de se trifouiller les méninges pour autre chose.
Haebin, comme à son habitude, avait fini par se plaindre comme un enfant, disant qu’il ne pourrait plus jamais manger de Kimchi, parce qu’il était écœuré. Il rigola doucement en entendant sa meilleure amie lui répondre.

Le loup sentit la panique de son ami monter petit à petit, il la prit instinctivement dans ses bras. Il voulait qu’elle soit rassurée quand il était là. Après tout, il était venu pour ça. Il donnait tout pour savoir ce qui lui était arrivait.

Repartir sur le gage serait surement une bonne chose. La légère panique passerait plus vite…
Les yeux d’Haebin se posèrent sur l’horloge, ça ne faisait qu’une heure qu’il était là, et il n’avait même pas l’impression que la demoiselle était plus calme depuis.

Je remerciais la présence réconfortante de ce qui était la seule famille que je pouvais avoir à mes côtés en cet instant de peur constante. D'ailleurs, il était la première personne que j'avais pensé appeler une fois de retour dans mon appartement. Haebin était plus que mon meilleur ami, il était un grand-frère et ce malgré le fait que j'avais pu le coller longtemps contre son grès au début de notre relation. Il avait de plus, les meilleures techniques pour rester éveillée, chose que j'acceptais avec le plus grand plaisir. Je n'avais pas la moindre envie de me laisser par les bras terrifiant de Morphée à cet instant, je voulais juste arrêter de trembler, de sursauter et surtout de penser aux vampires qui hantaient mes pensées. Je n'avais même pas eu la force de dire à Haebin ce qui s'était passé pour me mettre dans un tel état. Je ne voulais tout simplement pas m'en souvenir et l'espèce de bouillit de piments préparé par les soins de mon confident était un remède assez efficace pour me faire penser à autre chose, tout comme le petit défis qu'il m'avait lancé et perdu. J'avais eu l'impression de manger de la lave en fusion qui me brûlait la bouche, la gorge et mes intestins. Autant dire que ce n'était pas une partie de plaisirs, mais au moins cela m'empêchait de penser et de m'assoupir sans le vouloir.

« Un défis est un défis, il faut qu'il soit un minimum amusant mon cher et ce malgré tes menaces de piments. » Répliquais-je faiblement à sa remarque avant de me lancer dans la réflexion du moment, le défis. Je devais trouver un truc parfait pour me changer les idées, sans non-plus en demander trop à Haebin. Il avait d'ailleurs fini par aller chercher une nouvelle bouteille d'eau tandis que je sursautais de nouveau bêtement sur le canapé. Je riais faiblement à une réplique quelque peu enfantine de mon aîné et répliquait qu'il avait tout simplement dû vider le paquet de piment dans sa préparation. Une réplique qui s'alliait d'un faible sourire amusé. Sourire qui ,hélas, s'effrita aussi aisément que ma personnalité. J'en avais mare de ressentir cette peur, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. Je m'étais à présent trop habitué au ténèbres de ces cachots et à la peur perpétuelle que j'y ressentais pour apprécier la lumière et la présence d'un être cher. Même lorsque Haebin répliqua de nouveau je n'avais pas eu la force de rire, uniquement d'esquisser un bien faible sourire l'espace d'une seconde.

Je me figeais un instant surprise par l'étreinte de mon meilleur ami. Une fois encore la présence de mon aîné apaisait ma panique naissante et repoussa celle-ci quelque part. J'avais l'impression que les longues heures que j'avais passés à tenter de rester forte dans ces cachots m'explosait à la figure à présent. Je voulais pourtant retrouver mon calme, mon énergie d'antan, mais je n'y arrivais pas. Cette peur de l'inconnu semblait me hanter maintenant plus qu'elle ne le devrait. Tentant de retenir un nouveau flot de larmes, je réfléchissais un instant au gage d'Haebin. « Je veux que tu chantes. » Soufflais-je finalement en guise de réponse à mon meilleur ami. Je savais qu'il n'aimait pas spécialement ça, mais un gage devait rester en mémoire, non?

Haebin eut un sourire amusé quand sa cadette lui annonça qu’un défi était un défi et que même avec des menaces, il devrait subir ! D’un autre côté, qui avait proposé un pari pour manger les nouilles pimentées ? Le Coréen ne pouvait s’en prendre qu’à lui-même.
Malheureusement, rapidement après, Sora sursauta et commença à paniquer et le plus vieux ne put que la prendre contre lui pour la calmer. Il s’en voulait de ne pas pouvoir faire plus que rester près d’elle. Il se sentait plutôt inutile et le pire de tout ça, c’est qu’il n’avait aucune idée de ce qui pouvait faire réagir sa compatriote de cette manière. Elle qui était si souriante, elle était effrayée par le moindre bruit qu’elle ne pouvait pas comprendre tout de suite. Elle était traumatisée au plus profond d’elle, il le sentait, mais il ne pouvait rien faire.

Finalement, Sora se calma légèrement et Haebin connu enfin son gage. Il avait directement grimacé après le mot « chante ». Il détestait ça, il n’aimait absolument pas sa voix. La demoiselle avait dû le sentir se raidir brutalement avant de rigoler nerveusement. Il ne pouvait définitivement pas dire non…


Mécanisme d’auto-défense sûrement. Mais bon, il était plutôt réglo, et même si c’était un très mauvais perdant, il respectait ses engagements, il devait chanter… Très bien il le ferait. Il fallait juste qu’il cherche une chanson qui passerait avec sa voix et ça, c’était un véritable casse-tête. Il ne voulait pas non plus lui briser les tympans, ce serait une expérience traumatisante pour les deux idiots sur le canapé.
Après quelques minutes de silence, Haebin avait fini par trouver une chanson qui pourrait passer. Car oui, il était bien meilleur rapper que chanteur, alors autant allier les deux, histoire que ça ressemble à quelque chose de pas mal plutôt un désastre complet.

Haebin pris une bonne inspiration avant de commencer à chanter la chanson qu’il avait en tête. Il ne chantait pas faux, mais il n’était clairement pas doué dans le domaine. Si c’était un assez bon guitariste, pour le reste, il était plutôt nul. Artistiquement parlant, il n’était bon que pour dessiner, et encore, il fallait qu’il soit très concentré.  Mais là, il faisait beaucoup d’efforts, il voulait lui faire penser à autre chose, la rendre heureuse ou amusée l’espace de quelques minutes. Après tout, c’était dans sa nature de vouloir aider les autres, même si depuis sa morsure il avait du mal à le faire.
Au bout de quelques minutes, la chanson s’arrêta et Haebin rigola faiblement.


Il avait beau se plaindre de la sorte, s’il perdait encore un pari, il le ferait, en grognant mais il le ferait. Finalement, il était du genre à faire des menaces en l’air quand il était avec elle.
 

La soirée, ou peut-être était-ce la matinée, s'écoulait plus tranquillement depuis l'arrivée de mon aîné et de la présence réconfortante de ce qui pouvait être considéré comme étant mon unique famille à présent. Il calmait mes crises de paniques et de pleurs en tentant surtout de me faire penser à autre chose que les événements des jours précédents. Je ne voulais plus y penser, mais cela hantait mon être à présent et je craignais de ne plus être capable de redevenir celle que j'étais avant. Et si c'était le cas, que serais-je maintenant? Je deviendrais folle, brisée et je ne voulais pas de cela. Hélas, ce n'était plus une peur irrationnelle à présent, je n'avais pas peur des monstres sont mon lit ou du fruit de mes cauchemars, mais des êtres bels et bien réel. Tellement réel que je n'avais pas eu le courage de raconter ma rencontre avec les créatures de la nuit à Haebin. Enfin, je tentais lentement d'oublier pour cela en me concentrant sur le gage que je devais donner à mon meilleur ami après qu'il ai perdu son défis. Défis peu intelligent, mais pour le moins efficace étant donné que la lave en fusion faisait encore effet dans ma gorge et que je vidais plusieurs verres d'eau.

Je sursautais une fois encore, sentant lentement venir une nouvelle crise de panique. Je fus cependant surprise par l'étreinte de mon confident. Je tentais de reprendre une respiration plus ordinaires tandis que je m'apaisais doucement dans l'étreinte de mon aîné. Qu'aurais-je pu faire sans la présence de mon frère de coeur à cet instant précis. Je tentais de me calmer un peu plus lorsque le gage de mon aîné me vint à l'esprit. Je lui demandais alors de chanter. Je savais qu'il n'aimait pas cela, mais un gage se devait de marquer les mémoires. Je me détachais lentement de l'étreinte de mon aîné, souriant faiblement en entendant son rire nerveux et sa réplique. « Sans doute une ou deux fois par le passé, mais tu es assez contradictoire, parce que c'est bien pour ça que tu m'aimes. » Ajoutais-je quelque peu amusé par la réaction prévisible de mon aîné.

Quelques minutes s'écoulaient lorsque Haebin commençait enfin son gage. Je l'écoutais attentivement, me concentrant sur la mélodie et repoussant les souvenirs des nuits précédents dans un coin de mon esprit. Pour un temps déterminé ou non, je ne préférais pas y penser maintenant. Je souriais faiblement, bien qu'avec un peu plus d'aisance qu'en début de soirée et bus une gorgée d'eau. « Je ne suis pas si méchante que ça, j'aurais pu t'enregistrer tu sais. » Soufflais-je amusée. « Et puis, la pluie ne me gêne pas. » Enchaînais-je dans un murmure. C'était assez étrange venant de moi sans doute. J'avais tendance à préférer les jours ensoleillés pour profiter davantage de mes journées, souriant et m'amusant. Cela dit, je n'avais pour le moment aucune envie de sortir de la sécurité de mon appartement et ce même si elle était plus ou moins relative. Enfin, même si dans la situation cela pouvait paraître égoïste, j'avais ressentis le besoin de me plonger dans la musique, mais je n'arrivais plus à jouer du violon à force de trembler et celle de mon portable me semblait bien moins authentique. Ce simple gage m'avait donné du baume coeur, assez pour oublier les vampires l'espace d'un instant. « Merci Haebin. » Soufflais-je finalement.

Sora était dans un état si étrange qu’Haebin ne savait pas quoi faire pour la rassurer. Elle était paniquée, effrayée, sursautait en entendant le moindre bruit, ce n’était absolument pas la fille qu’il avait rencontré et appris à connaître depuis des années. Le Coréen avait tenté de trouver plusieurs manière pour aider son amie, elle ne voulait pas dormir, bien, c’était un spécialiste des nuits blanches. Avec des verres d’eau glacée et un repas très pimenté, il serait dur de fermer les yeux, puis avec les informations et l’air glacé en plus, ils étaient bien partit pour ne pas dormir.
Finalement, pour se convaincre de manger le repas, l’animateur radio proposa un gage pour celui qui finirait l’épicé repas en dernier. Il avait perdu mais était bon joueur, alors il accepta le défi ou du moins jusqu’à entendre le verbe chanter et se raidir d’un coup. Il avait horreur de ça et la demoiselle devait très bien le savoir. Il lui balança alors qu’il la détestait comme le ferait un enfant et la réponse de sa cadette le fit rire.


Puis une fois sa petite crise d’enfant passé, il commença à chanter, il avait choisi une chanson qui mêlait rap et mélodie, vu qu’il était plus doué dans ce domaine. Une fois terminé, il se plaignit une nouvelle fois. Et encore une fois, Sora eu le dernier mot, effectivement elle aurait très bien pu l’enregistrer. Il venait de faire une grimace rien qu’en y pensant. Vraiment, il n’aimait pas du tout ça voix, interdiction qu’elle puisse l’avoir dans son téléphone. Pourtant, il ne répondit rien alors qu’il aurait été capable de lancer un « Fait ça et je t’égorge », mais il sentait que ce n’était pas la chose à dire.
Après les remerciements de sa compatriote, Haebin la serra doucement contre lui, il sentait qu’elle voulait parler, mais qu’elle avait cette petite peur, comme si elle appréhendait la réaction de son aîné. Plus il y pensait, plus il se disait que ça avait un rapport avec le surnaturel et surtout, le fait que son odeur est disparu de la ville quelques jours. Il décida de crever l’abcès à sa manière. Il se mordilla la lèvre, ne sachant pas par où commencer. Il n’avait jamais pensé lui révéler ce qu’il était vraiment, mais il avait cette vague impression que ça lui ferait du bien.


Sa voix commençait à trembler, c’était dur pour lui d’en parler à Sora, et aussi précisément. Il en avait vaguement parlé à sa sœur pour la mettre au courant et à Zéplynne puisqu’il se disait qu’en amour, il ne fallait rien cacher.


Sa voix fut un peu plus froide quand il reprit la parole.

J'avais passé plusieurs heures de la nuit à paniquer, sursauter et pleurer en me souvenant les derniers événements que j'avais vécue. Des événements les plus irréels par rapport à ma vision de la vie. Pour moi, même si l'univers était passionnant dans les romans, il était impossible que les vampires existent et pourtant je me trompais. Puis, mes crises avaient commencé à s'espacer un peu plus après l'arrivée d'Haebin et peu de temps avait été nécessaire pour qu'il réussir à me faire penser à bien autre chose. Après un défis des plus stupides qu'il avait perdu, ce fut la gorge comme un volcan en fusion que je réfléchissais à un gage pour mon aîné. Hélas, il avait suffis que quelqu'un passe devant ma porte d'appartement pour que mon semblant de vie normal se brise de nouveau pour laisser place à une nouvelle crise. Haebin m'avait aussitôt prise dans ses bras comme s'il avait sentis que mes tremblants cachaient les efforts que je m'étais pour ne pas fondre en larmes. Je m'étais laissée aller dans cette étreinte fraternelle, repoussant mes idées sombres pour me concentrer sur le gage de mon aîné. Finalement, je lui demandais de chanter. Je m'étais doutée de sa réaction pour quelqu'un qui n'aimait pas chanter, mais j'avais besoin de musique à cet instant précis et de quelque chose d'authentique. « Si c'était vraiment possible, tu m'aurais déjà haït pendant bien longtemps sans doute. » Soufflais-je en repensant à nos premières années. Je m'étais montrée tout ce qu'il y a de plus collant et énergique pour lui faire retrouver la joie de vivre. Chose que j'avais du mal à retrouver moi-aussi.

En bon joueur et malgré des fausses menaces, il accepta son gage. J'écoutais la mélodie avec la plus attention, m'attachant à cette dernière plutôt qu'à mes moments dans ces cachots sombres aux côtés de créatures sortis tout droit des films d'horreur. Une fois fini, Haebin pesta de nouveau en disait que j'étais méchante avec lui. Cela dit, j'aurais pu faire pire, l'enregistrer par exemple et je soulevais cette idée. Il ne répondit pas, me laissant l'occasion de le remercier une fois encore. Je ne savais pas ce que j'aurais fait sans lui. Je serais sans doute encore en larmes, multipliant les méthodes pour oublier et ne pas être enveloppée par les cauchemars qui me hantent. Pour la première fois depuis mon retour à l'appartement, j'avais réussis à penser à autres choses que la source d'un tel changement et tout cela c'était grâce à mon confident. Je pouvais sentir Haebin resserrer son étreinte autour de moi avant de prendre la parole. Ses premiers mots n'avaient d'ailleurs rien de bien rassurant. Pourquoi le verrais-je différemment? Que pouvait-il bien me cacher de si important? Les questions se multipliaient dans mon esprit et pourtant je restais silencieuse.

Mon coeur se serrait à chacun de ses mots. Je savais qu'il avait eu une enfance difficile, mais je ne me doutais pas qu'elle l'avait été autant. Ce fut ce qui me marqua le plus dans la première partie de son récit. J'aurais sans doute dû être plus choqué par l'image du loup-garou ou bien être effrayée, mais il existait des vampires alors pourquoi pas ceux qui dans toutes les littératures possibles étaient leur ennemis jurés. Enfin, je préférais restée silencieuse sur tout cela, écoutant avec attention l'histoire de mon aîné que je connaissais pas aussi bien que je le pensais. A la fin, j'aurais sans doute dû flipper crier au loup et m'enfuir au loin, mais malgré tout ce qu'il avait pu me dire, j'avais dû mal à voir Haebin différemment que le grand-frère que j'ai adopté en quelque sorte. J'avais dû mal à le voir faire du mal à quelqu'un et encore moins à Fleur après l'avoir vu une fois qu'elle fut disparue. Cela dit, il n'irait jamais mentir sur ça tout comme je savais qu'il ne mentait pas en me disant qu'il me protégerait comme il l'a toujours fait jusqu'à présent. A cet instant plus que tout, j'avais envie de lui dire ce qui n'allait pas, mais je ne savais pas comment, pas après ce qu'il venait de m'avouer.

Je resserrais un instant moi aussi l'étreinte autour de mon protecteur, pour le réconforter comme pour me donner du courage pour ce que je m'apprêtais à dire. Jamais il avait été aussi difficile pour moi de parler, de dire franchement ce que j'avais en tête. C'était comme si ce simple mot était coincé dans ma gorge, de part la peur qu'il me procurait et la folie qu'il dégageait. « Vampires... » L'unique mot que je parvins à prononcer dans un nouveau tremblement tandis que je sentais les larmes aux bords de mes yeux, attendant un souvenir de plus pour m'échapper.