Elle sortait de l'un de ses cours de magistrature, enseignés à la faculté dont elle était l'élève. Ses cheveux volaient délicatement sur son épaule, ils reflétaient la douce et chaude lumière du soleil qui nous parvenait en ce mois de juin. Nous le savons tous, juin est synonyme d'examens, de partiels, et j'en passe. Marianne devait rejoindre la bibliothèque après les cours, pour bien évidemment réviser, encore et encore. Mais ce n'était pas un problème pour Marianne. De toute évidence, si elle rentrait chez elle, elle serai seule à ne rien faire, à part lire. La bibliothèque lui permettait de voir du monde tout en étudiant dans le plus grand des calmes.

La jeune étudiante, après être restée trois heures dans l’amphithéâtre, reprit ses affaires et sa petite veste en jean pour partir vers sa destination. Elle sortit des lunettes de soleil de son sac à main et les posa au bout de son nez. Il faisait vraiment très beau, et chaud aussi mais juste la température qu'il fallait. Marianne entreprena son chemin à pied afin de profiter de ce temps estival.
Dix minutes lui suffirent à arriver à la porte de la bibliothèque. Il y avait toujours cette petite étincelle d'excitation lorsqu'elle allait dans ce lieu car elle se sentait chez elle. Elle longea d'abord l'ensemble des tables à disposition pour s'installer sur les chaises se situant vers la fin. Elle lâcha un petit soupir en posant sa veste et son sac: ça y est le moment, son moment était venu, elle allait pouvoir se décontracter. Elle sortit ses manuels ainsi que son trieur auprès duquel elle sorti plusieurs feuilles blanches.

Une heure s'écoula, une heure de travail de faite. Marianne s’autorisa une petite pause, elle se leva puis elle décida de s'avancer vers les innombrables étalages qui composaient la bibliothèque. Il y avait un étalage qui l'intéressait, celui des manuscrits. Vous savez, les bons vieux manuscrits rappelant certains rîtes antiques ou retraçant l'histoire sous différentes versions. Se tenait là, un jeune homme, il était brun et plutôt séduisant. Marianne le reconnut, comme elle venait quasiment tout les jours, le visage du jeune homme lui était familier. Elle savait qu'il travaillait ici, et c'est tout. Marianne ne fit pas attention à Gabriel, et continua d'avancer tout en balayant du regard, l'immensité de l'étalage. Marianne à toujours été fascinée par la diversité des livres proposés dans cette bibliothèque.

Aujourd’hui, c’était cours et boulot pour Gabriel. Si beaucoup se serait plaint, ce n’était absolument pas un problème pour lui… Pas du tout. En plus, ces cours étaient spécialisés dans la littérature anglaise du 16ème et 17ème siècle. Ça lui permettait d’en connaître un peu plus sur un auteur qu’il adorait et surtout de pouvoir se la peter devant les démons plus âgés qui avait pu connaître Shakespeare.
Les heures passèrent rapidement, il ne se rendit presque pas compte qu’il avait faillait être en retard à son travail. Bon, d’un autre côté, le jeune homme était plutôt connu dans la bibliothèque pour son côté tête en l’air en plus de sa passion pour les livres.

La gérante de la bibliothèque le laissa  s’installer et mettre son badge avant de lui indiquer une petite pile de vieux livres. Il devait y en avoir  5 ou 6 pas plus, mais ils étaient plutôt ancien. La bibliothèque avait dû payer très chère pour les avoir. Rien qu’à l’odeur, on sentait qu’il avait traversé les siècles et Gabriel adorait ça. Ça lui rappelait les heures qu’il avait pu passer à feuilleter des ouvrages tous plus anciens les uns que les autres.
Lorsqu’il se rendit dans le rayonnage, il n’y avait pas grand monde, c’était plutôt une partie morte du lieu. Les gens n’avaient pas tendance à lire ce genre de bouquins, les gens qui trainaient ici, Gabriel les connaissait quasiment tous. On pouvait les compter sur les doigts d’une main. Comme quoi, les personnes curieuses ne courraient plus les rues.

Une demoiselle qu’il connaissait de vue n’avait pas tardé à se retrouver dans ce rayon. Le jeune homme trouvait cette fille plutôt belle et en plus, elle avait l’air d’être aussi intéressé par les bouquins que lui. Une sorte de clone féminin. Il avait entendu quelques rumeurs sur elle mais n’y prenait pas vraiment attention. Les histoires d’humains n’étaient pas une chose qui l’intéressait plus que ça. Même pas du tout pour être réaliste.
La demoiselle avait l’air de chercher un livre pour se détendre. Dans ses mains Gabriel tenait un ouvrage ancien, sur les légendes à propos des phénix et autre démons du genre, un livre sur les contes et légendes anglaises. Il trouvait drôle la manière des humains de décrire son espèce, mais il le trouvait  plutôt complet. Et ça changeait des autres livres qui parlaient d’alchimie ou d’histoire. C’était un recueil plus exotique. Il s’approcha de la demoiselle.

Lorsqu’il eut finit sa phrase, le Français lui tendit le livre qu’il tenait entre ses mains. Il avait l’intuition que ça lui plairait. Elle avait l’air d’être intéressé par tout. En plus, il marquait quelques points avec le fait que le bouquin soit sur les légendes anglaises car comme lui, la demoiselle l’était aussi. Un petit coup de chance dirons-nous.

Alors que notre jeune étudiante était absorbée par la quantité, pour elle astronomique, de manuscrits aussi tentant les un que les autres, le jeune employé que Marianne connaissait de vue s'approcha et commença la conversation avec elle:


Elle fut étonnée qu'il connaissait son nom, mais qu'importe, il avait sûrement du l'entendre lorsqu'elle se faisait appeler par ses amies lors de regroupement à la bibliothèque pour étudier. Alors, elle jeta un rapide coup d’œil sur l'étiquette que portait le garçon révélant ainsi son prénom: Gabriel. Il lui proposa un nouvel arrivage, un livre en autre, qui l'intéressa fortement en raison de son engouement sur tout ce qui a pour thème, les légendes et les mythes. Elle lui fit un petit sourire, en guise de remerciement pour cette attention et elle s'empressa de lui repondre:


Elle prit le livre tendu par Gabriel en sa direction, et le feuilleta les pages qui composaient le livre avec excitation, telle une enfant. Elle ne cessait de sourire. Elle qui ne savait quoi prendre parmi cette multitude d'ouvrages à disposition, Gabriel avait choisi à sa place et c'était aussi bien comme ça. Ainsi, elle décida de continuer cette conversation.


Marianne ne croyait que ce qu'elle voyait, certes, mais depuis qu'elle connaissait l'existence des esprits grâce (ou à cause ?) du décès de sa grand-mère, elle se demandait si les autres légendes ne pouvaient pas être elles aussi, vraies. C'est pour cela qu'elle s’intéressait autant aux faits dits "irréalistes" ou encore "surnaturels". Alors, elle était bien déterminée à en savoir plus, et ce, en questionnant Gabriel le plus possible. Ce qui était bien, c'est qu'il avait l'air de s'intéresser aux mêmes genres de livres que Marianne, elle en conclut qu'il devait être assez informé sur le sujet, et elle n'hésitera pas à le bombarder de questions jusqu'à ce qu'elle connaisse tous les éléments qu'elle ne savait pas.

Un gros arrivage de vieux livres et le Français ne pouvait qu’être au paradis. Même s’il connaissait la plupart des bouquins qu’il allait ranger, il aimait leur odeur et le relire n’était clairement pas une corvée pour lui. Ce n’était pas comme si l’adjectif rat de bibliothèque lui allait parfaitement. Le jeune était tellement à la connaissance… Ce n’était pas pour rien qu’il avait des doctorats et masters dans plusieurs domaines.
Il n’y avait personne lorsque le démon arrivant dans le rayon des livres anciens. D’un autre côté, très peu de personnes étaient intéressées par ce genre d’ouvrages. La plupart des jeunes lisaient des romans de fictions ou utilisaient des livres spécialisés dans leur domaine d’étude. La passion du livre était petit à petit en train de perdre… Du moins jusqu’à ce que le démon voit une étudiante arriver dans le rayonnage.

Gabriel eut un sourire sur les lèvres quand il se rendit compte qu’il ne s’était pas trompé dans le prénom de la demoiselle. Le jeune homme regarda l’étudiante analyser le livre. Il avait cette vague impression de ce voir à chaque fois qu’il découvrait un nouveau livre.
Il était loin de se douter qu’il avait touché en plein dans le mile avec ce bouquin, après tout, il aurait très bien pu se tromper. Lorsqu’elle lui adressa la parole de nouveau, Gabriel fut pris de court. Machinalement, il caressa le creux de son poignet gauche où se trouvait la marque propre à son espèce. Ce fut d’ailleurs à ce moment-là qu’il remarque qu’il avait oublié sa montre. Quelle tête en l’air il pouvait être… Il aurait dû faire plus attention.

C’était intolérable pour lui de révéler sa vraie nature ni même dire qu’il avait pu voir de nombreuses démonstrations de magie au court de sa vie. La demoiselle était certes intéressé mais clairement loin de savoir qu’il existait des démons sur terre. Gabriel trouvait les humains, sur ce point, très peu intéressé. Avec tous les évènements qui s’était passé dans le monde au cours des siècles, ils auraient quand même pu se rendre compte, plus de mille fois, qu’ils n’étaient pas seuls sur Terre. Non, ils étaient trop occupés à vouloir trouver des extraterrestres…

Ou comment dire que même fraichement débarquer à la Nouvelle-Orléans, il connaissait déjà les adresses de quasiment toutes les librairies « originales » et bibliothèque de la ville. Son cerveau était vraiment bien plus développé que la moyenne… D’un autre côté, ce n’était pas pour rien qu’il avait été engagé ici.