- Salut Sora, on doit bien réviser ensemble cette aprèm, c’est ça ? J’ai pas spécialement envie d’aller à la bibliothèque… Oui, c’est possible, ne rigoles pas devant ton téléphone, je t’interdis ! Je t’expliquerais pourquoi dès qu’on se voit. J’pensais aller dans un café, y’en a un cool qui a ouvert pas très loin de la fac et on sera tranquilles. Dis-moi si c’est bon, et au moins, j’aurais enfin respecté mon engagement de t’inviter à boire un verre ! –

Un message plutôt clair pour la demoiselle avec qui devait réviser Gabriel. Le jeune homme se leva ensuite de son lit, car oui, ce message, il l’avait envoyé au réveil en se rappelant brutalement qu’il avait un « cours à donner » aujourd’hui. Un frisson avait parcourus son corps à l’idée de foutre les pieds dans la bibliothèque de la fac. Il secoua la tête avant de se lever et filer dans sa salle de bain. Pour une fois qu’il avait le temps, il prit un bon bain chaud et se relaxa. Il avait mal à la tête depuis la veille et finalement, il avait juste eu besoin de fermer les yeux et décompresser pour que ça passe.

Il se vêtit ensuite d’un T-shirt, d’une chemise et d’un pantalon avant de finalement boire une grande tasse de chocolat avec une pointe de cannelle. Le Français adorait les épices et en mettait dès qu’il le pouvait et dès le réveil. Finalement prêt au bout de quelques minutes, il ébouriffa ses cheveux, mit un coup de laque et mit sa montre pour cacher son tatouage. L’instant plus tard, il recevait la confirmation de Sora pour changer le lieu de leur rencontre. Il lui envoya rapidement l’adresse du fameux café et prit route pour y aller. Il la prévenue aussi qu’il y était déjà et qu’elle n’avait qu’à le rejoindre.

Gabriel s’installa dans un coin du café et y installa ses affaires. Bosser à l’extérieur de la fac, c’était plutôt pas mal. Il prit un cappuccino et attrapa sa tablette pour lire le mail de ses parents. Il leur avait demandé quelques informations sur des auteurs qui n’étaient pas très connus. Chance d’avoir une famille assez vieille. Il se demandait toujours pourquoi ses parents avaient mis tant d’années avant de faire des enfants et pourquoi tant de décalage entre lui et son frère.  Un sourire se dessina sur ses lèvres quand il vit la fin du message, c’était écrit en Français et c’était très maman poule.
Peu de temps après Sora arriva. Il la rejoignit pour lui payer son café en bon gentleman qu’il était puis ils s’installèrent à leur table. Le Français devait des explications à la demoiselle pour avoir changé de lieu.

«Voilà, maintenant Sora connaissait la raison du changement brutale de leur séance de révisions. Gabriel avait quand même rigolé en racontant ça à la Coréen. On sentait quand même qu’il avait un peu peur de la jeune fille en question qui en était presque arrivé à le stalker dans la rue. C’est qu’il avait presque peur de se retourner en se disant qu’elle était juste derrière lui. Mais pourquoi ça n’arrivait qu’à lui ce genre de chose… C’était sa tête de premier de la classe qui le rendait attirant ? Aucune idée, mais si c’était ça, il était ok pour totalement changer de style.

Aujourd'hui, le mot d'ordre était travail. J'avais prévu un emploi du temps bien remplis pour cette journée des plus banals. J'allais devoir commencé par travailler plusieurs heures en tant qu'aide ménagère avant de me plonger dans les études à la bibliothèque en compagnie de Gabriel avant de me lancer dans un entraîner de violon. Cela faisait bien trop longtemps que j'avais délaissé mon instrument et je n'aimais pas ça. J'avais envie de me reprendre en mains, de redevenir celle que j'étais autrefois, avant que mon expérience avec les vampires ne viennent tout chambouler. Bon, l'aide d'Haebin m'avait été précieuse pour remonter la pente et ne plus paniquer au moindre bruit. J'avais également retrouvé un sommeil plus ou moins correcte, ce qui me permettait de récupérer une partie de mon énergie d’antan. Une énergie qui me manquait de plus en plus.

Réveillée et levée aux alentours de cinq heures du matin, j'avais commencé ma journée avec une bonne douche afin d'être parfaitement réveillée. Je m'étais lavée avec soin, séchée avant de me vêtir d'une tenue confortable pour ma journée. Un jean, un t-shirt et si nécessaire, un gilet. Une fois prête, je finalisais la préparation de mon sac, pris un en-cas rapide avant de me rendre à mon travail de la matinée. Plusieurs heures de travail s'étaient écoulées lorsque je sentis mon portable vibrer. Je le sortis de ma poche, curieuse de savoir qui pouvait bien m'envoyer un message. M’apercevant qu'il s'agissait de Gabriel, je me demandais de quoi il pouvait bien s'agir jusqu'à lecture de son message. Ce dernier m'avait particulièrement fait rire, car il était pour moi impossible que mon aîné fuit la bibliothèque. Si bien que je n'avais pas suis sa réclamation et avait légèrement ris devant mon téléphone. J'avais finalement pris un instant avant de lui répondre : « Salut ! Le café, c'est parfait pour moi. J'ai hâte d'entendre cette fameuse raison. A toute. » Une réponse brève, mais je n'avais pas le temps de développer plus à cause du regard que me jettais mon patron.

La première partie de mon emploi du temps terminé, je fis un rapide détour par chez moi pour prendre une nouvelle douche et me débarrassée de l'odeur. Ma tenue similaire à la première, j'avais mis moins de temps à me préparer, mais m'attardais un instant sur mes cheveux et mon sac. Une fois mes livres et notes de cours en placent, je sortis avec hâte de mon appartement en apercevant un nouveau message de mon compagnon d'étude. J'accélérais légèrement dans la rue jusqu'à arrivée au dit café. Gabriel m'avait rejoint à l'entrée le temps que je commande mon thé et qu'il paye pour ce dernier. Je le remerciais pour la boisson et m'installais à la même table que lui. Il avait déjà étalé ses livres sur la table et s'était parfaitement installé. Je m'empressais donc de faire de même sans créer de catastrophe avec ma boisson. J'étais à peine installée lorsque Gabriel me donna l'explication tant attendu qui l'avait poussé à "fuir" la bibliothèque. J'esquissais un sourire amusé, me retenant du mieux que je pouvais de pouffer de rire tout simplement. « Tu as une admiratrice, je trouve ça plutôt amusant moi. » Commençais-je en tentant de reprendre un minimum de sérieux. « Je ne pense pas que ce soit plus étrange que ça que tu les attires. Je veux dire, tu as tout pour plaire à une fille. » Enchaînais-je en toute honnêteté. Après tout, c'était bien vrai. Mais, pour ce qui est du caractère des intéressées, cela pouvait varier de la véritable folle à une jolie demoiselle. « Enfin, ce n'est que mon point de vue. » Terminais-je avec un faible sourire avant d'ouvrir mon carnet de notes et d'agripper un crayon pour attaquer les choses sérieuses. Une dissertation de je ne savais plus combien de page à propos d'un auteur dont il était difficile de retrouver les textes et les citations.

Eviter la bibliothèque à tout prix, tel était la nouvelle mission que c’était imposé Gabriel. En effet, le jeune homme avait une admiratrice et celle-ci était un brin trop collante pour lui. Le pauvre avait tenté de lui faire comprendre qu’il n’était pas du tout intéressé mais rien à faire… Elle était têtue. Idiote d’humaine. Si bien que lorsqu’il se réveilla, il envoya un message à Sora avec qui il devait réviser durant la journée. Il savait déjà qu’elle avait dû rire en lisant le sms parce venant de lui, ne pas être à la bibliothèque était étrange. Il pouvait y passer des heures sans manger ni boire s’il était trop absorbé par un livre. Il se rappelait que la documentaliste l’avait secoué pas mal de fois pour qu’il fasse attention à sa santé.
Le Français prit un bon bain avant de se préparer pour aller dans le café où il avait rendez-vous avec Sora. Celui-ci avait pour but de calmer la migraine qu’il avait depuis la veille et à croire que l’eau chaude faisait des miracles sur lui. Une fois prêt, il prit route vers le nouveau café qui avait ouvert pas très loin de la fac. Ca changeait des cafés bondés où il n’y avait pas de place, non, dans celui-là, il y avait de grandes tables, de l’espace, la décoration était zen. On s’y sentait bien.

Finalement bien installé sur sa chaise avec son cappuccino, Gabriel lisait le mail que sa mère lui avait envoyé à propos des auteurs sur lesquels il ne trouvait pas beaucoup d’informations. Un sourire c’était rapidement dessinée sur ses lèvres, elle lui manquait et faisait sûrement son possible pour que le jeune homme rentre pour les vacances. Il devrait peut-être envisager de faire plaisir à sa génitrice et faire un tour à Londres, proposer à Symphonia de l’accompagner serait une bonne chose aussi.

La Coréenne ne tarda pas à arriver et le démon ne tarda pas à la rejoindre pour lui payer son thé, après tout, il l’avait invité ? Même s’ils révisaient, il pouvait se permettre de se montrer gentlemen. Ça ne courrait pas les rues à cette époque.
Quelques instants plus tard, les jeunes étaient installés et Gabriel avoua à sa cadette la raison de sa fuite de la bibliothèque. Il sentit que Sora se retenait de rire et il comprenait très bien sa réaction, les garçons avaient quand même plus tendance à être fier de ce genre de chose… Lui était plutôt effrayé.

Ses joues avaient légèrement rougit. Au moins la Coréen avait la décence de le dire de manière subtile, et pas en lui disant qu’il était trop sexy avec ses lunettes ou autres phrases du genre.
Gabriel bu une gorgée de sa boisson avant de regarder du coin des yeux ce que l’humaine faisait. Elle avait plutôt l’air désespérée avec son devoir. Un faible sourire se dessina sur ses lèvres, il se sentait utile avec elle et elle avait surtout l’air d’aimer ce qu’elle faisait.

Après tout, il était là pour ça ! Il avait validé la licence que passait sa cadette avait une très bonne mention, il n’aurait sûrement pas beaucoup de mal à lui donner quelques informations pour qu’elle avance.

Levée au aurore, je n'avais pas tardé à me préparer assez rapidement en vue d'une journée consacrée au travail. Après une douche et mettre habillée de façon confortable pour une première partie de ma journée, j'avais terminée ma préparation avec un en-cas rapide. Une fois prête, je m'étais élancée dans les rues de la ville pour me rendre à mon travail à mi-temps du moment qui était consacré au ménage. J'avais en effet trouvé un travail en tant qu'aide ménagère qui me permettrait de survivre quelques semaines jusqu'à ce que je trouve un nouveau travaille. Enfin, ce n'était pas toujours simple de rembourser en temps et en heure les dettes de mon père qui me donnaient l'impression de se multiplier en fonction que je les remboursais. Malgré tout, je n'avais pas tardé à me sortir tout ça de la tête pour travailler aussi sérieusement que d'ordinaire. Ce ne fut qu'après plusieurs heures que je m'accordais quelques minutes pour répondre à un message de Gabriel que je venais de recevoir. Je n'avais pas pu m'empêcher de rire légèrement en lisant ce dernier qui évoquait un changement de lieu de dernière minute pour notre session de travail. J'étais plus étonnée qu'autre chose que Gabriel fuit ainsi la bibliothèque, mais j'acceptais sans réclamer d'information d'autant plus qu'il m'avait promis de me dire pourquoi un peu plus tard dans la journée. Une fois ma réponse envoyée, je repris mon travail et ce jusqu'en fin de matinée.

La première partie de ma journée terminée, je fis un rapide saut chez moi le temps de prendre une bonne douche et de me changer. Je pris le temps d'un nouvel en-cas, préparais mon sac avec soin pour ne rien oublier et sortis de nouveau de mon appartement. Je m'élançais cette fois-ci vers le café que m'avait indiqué mon aîné sur le message qui m'avait envoyé un peu plus tôt dans la journée. Arrivée à ce dernier, Gabriel n'avait pas tardé à me rejoindre pour me payer mon café avant que nous prenions place à la table où il s'était déjà installé en m'attendant. Je prenais le temps de sortir mes affaires lorsque mon camarade d'étude m'expliqua la raison tant attendu qui l'avait poussé à fuir ainsi la bibliothèque. Un sourire quelque peu amusé se dessinait sur mon visage tandis que je me retenais de rire avant de répondre se que je pensais de la situation. Appelant la folle qui le suivait comme était une simple admiratrice, je trouvais cette situation amusante et tout à fait normal comparé à lui. Je ne m'étais d'ailleurs pas retenue de lui dire qu'il avait sans doute tout pour plaire, enfin tel était mon avis personnel. « Certains filles apprécient les blagues douteuses et l'humour pour le moins unique. Et puis, le mystère, ça peut tout faire. » Répliquais-je avec un sourire sincère en tentant de ne pas rire à sa première réflexion sur la folie de sa stalkeuse.

J'ouvris finalement mon carnet de notes et commençais à me triturer le cerveau à propos de la dissertation que je devais écrire sur un auteur. J'avais tenté de faire des cherches sur ce dernier, mais peu de résultats en étaient ressortit. J'avais pensé ne pas avoir fait les bonnes recherches ou ne pas avoir assez cherché. Les deux étaient possibles, après tout, la reprise de mes cours n'avait pas été tout à fait facile. J'avais tout de même loupé deux bonnes semaines et ce n'était pas simple de reprendre avec un devoir de cette taille. Je relevais la tête à l'interrogation de mon aîné, désespérée par cet auteur. « Je veux bien... Je dois faire une dissertation sur un auteur anglais, Anthony Burgess et je n'ai pas réussis à trouver grand-chose sur lui. Enfin, pas assez pour avoir le nombre de page demandé par le prof'. » Répondis-je en toute honnêteté. Bon, j'avais trouvé quelques trucs, il m'en manquait beaucoup pour remplir d'une dissertation de plus de cinq pages.

Sora n’arriva pas très longtemps après que Gabriel ait lu le mail de sa mère. Il se leva et la rejoignit pour lui payer sa boisson avant de s’installer de nouveau avec elle. Il lui expliqua finalement la raison pour laquelle il avait fui la bibliothèque, une fille. D’un autre côté, il n’avait jamais eu affaire à ce genre de fille qui est limite capable de le poursuivre dans la ville pour le voir. Il ne pensait pas plaire autant à certaines filles. Celle qui l’avait collé, il la qualifiait facilement de psychopathe… D’un autre côté, comment qualifier quelqu’un qui vous suit presque et qui vous prend les bras dès qu’elle vous voit ?
La coréenne avoua à son aîné qu’il avait beaucoup d’atouts pour plaire ce qu’il réfuta en annonçant qu’elle disait ça parce qu’elle ne le connaissait pas encore. Sa réplique le fit clairement rire. Cette fille était un véritable phénomène, elle avait l’air d’avoir réponse à chacune de ses remarques.

Disons que Gabriel n’était pas un pro de la drague, ni même un coureur de jupons, il était plus du genre à faire des gaffes et ça faisait craquer les filles. Il ne savait même pas pourquoi elles aimaient ça. Puis son humour douteux pourrait être un atout ? Etrange… il pensait plus facilement que ça ferait fuir les filles, mais apparemment, ce n’était pas vraiment le cas.

Finalement, ils commencèrent à travailler et le Français remarque que sa cadette avait quelques soucis pour rédiger un devoir, il lui demanda alors si elle avait besoin d’aide. Et lorsqu’il entendit le nom de l’auteur, un sourire se dessina sur ses lèvres. Il avait croisé ce brave homme à un dîner où ses parents avaient été invités. Puis, il avait à peu près le même âge, mais ça, il le garderait pour lui. Il changea de place et s’installa avec sa tablette à côté de Sora.

Ou comment dire que sa tablette était la chose la plus précieuse qu’il avait avec son PC portable. Il y avait l’intégralité de ses connaissances à l’intérieur. Gabriel ouvrit donc le fichier avec les informations sur l’auteur qu’étudier Sora avant de tilter.

Il connaissait Sora comme étant une très bonne élève qui se donnait les moyens de réussir. Il n’aurait jamais pensé la voir rater des cours, elle avait plutôt l’air d’une fille qui allait en cours même si elle était malade.
Est-ce qu’elle avait eu un problème ? C’était pour le moins étrange, mais il ne chercha pas à se montrer trop curieux attendant tout simplement la réponse de la demoiselle. Puis si elle voulait parler, Gabriel serait une oreille attentive. Ils avaient beau ne pas se connaître depuis très longtemps, Sora avait beaucoup d’estime aux yeux du Français. Et puis, c’est ce que font les aînés à l’université non ?

Sortant de mon appartement pour la seconde fois de mon appartement et je me rendais avec hâte jusqu'au café dont Gabriel m'avait envoyé la localisation un peu plus tôt dans la journée. J'avais accéléré le pas jusqu'à ce fameux lieux et mon aîné n'avait pas tardé à me rejoindre afin de payer ma boisson. Aussitôt fait, j'avais pris la direction de la table où Gabriel s'était déjà installé. Il n'avait pas fallu beaucoup de temps avant qu'une discussion ne soit lancée avec comme sujet la raison qui avait obligé un rat de bibliothèque à fuir le lieu où il passait le plus clair de son temps. J'avais esquissé un sourire amusé durant son explication en tentant de ne pas éclater de rire comme il semblait ne pas le vouloir. Il m'expliquait qu'une demoiselle avait commencé à le suivre un peu partout s'imaginant que c'était son petit-copain. Il trouvait d'ailleurs cela étrange d'attirer les demoiselles, ce qui contrairement à lui ne me semblait pas si fou. Je lui répliquais que ce n'était pas si fou, car il avait selon moi tout pour plaire et même son humour pouvait sembler parfait pour une fille. Je riais finalement faiblement à sa dernière réplique. « Tu ne t'en rends compte que maintenant ?! » Soufflais-je amusée lorsqu'il souligna que les femmes étaient compliquées.

Sur ce, je n'avais pas tardé à me mettre au travail ou plutôt à tenter de le faire. Je devais faire une dissertation sur un auteur dont je n'arrivais pas vraiment à trouver beaucoup d'information, enfin pas assez pour remplir le nombre de pages demandées. J'acceptais volontiers l'aide de mon aîné qui n'avait pas tardé à se mettre à côté de moi pour m'aider avec plus d'aisance. J'esquissais un faible sourire lorsque Gabriel affirma qu'en effet, à la fac il n'y avait pas beaucoup de choses sur ce fameux auteur, mais qu'en tant qu'anglais pure souche il le connaissait pas mal. « Se serait super. » Répondis-je lorsqu'il déclara avoir diverses petites choses sur l'auteur dans sa tablette. Outils au combien important pour les étudiants semblerait-il. Gabriel n'avait pas tardé à fouiller dans sa tablette avant de reprendre la parole. Je me figeais un bref instant à son interrogation. Il était vrai que j'avais loupé deux semaines de cours, hélas. La reprise n'avait pas été des plus simples surtout après la "dépression" que j'avais traversé avant de remonter doucement la pente grâce à Haebin entre autre. « Euhm... J'ai loupé deux semaines à cause de certains problèmes personnels. » Répondis-je en restant assez vague. En même temps, je ne pensais pas lui dire que j'étais devenue à moitié folle et dépressive après avoir été enlevé par des vampires.

A peine installé que le sujet de conversation des étudiants avaient dérivé sur les filles et l’incompréhension de Gabriel face à elle. Pourquoi diable aimaient-elles les garçons à l’humour douteux ? Puis au final, il avait conclu simplement en disant que les filles étaient compliquées et Sora ne tarda pas à confirmer la chose. D’un autre côté, il n’avait au final pas besoin de cette affirmation, sa meilleure amie était très compliqué tout comme cette petite vampirette… Définitivement, son faible esprit d’homme n’était pas encore adapté à la difficulté que représentaient les femmes.

Rapidement, le Français remarqua que l’asiatique avait eu quelques soucis pour démarrer sa rédaction. Elle avait l’air d’avoir le syndrome de la page blanche et connaissant Sora, c’était improbable. C’était une fille qui était du genre à connaître ses cours, à prendre des tas de notes en cours et chercher des informations en plus à la bibliothèque. Le phénix proposa alors rapidement son aide à son amie et appris qu’elle avait un devoir à rendre sur un auteur anglais mort quelques années avant. Le jeune homme lui proposa de lui donner sa tablette pour le moment et de lui ramener quelques livres à propos de lui ou écrit par lui dès qu’il passerait par chez lui. Tout en lui disant ça, il avait pris place près d’elle et avait ouvert le fichier qui concernait Anthony Burgess.
Puis finalement en curieux qu’il était, Gabriel fit remarquer à Sora qu’il était quasiment sûr d’avoir eu pas mal de cours à propos de cette personne quand il avait passé sa licence. Il avait beau l’avoir passé dans un autre pays, le cursus était plus ou moins le même. Il eut rapidement la réponse, un problème personnel lui avait fait rater deux semaines de cours. Ca faisait beaucoup… Il se demandait ce qui avait bien pu lui arriver mais au final, il se disait qu’il ne devait pas demander. Après tout, lorsqu’il avait appris la mort de son frère, il n’était pas sorti de chez lui pendant quelques jours, car sous le coup de la rage, ses yeux étaient restés rouge un bon moment.

« Oh, je comprends ! N’hésite pas à me demander si tu as des soucis pour reprendre les cours. Je sais c’que sait de reprendre après un petit moment sans avoir été en cours. J’vais te coacher et tu vas rendre la meilleure des dissertations ! »

Aussitôt dit, aussitôt fait ! Gabriel commença à parler à propos de l’auteur, en ajoutant des détails par rapport à ce qu’il y avait d’écrit sur sa tablette. Puis finalement, en une bonne trentaine de minutes, les deux amis avaient réuni assez de notes pour que la demoiselle puisse écrire un roman à propos de l’auteur.


Le Français termina ensuite rapidement sa boisson avant de finalement reprendre la parole. Et la phrase qu’il avait dit était loin d’être banal, mais des fois, il avait des baisses de tensions. Puis Sora n’avait pas l’air assez dans son assiette pour réellement bosser.

Après un début de journée des plus ordinaires, j'avais rejoint Gabriel qui était censé m'aider pour mon travail de licence de littérature. J'avais en effet délaissé les études pendant les deux semaines précédentes à cause de mon passage chez les vampires et la dépression qui avait suivis. Je ne savais même pas si j'avais pu m'en sortir sans l'aide d'une certaine personne et depuis peu, j'avais repris du poil de la bête. Je tentais de reprendre une vie aussi normal que possible pour quelqu'un qui avait appris l'existence du surnaturel d'une façon particulièrement marquante. Et avant tout, je devais me remettre aux études de façon sérieuse sinon les examen allaient être une véritable torture. Gabriel m'avait déjà proposé son aide et m'avait dit que je pouvais lui demander de l'aide si j'avais le moindre problème. Je l'avais plus ou moins pris au mot et puis, il m'avait promis un verre une fois, alors s'était faire une pierre deux coups. Après peine arrivée et ma boisson payée, je m'étais installée à la table de mon aîné. La discussion avait dérivé sur le choix des lieux et la popularité de l'étudiant auprès des filles. Chose qui semblait le surprendre plus que moi.

On avait rapidement dérivé sur le sujet de notre rencontre, les études et plus précisément la dissertation sur un auteur dont je n'arrivais pas à rassembler assez de renseignement. Gabriel me rassura en m'informant qu'il avait quelques données sur sa tablette et des livres sur ou de cet auteur chez lui. Rapidement, je pensais que l'achat d'une tablette pourrait mettre favorable. Hélas, je ne pouvais pas vraiment être disposée à m'en procuré une avant plusieurs années vu l'état de mes finances. Je n'ai même pas réussi à avoir internet dans mon petit appartement. Enfin, je ne pouvais pas y faire grand-chose non-plus et puis, je préférais avoir les livres en mains. Extirpée de mes pensées, je me figeais à l'interrogation de mon aîné à propos des cours sur le fameux Anthony Burgess. Il était vrai que d'ordinaire je prenais énormément de notes et ne ratais aucun cours même si j'avais un rhume. Je lui donnais alors une réponse quelque peu évasive en répondant que j'avais eu des problèmes personnels et que par conséquent j'avais loupé deux semaines de cours. Je fus rassurée qu'il ne m'interroge pas plus et s'installe à mes côtés pour me montrer le fameux dossier. « Merci beaucoup Gabriel. » Soufflais-je non seulement pour m'aider, mais pour ne pas poser de questions auxquelles je n'avais pas la moindre envie de répondre.

A peine avais-je prononcé ces mots que Gabriel respecta sa parole. Il me parla longuement de l'auteur tandis que je prenais un bon nombre de notes, un peu comme si Gabriel me récitait les cours que j'avais manqué. Une fois encore je me demandais comment il faisait pour connaître autant de choses alors qu'il ne semblait pas être autant âgé que moi. Les minutes s'écoulaient, sans doute une trentaine lorsque le flot d'informations s'arrêta. Je bus une gorgée de ma boisson et parcourus rapidement mes notes. « Je pense que oui, merci. » Répondis-je avec un faible sourire amical. Je sirotais mon thé et fus quelque peu surprise par les paroles de Gabriel. Mais, en même temps, il n'avait pas tout à fait tort. La reprise était quelque peu difficile et j'avais encore un peu de mal à travailler autant qu'auparavant. « Étonnant, mais je ne suis pas contre. » Avouais-je à mon aîné.

Une journée de révisions à la bibliothèque, ouais ça aurait dû ressembler à ça plus ou moins. Mais au final, Gabriel avait fini dans un café pour fuir une admiratrice pas si secrète que ça et pire que ça son envie de travailler commençait lentement à disparaître plus les heures passaient. Il avait payé une boisson à Sora puis il avait discuté avant de bosser une grosse heure. Le Français connaissait un tas de chose sur l’auteur dont sa cadette devait parler. Il lui fit donc un petit cours magistral avec tout ce qu’il fallait pour remplir une dissertation.
Ce fut à ce moment-là que sa flemme fut à son apogée. D’ailleurs, il avait dit ne plus vouloir travailler pour une fois. La Coréenne avait l’air du même avis que lui, mais c’était sûrement à cause de ce soi-disant problème de famille qu’elle avait eu. L’étudiant se doutait que c’était plus grave que ça vu la réaction qu’avait pu avoir la demoiselle. Elle avait répondu plutôt évasivement.

Gabriel se leva une nouvelle fois et repris une boisson, ils avaient l’air partit pour rester là des heures même s’ils ne bossaient plus leurs cours. Un petit silence gênant s’installa quelques secondes avant que le plus vieux décide de le briser. Il était hors de question que ce genre d’ambiance prenne place. Il avait pris une voix plutôt douce comme pour mettre Sora un peu plus en confiance. Elle devait avoir envie d’en parler mais peut-être pas avec n’importe qui…


Le Français savait qu’il ne fallait pas pousser le bouchon trop loin. Certaines personnes pourraient se braquer et ne plus vouloir parler. Ce qu’il voulait, c’était que l’humaine vide son sac, elle avait l’air d’en avoir réellement besoin. Elle avait changé en quelques semaines et bien trop pour que ce ne soit qu’un problème de famille. On aurait plus dit qu’elle avait vu la mort et le néant en pleine face, le genre d’expérience qu’on n’oublie jamais. Un peu comme quand Gabriel avait appris pour la tuerie des phénix à Paris. Une véritable catastrophe quand on y repensait, de pauvres créatures tuées sans pitié.

La demoiselle avait l’air hésitante. Gabriel ne savait pas quoi faire pour qu’elle se dévoile enfin à lui. Après tout, ils se connaissaient depuis pas mal de temps et elle avait dû se rendre compte que Gabriel était une personne très ouverte d’esprit. Mais bon, le sujet était peut-être plus dur à aborder que ce qu’il pensait. C’était clair qu’il ne s’attendait pas à entendre quelque chose à propos du surnaturel mais plutôt un problème à propos d’une histoire de cœur ou truc du genre. Pas du tout à propos de quelque chose en rapport avec des vampires. Surtout qu’il n’avait absolument pas entendu parler de ce cachot tenu par les suceurs de sang. Il savait bien qu’il y en avait pas mal en ville mais de là à ce qu’ils se fassent un garde-manger… Il y avait bien eu quelques disparitions inexpliquées dans le journal de la ville, mais il était loin de penser que Sora était une des victimes. Extérieurement, elle n’avait pas l’air si traumatisée que ça.

Une journée révision en compagnie de Gabriel n'était pas quelque chose de rares loin de là. Il m'aidait souvent au niveau de mes études pour avoir suivit le même cursus auparavant et pour avoir une connaissance de la littérature pour le moins incroyable. Notre dernière rencontre remontait à quelques semaines, avec mon problème de vampires entre autre et je ne m'attendais pas à le retrouver dans un autre lieu qu'une bibliothèque. Il était vrai qu'il m'avait promis un café, mais cela restait tout de même étonnant jusqu'à ce qu'il me dise la raison de cette fuite. Des problèmes avec une demoiselle qui en pinçait pour lui, chose qu'il avait du mal à comprendre apparemment contrairement à moi. Enfin, la raison de notre rencontre dans un café close, la conversation dériva sur mon petit problème. Une rédaction sur un auteur dont je n'arrivais pas à trouver la moindre information. J'avais loupé beaucoup de cours et notamment ceux sur l'auteur en question et les notes que j'ai pu récupérer était hélas peu complète tout comme le reste. Heureusement, une fois encore Gabriel était venu à ma rescousse en me disant qu'il avait quelques documents, livres sur et de cet auteur. Nous avons plancher une bonne heure sur certains points pour que je puisse étoffer mes notes et prendre des références. Le tout avant que Gabriel, étrangement, me dise ne plus vouloir travailler. Je ne cachais pas ma surprise, mais accepta volontiers la pause. Après deux semaines à ne plus réellement travailler, j'avais eu du mal à me remettre dedans.

Profitant que Gabriel prenne une autre boisson, je jetais un nouveau coup d'oeil à mes notes particulièrement bien fournis avant de faire un peu de place sur la table en rangeant mes affaires. Lorsqu'il fut de retour, je sirotais ma boisson. Un silence commençait lentement à s'installer quand mon aîné décida de se briser. Je savais que je pouvais lui parler, avec Haebin, il était l'un des rares à qui je pourrais oser parler de toute cette folie que représente la présence du surnaturel dans ce monde. Mais, une fois encore, il était impossible de placer dans une discussion normal que j'avais été enlevé par des vampires, que pour cela j'avais fait une dépression de deux bonnes semaines et que je m'en remets tout juste. J'aurais l'air d'autant plus folle que d'ordinaire. J'aurais sans doute choisis de ne pas dire un seul mot sur cette histoire si je ne ressentais pas le besoin de le dire à quelqu'un, ou du moins à quelqu'un d'autre d'Haebin. Je voulais avoir plusieurs avis sur le sujet, avoir l'opinion d'une autre personne et ce si cela signifiait qu'il me prendrait pour une véritable cinglé. « Est-ce que tu crois au surnaturel? » Oui, cette simple question. N'était-ce une excellent entrée en matière? Du moins, c'est ce que j'espérais.