Je ne suis pas une tueuse, merde! ❦ with Zach <3

I COULD BE YOUR KRYPTONITE.

when life leaves you high and dry, i'll be at your door tonight, if you need help. i'll shut down the city lights, i'll lie, cheat, i'll beg and bribe to make you well.

June aurait dû rester couchée. Définitivement. Le matin même justement elle s’était levée avec une impression bizarre: Comme si elle savait d’avance que sa journée serait complètement pourrie et gâchée. Pourtant, optimiste de nature, elle avait préféré voir le verre à moitié plein plutôt qu’à moitié vide et s’était contenté de sourire en se disant que rien de si terrible pourrait lui arriver. Après tout, il lui suffisait d’aller en cours, d’éviter de se ridiculiser en répondant mal à une question que le prof lui aurait posé, d’éviter soigneusement le cours de sport et les escaliers…Juste au cas où! Et elle avait réussi a survivre à la moitié de la journée sans trop d’encombre, bien qu’elle ai déjà failli trébucher sur une marche en arrivant au lycée. Mais jamais elle n’aurait cru être retenue après un cours, par un prof ressemblant plus à un ours mal léché qu’à un être humain-mais bizarrement, June le trouve marrant et attendrissant, avec son mauvais caractère et ses répliques toujours bien senties!-. Oui, la jeune femme était à mille lieues de se douter qu’il la ferait rester non pas pour un devoir qu’elle avait raté ou une leçon qu’elle aurait oublié d’apprendre à cause de son esprit bien trop volage parfois, mais pour lui annoncer de but en blanc qu’elle était une…une quoi déjà? Une chasseuse? Non, ce n’était pas le bon terme. Tueuse, oui. Une tueuse! Elle qui n’oserait même pas chasser une mouche ou même une araignée alors que pourtant elle en a une peur bleue! Puis lorsque, choquée et amusée en même temps, elle avait demandé à son prof s’il n’avait pas un peu trop abusé du vin dégueulasse de la cafétéria, elle reçu un regard tellement glacial que là, elle sut que quelque chose n’allait pas. Et tout d’un coup, l’adulte devient vite bien moins attendrissant. Il la pressa en lui disant qu’il existait des choses dans ce monde: Des choses que l’humain ne connait pas, en général, mais qui est bel et bien là. Il parla de démons, de loups garous et de fantômes et June n’eut qu’une envie: Sortir en courant et aller le plus loin possible de ce cinglé! Des fantômes? Des loups garous? Des chasseurs? Bien qu’elle possède une âme d’enfant, June refusait tout net de croire tout ça. Puis qu’est-ce qu’il lui prenait tout à coup, à ce monsieur Robbins, de lui balancer tout ça à la figure en lui demandant simplement de le croire sur parole et de la fermer?! Alors le cœur battant la chamade et sentant sa tête tourner à cause de la panique soudaine qu’elle ressentait, June se leva précipitamment, allant juste faire tomber sa chaise et murmura:

« Désolée monsieur, mais je dois y aller! J’ai cours et je suis en déjà en retard. Je hum…Désolée!»

Tu parles! Normalement June aurait tout donné pour avoir une bonne raison d’être en retard pour la classe de sport, mais là elle rêvait littéralement d’y être finalement!
Tremblant légèrement, elle attrapa maladroitement son sac qu’elle hissa sur son épaule droite et sortit de la salle de cours comme si elle avait le diable en personne aux fesses: Et dans ce cas-ci, le diable était personnifié par son prof de littérature! D’ailleurs il arrivait presque à son niveau alors qu’elle atteignait la porte, qu’elle tira de toute ses forces, pressée de sortir. Les joues rouge et haletant péniblement, June se retrouva dans le couloir et se sentit déjà mieux tout d’un coup. Pourtant elle ne ralentit pas et se prépara même à courir: Seulement elle heurta quelqu’un et manqua de tomber en arrière et d’atterrir sur les fesses. Heureusement pour elle, on la rattrapa de justesse et elle se redressa avant de lever la tête. Génial! Absolument magnifique! Il ne manquait plus que Zach, évidemment! La cerise sur le gâteau, quoi. Sauf que cette fois, les idées de June était bien trop embrouillées pour qu’elle ne pense ne serait-ce que de ressentir de la gêne de l’avoir encore bousculé. Cette fois-ci elle ne rougit pas et ne murmura pas d’excuse comme une collégienne de douze ans qui se retrouverait face à une rock star: Non, aujourd’hui, June se contente simplement de le fixer et de rester plantée là, ne remarquant même pas que ses mains avaient attrapés les poignets de Zach et qu‘elles s‘y accrochaient fermement, comme si le lâcher reviendrait à perdre pied et à complètement sombrer dans le néant. Ses paupières papillonnent finalement et June détourne le regard.

« Tu…Tu devrais pas entrer là dedans. Le prof a dû péter un fusible, il dit des choses étranges. », avoue-t-elle tout en laissant ses mains glisser et ses bras revenir contre son propre corps. « Il fait peur, à vrai dire. »

love.disaster

Je ne suis pas une tueuse, merde !
ft. June & Zachariah

« L’heure est venue. »
« Merde, tu veux que je fasse une crise cardiaque ? »
« Une tueuse est morte. »
« Une autre est née. »
« Sérieusement les mecs, vous connaissez la notion d’intimité ? »

A quoi pouvait bien servir une tentative de conversation avec des oracles ? Si vous voulez l’avis de Zachariah : à pas grand-chose ! A part si, bien entendu, parler dans le vent était votre but. Et encore, ce n’était pas le plus contrariant. Non, le plus contrariant c’était qu’ils avaient tendance à apparaître n’importe où. Aux toilettes, dans un placard, ou comme ici, dans les vestiaires. C’était à se demander s’ils n’avaient pas un goût prononcé pour le voyeurisme. Questionnement bien inutile me direz-vous quand la nouvelle qu’ils apportaient se plaçait au centre des priorités.
Le jeune homme n’avait d’ailleurs pas eu le temps de leur souligner leur manque d’éducation. Il avait suffit, comme toujours, qu’il se retourne sur un bruit de porte pour qu’ils disparaissent comme s’ils n’étaient pas apparus à la base.
Dans un soupir, le prétendu lycéen avait enfilé un t-shirt alors qu’un camarade de classe lui avait lancé un regard suspicieux. Peut être avait-il entendu parler là-dedans… il passait désormais pour le fou qui discutait avec son casier. Hum, il n’était plus à ça près. Disons qu’il avait une meilleure image auprès de la population féminine du lycée. Dans une expression qui rimait avec « foutage de gueule », il avait adressé un salut de tête à l’adolescent avant de prendre ses affaires et de quitter les vestiaires.
Après tout ce temps, il aurait du penser « enfin ». Après des mois à jouer les lycéens et à garder un œil sur une tueuse potentielle, il aurait dû bénir ce jour pour apporter un peu d’évolution. Oui, même si le bénir parce qu’une tueuse était morte manquait de classe est de correction.

Mais il s’apprêtait à annoncer à quelqu’un qui avait encore la vie devant soi que, peu importe ce qu’elle avait imaginé pour son futur, elle pouvait l’oublier. Les mauvaises nouvelles, ce n’était le truc de personne généralement. Et il ne faisait pas exception. Il n’avait cependant pas tardé par choix de reculer le moment fatidique. Mais, aujourd’hui, il semblait bien difficile de lui mettre la main dessus et de lui mettre la main dessus quand elle était seule. Il ne tenait pas spécialement à avoir cette conversation avec des oreilles indiscrètes autour.
Ne pas lui parler tout de suite ne l’avait cependant pas empêché de garder un œil sur elle. Comme il l’avait toujours fait depuis qu’ils étaient dans le même lycée. Elle était encore dans son petit monde… elle n’avait pas pris conscience que sa vie lui avait échappé à l’instant même où une tueuse avait rendu son dernier souffle. L’envie de lui laisser une journée de plus, il l’avait eu à plusieurs reprises. Il entendait déjà son aîné lui dire que ça ne changerait pas grand-chose. Et il n’avait pas tort.
S’il avait su, il l’aurait pris à part dès le début. Il n’aurait même pas eu besoin d’inventer un faux prétexte, il n’avait qu’à demander quelques secondes en privé. C’était ce qu’il s’était apprêté à faire, là, adossé contre des casiers.
La porte s’était finalement ouverte sur la mini brune et il s’était redressé rapidement pour l’intercepter. Le truc de bien avec June, c’est qu’il était plutôt difficile de la manquer. Ou plutôt, il était rare qu’elle vous loupe. Les réflexes aidant, il l’avait rattrapé de justesse pour lui épargner une chute sur le sol. A son regard, il avait tout de suite compris que quelque chose avait changé. Et s’il n’y avait que ça… normalement, elle aurait dû le relâcher en quelques secondes. Normalement, il aurait dû voir ce petit air gêné sur son visage et dans ses yeux. Et normalement, elle n’aurait probablement pas choisit de rester là pour lui parler. Depuis le temps qu’il veillait sur elle, on ne pouvait pas vraiment dire qu’ils avaient eu de longues conversations tous les deux. Pourtant, quelque part, à jouer les gardiens, on apprenait à connaître un peu une personne… ici, il l’avait supposé… on lui avait dit. Et vu le cours précédent, il connaissait parfaitement l’identité de ce « on ».

« Je vais finir par croire que tu le fais exprès. »

Ou qu’elle y prenait goût. Mais se faire bousculer ne semblait pas le fâcher et il lui avait adressé un sourire avant qu’elle ne lui déconseille une entrée dans la salle du prof de littérature.
Les choses étranges que le prof en question pouvaient lui avoir dites, il ne les devinait que trop bien.
Et si un doute subsistait, il avait été dissipé par un Ronald sortant une tête de sa classe. Dans le dos de June, il s’était alors employé à communiquer par langage des signes. Il l’avait désigné lui, ses mains avaient fait le mouvement d’une bouche qui s’agite, il avait désigné June deux fois de suite puis il avait mimé un pieu qu’on plante. Ce qui donnait donc : toi dire June que June est la tueuse. Visiblement satisfait de ce mode de dialogue, et clairement content de s’être débarrassé de la tâche, il était rentrée sans bruits dans sa salle de classe. Pas étonnant… Ronald Robbins n’était pas le pro du dialogue, encore moins avec la jeune génération, et il ne connaissait rien en diplomatie.
Retenant un soupir, il avait reporté son attention sur la demoiselle qui lui faisait face et, juste à temps pour que l’observateur entende, il lui avait répondu :

« Ouais… il s’est fait bercer trop près du mur quand il était gamin ! »

Ou il avait manquait de claques à l'époque. Les faits restaient les mêmes, il laissait le soin au jeune Cooper de prendre les devants. Et ce dernier n'avait qu'une question : quelle était la meilleure manière d'annoncer à une lycéenne qu'elle allait devoir nouer une étroite amitié avec des morceaux de bois ?

« Qu'est-ce qu'il t'as raconté au juste ? »

Vu qu'il avait dû s'y prendre comme une merde, vu qu'elle n'avait rien dû gober, ça ne lui poserait peut être pas de problèmes de tout balancer derrière. Et avec un peu de chance, les quelques mots du prof pourraient être exploitables....