Aujourd’hui c’était un grand jour pour Alexander, c’était le jour où ils iraient mettre leur nez dans les archives de la ville & de l’hôpital pour avoir des informations sur l’accident du plus jeune. Haebin c’était montré très excité pendant tout la journée, on aurait presque pu dire que c’était lui le plus intéressé dans l’affaire.
C’était samedi, et pour une fois, il ne travaillait pas. Il avait fait pas mal de chose pour s’occuper mais au final, il avait dans la tête la mission pour le soir. Même en allant faire les magasins, il allait y penser, attendre était une véritable torture. Il était bientôt 21 heures, le Coréen avala rapidement un repas plutôt consistant et prit les clefs de sa voiture qui trainait sur la table. De chez lui, il mettait à peu près 20 minutes pour aller à la résidence de l’humain ! Pas très long et il serait à l’heure au moins. Attrapant une veste chaude et les clefs de son appartement, le plus vieux claqua sa porte et prit route vers le côté résidentiel de la ville.

L’animateur avait donné rendez-vous au fantôme directement là-bas pour que ce soit plus pratique. Et puis, autant effrayer Alexander sur place plutôt que dans la voiture, un coup de volant malheureux et ils pouvaient finir dans le faussé.
Une fois arrivée devant chez le plus jeune, Haebin éteignit ses feux pour passer inaperçu, chance que sa voiture soit plutôt foncée. Quelques instants après, il était repartit avec Alex !

Pour Haebin, l’adjectif qui collait le mieux était excité. Ah… Les missions infiltrations, il en avait rêvé depuis sa plus tendre enfance et il allait enfin pouvoir le réaliser ce jour-là ! Autant vous dire qu’il était plus que motivé !
Peu de temps après, les deux hommes arrivèrent non-loin du point de rendez-vous, où le loup-garou se gara. Il ne fallait pas éveiller les soupçons avec une voiture posé comme ça devant l’entrée d’un bâtiment officiel. A peine quelques secondes plus tard, ils étaient au point de rendez-vous.

Tu oses ? Ben quoi… Zéplynne allait arriver et passer furtivement pour leur ouvrir la porte, la mission d’un espion quoi.
Une odeur d’alcool lui arriva rapidement au nez alors qu’il s’était appuyer contre un poteau pas très loin. A en jugé l’intensité, ça venait de pas très loin, et si c’était le vigil pour la nuit, leur mission serait beaucoup plus facile.

Parce que t’as besoin de le dire ? C’est plutôt voyant !

La journée qui venait de s'écouler fut d'une incroyable banalité. J'avais regardé le lever de soleil en solitaire sur le toit d'un immeuble, je m'étais laissée tomber dans les rues de la Nouvelle-Orléans qui s'encombraient peu à peu avant de errer ainsi pendant la totalité de la journée. Autant dire que je n'avais pas prévue grand-chose jusqu'au soir même. Soirée durant laquelle Haebin m'avait demandé de l'aider pour entrer dans la salle des archives de je ne savais plus quel bâtiment pour aider quelqu'un. J'avais accepté sans même demander plus d'information, laissant ma curiosité naturelle aux oubliettes. J'étais juste heureuse de pouvoir l'aider et surtout que ma condition de fantôme puisse lui être d'une quelconque utilité. Cela dit, je regrettais tout de même de ne pas avoir demandé qui il souhaitait aider, car je n'avais pas comme habitude d'apparaître facilement devant n'importe qui.

Enfin, j'avais eu tout le loisirs de faire des hypothèses et d'y penser tout au long de la journée. Une journée qui m'avait paru interminable et des plus ennuyantes. Je m'étais pourtant incrustée dans un nombre incalculable de séances au cinéma, l'un de mes privilèges en tant que fantôme. Je pouvais me rendre au cinéma sans payer, hélas, les films diffusés n'étaient pas tout le temps à la hauteur de mes espérances. Je me contentais de regarder sans vraiment y porter la moindre attention. J'avais également profité de mon temps libre et solitaire pour m'exercer plus durement à devenir tangible. Un exercice qui n'était pas de tout repos, mais auquel je tenais énormément depuis ma rencontre avec Haebin. Allez savoir pourquoi?!

Après un entraînement éprouvant, je m'étais tranquillement installée dans le parc où j'avais attendu que la nuit tombe pour rejoindre Haebin et son acolyte devant le fameux bâtiment. Le fameux bâtiment qui contenait les archives de la ville et c'était la première fois que je m'y rendais. J'étais sans doute passé devant un certain nombre de fois tandis que je hantais la ville, mais je n'avais jamais eu dans l'idée d'entrer par effraction. Je n'avais guère eu le temps d'y penser plus que j'étais déjà arrivée devant le bâtiment et je devenais visible plusieurs mètres avant d'arriver au point de rendez-vous où Haebin m'attendait déjà, accompagné. « Désolé, je ne suis pas trop en retard j'espère. Je n'ai pas de montre, du coup... » Lançais-je avec un sourire désolé avant de me figer à la vue de la personne qui accompagnait Haebin. C'était lui, celui qui avait l'aura d'un faucheur et  dont la présence n'avait pas vraiment le don de me rassurer. Sans oublier qu'il n'avait aucune connaissance de ma condition et que je doutais qu'Haebin en aurait parlé aussi librement... Enfin, ce n'était pas une chose qu'on criait sur les toits. « Enfin bref... Bonsoir à vous deux. » Me contentais-je ajouter, en essayant de ne pas plus m'attarder sur ses craintes infondées.

Haebin était loin de se douter que les deux autres complices de l’effraction se connaissaient. C’était d’ailleurs assez étrange, Zéplynne n’était sûrement pas du genre à se montrer à n’importe qui.
Sa journée avait été bien trop longue, et il avait limite fait un bond quand il avait vu qu’il était 21 heures sur son horloge. Il avait tellement hâte de fourrer son nez dans une histoire assez étrange. Ce n’était définitivement pas pour rien qu’il était à la tête d’une émission sur le surnaturel et qu’elle marchait plutôt bien.
Rapidement arrivé, il n’avait pas tardé pour s’éloigner de la maison des Collins, il ne fallait pas attirer de soupçons, surtout après son exploit qu’il avait réalisé quelques jours avant.

Oui, il fallait voir les choses de cette manière.
Les deux jeunes hommes arrivèrent rapidement au point de rendez-vous, et Haebin se gara pour ne pas éveiller la curiosité des gens. Une fois devant le bâtiment, il attendit l’arrivée de la demoiselle en montrant toute son excitation au plus jeune. Et dire qu’il avait le droit de vote…

Haebin avait l’impression d’être vieux quand Alexander lui parlait, c’était gênant.
La demoiselle ne tarda pas à pointer le bout de son nez, pile à l’heure, et ça même sans montre, mais le Coréen sentit qu’il y avait un léger problème, il ne savait pas quoi, mais la tension dans l’air était plus présente.

L’odeur d’alcool se faisait de plus en plus forte, si c’était le garde, il devait ne pas être loin du coma éthylique… Nan mais l’occupation de merde pendant le boulot. Un sourire se dessina sur ses lèvres, il serait peut-être plus facile que prévu de passer inaperçu dans le bâtiment. Il s’empressa d’ailleurs de faire partager l’information lié à ses dons avec ses acolytes.

Et toi, si tu pouvais te calmer…
Dans cet état-là, il risquait de passer à côté de beaucoup de choses. Il inspira une bonne bouffée d’air. Allez… Du calme. Mais c’était clairement plus facile à dire qu’à faire !

L'espion en question ( ou l'espionne plus précisément ) se montrait au bout de quelques minutes, ne laissant pas Alexander sans réaction. Lorsqu'elle était assez proche, Alexander ne pouvait s'empêcher de repenser à ce feu dans le marais...c'était bien elle, sans le moindre petit changement, même vestimentaire. Elle était identique à la dernière fois.

Même si ils se connaissaient, ni l'un, ni l'autre ne semblait vouloir en informer Haebin, ou bien peut-être étaient-ils trop occupé à se dévisager. Quoi qu'il en soit, Alexander ne s'attendait vraiment pas à la revoir ce soir, d'ailleurs il ne comprenait pas vraiment ce qu'elle venait faire dans cette histoire. Elle aussi, avait-elle une particularité ? Pourtant, il n'avait rien remarqué d'étrange la dernière fois...tout du moins, rien qui aurait pu lui marquer l'esprit. Un bref bonsoir s'échappait finalement de la bouche d'Alexander qui se contentait par la suite de fourrer ses mains dans les poches de son jean et de jeter un rapide coup d’œil aux alentours.

C'est alors que Haebin faisait une remarque sur une odeur d'alcool que seul son odorat semblait percevoir. Alexander avait beau humer l'air, il n'y trouvait rien de bien particulier. Certainement un truc de loup-garou, pensait Hayben en observant le grand bâtiment qui renfermait peut-être quelques réponses...ou bien pas. Sans attendre, Haebin demandait à Zéplynne si elle pouvait ouvrir les portes. Alexander observait la demoiselle, se demandant bien une fois de plus qu'elles étaient ses facultés ; une sorte de passe muraille ? S'efforçait de plaisanter Alexander pour se détendre un peu.

- Haebin, je...peux te parler ? Juste une minute. Demandait Alexander, chuchotant presque pour que Zéplynne ne puisse l'entendre. Prenant quelques distances envers la demoiselle, Alexander faisait face à Haebin. Elle était au marais quand j'ai fait brûler mon ancienne planque. Il marquait une pause. Je t'expliquerais. Disait-il pour éviter que Haebin s'interroge un peu trop sur le sujet. Et maintenant, elle est là...je trouve ça un peu bizarre. Enfin, c'est peut-être une coïncidence, mais... Alexander fouillait ses poches nerveusement, pour finalement croiser ses bras, ne sachant plus quoi en faire. Mais...ok, elle est sympa, je sais...mais pourquoi elle ? Elle est quoi ?

Alexander allait jeter un coup d'oeil sur Zéplynne, mais elle semblait ne plus être là.

- Euh...elle est passée où ?

Après une longue journée des plus banales durant laquelle j'avais erré et je m'étais entraînée. M'apercevant que la nuit tombait, que j'étais levée d'un bond du banc sur lequel je m'étais installée une bonne partie de l'après-midi et je m'étais de nouveau élancée dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Durant ce trajet des plus brefs jusqu'au lieu de rendez-vous que m'avait donné Haebin, je me demandais longuement qui pouvait bien être son acolyte. Je me demandais qui il voulait aider en entrant par effraction dans les archives de la ville, cela me rendait quelque peu curieuse. Hélas, je n'avais guère eu plus le temps d'y penser que j'étais déjà arrivée à destination. Je me concentrais un instant pour devenir visible tandis que je demeure encore dans les ténèbres. Une fois visible aux yeux de Haebin et de la personne qui l'accompagnait, je m'excusais pour mon possible retard avant de me figer en découvrant qui Haebin voulait ainsi aider. Je saluais rapidement les deux jeunes hommes, gardant mes doutes pour moi-même. Je ne pouvais pas m'empêcher de me montrer curieuse à l'égard de cet Alexander qui avait une aura si semblable à celle d'un faucheur.

Haebin m'extirpa de mes pensées en me saluant tandis que je lui lançais un doux sourire. Il enchaîna rapidement sur un sujet des plus sérieux en me demandant d'ouvrir la porte du bâtiment devant lequel nous attendions. J'acquiesçais et m'apprêtais à passer à l'action lorsqu'Alexander décida de prendre Haebin à part pour lui parler en toute discrétion. J'hochais les épaules, ne portant guère plus d'attention à ce qu'il pouvait discuter même si je pouvais me douter de quoi il s'agissait pour que je sois exclue de la conversation. Sans plus attendre, je traversais la porte du bâtiment en toute facilité et avec précaution. Une fois à l'intérieur, je regardais brièvement autour de moi avant de faire volt-face à la porte. Une partie plus compliquée s'annonçait pour moi, ouvrir la fameuse porte. J'esquissais un sourire, me disant que j'avais bien fait de m'entraîner un peu plus tôt dans la journée à devenir tangible.

Je prenais une profonde inspiration et avançais ma main au-dessus du verrou de la porte. Une fois cela fait, je lâchais un soupire de satisfaction avant d'entre-ouvrir la porte et de la traverser de nouveau. « Voilà. » Lançais-je aux garçons en indiquant la porte.

Haebin ne se doutait pas que les deux autres se connaissaient, mais vu l’atmosphère pesante, il pouvait facilement le conclure. Pourtant son esprit était plutôt ailleurs.
Ce dont il ne se doutait pas particulièrement, c’était qu’Alexander le prendrait seul à seul pour lui faire la remarque. Un sourire se dessina sur ses lèvres, était-il au courant que la demoiselle était un fantôme ? Sûrement. A sa dernière phrase, le sourire du Coréen s’agrandit. Ok, il était sûrement un peu naïf, comme lui-même l’avait été à une époque.

La demoiselle les avait déjà quitté et s’exécutait de son côté disparaissant à l’intérieur du bâtiment officiel.

C’était bien mieux que de la défoncer, même si Haebin en était capable et que le vigil était bien trop bourré pour se rendre compte qu’il y avait effraction. Par contre, il savait que le lendemain, il aurait des problèmes.
Le fantôme avait été plutôt rapide car quelques instants plus tard, il était déjà dehors et leur indiquer la porte. Et bien, son entrainement avait porté ses fruits, il était vraiment fier d’elle. Le jeune homme entra en prenant grand soin de ne pas laisser de traces. C’était trop dangereux d’ouvrir avec la main sans aucune précaution. Une fois le plus jeune entré, il referma la porte.

Il était clairement contre le fait qu’elle apprenne les circonstances de sa mort, déjà parce que ce serait sûrement quelques choses, et puis, elle pourrait trouver la lumière et il ferait comment sans elle , ?! Haebin prenait clairement sur lui en disant ça, mais bon, c’était le choix du fantôme.
Rapidement les 3 « voleurs » se retrouvèrent dans la fameuse salle où l’on conservé les archives de la ville avec les dossiers hospitaliers et policiers, histoire que si un incendie se déclarait, on puisse avoir des copies des éléments perdu.

Le Coréen ne savait pas vraiment par quoi commencer, il ne savait absolument pas comment s’était rangé. La dernière fois, on lui avait gracieusement apporté le dossier dont il avait besoin et il n’avait pas eu de descendre dans cette pièce. Autant vous dire qu’il était en terrain inconnu et qu’il n’aimait pas trop ça.
Puis, il y avait cette foutue odeur d’alcool qui lui montait au nez… Vraiment, il devait être déchiré le garde.

- Un fantôme ?!!

Apparemment, Alexander n'avait pas remarqué. A nouveau, il tombait des nues et sursauta légèrement lorsque la voie de Zéplynne avait refait son apparition. Effectivement, ouvrir les portes d'un établissement comme celui-ci ne devait être un grand problème pour un...fantôme. Le temps de se remettre de cette nouvelle information, Alexander laissait passer Haebin et Zéplynne, pour finalement les suivre jusque entrer dans le bâtiment. Haebin avait prit soin de refermer la porte, certainement pour ne laisser aucune trace de leur passage. Bonne précaution, pensait Alexander avant de poursuivre en direction de la salle des archives dont Haebin connaissait la position.

Une grande pièce où s'élevait des tas de casier, formant à leur tour d'étroit couloir entre lesquels il était tout de même possible de circuler. Dans un coin, un bureau où reposait un ordinateur. La tâche pour laquelle ils étaient venu n'allait certainement pas être facile, n'avait pu s'empêcher de songer Alexander en passant son regard sur chacun des couloirs auxquels on avait attribué un lettre ; A, B et C. Certainement, le début d'une longue classification des dossiers qui dormaient dans ce vaste sous-sol.
Adressant un regard à Zéplynne, puis à Haebin, Alexander semblait ne pas en connaître de plus sur la manière dont fonctionnait cet endroit.

- Y a trop de trucs ici...ça va nous prendre des heures, si ce n'est pas plus, pour trouver quelque chose...enfin, si il y a quelque chose à trouver.

L'ordinateur n'apparut que quelques instants plus tard aux yeux d'Alexander qui décidait de s'y avancer. Après tout, peut-être que cet endroit n'était pas plus compliqué qu'une bibliothèque. En tout cas, Alexander l'espérait, car fouiller chaque casier méritait certainement un peu plus de temps qu'une seule nuit.

- Vous pensez qu'on peut...l'utiliser ? Demandait Alexander après être rentré par effraction dans un bâtiment qui n'était pas aussi bien gardé que ce qu'il aurait dû être. Après tout, il y avait peut-être bien plus que de simple archives sur la vie de cette ville.

Je ne m'étais pas doutée un instant que la personne que Haebin voulait aider en entrant de façon illégale dans le bâtiment des archives de la ville n'étaient autre qu'Alexander. Cette personne étrange que j'avais rencontré dans les marais, devant visible par accident. Cela me rappelait que je n'arrivais toujours pas à mettre un nom sur cette aura étrange qui pouvait l'entourer. Elle était bien trop semblable à celle du faucheur que j'avais autrefois brièvement croisé. En même temps, ce n'était pas quelque chose dont j'aimais me souvenir. Je m'attardais guère plus sur ce point-là de la soirée et saluais, souriante, les deux jeunes hommes qui m'attendaient. J'en profitais également pour m'excuser d'un possible. Après tout, il était assez difficile pour moi d'avoir accès à une pendule, sauf lorsque je me trouvais dans un bâtiment, mais ce n'était pas le cas aujourd'hui.

J'acquiesçais la demande de Haebin d'un simple hochement de la tête avant de voir Alexander prendre Haebin à part. Pendant un bref instant, ma curiosité avait été piquée au vif. Je me demandais de quoi il pouvait bien parler pour ainsi ressentir le besoin de s'éloigner. Enfin, je profitais de cet instant pour traverser le mur du bâtiment. Je vérifiais avec précaution que personne ne se trouvait d'abord et j'entrais à ma manière. Rapidement, je fis face à la porte, priant pour que mes longues heures d'entraînement de la journée avait porté leur fruit. Je prenais finalement une profonde inspirant en fermant un instant les yeux. Je tendais, quelque peu hésitante, ma main droite vers le verrou de la porte. Rassemblant toute ma concentration, mais aussi toutes mes forces je fus heureuse de constater mes progrès. J'avais ouvert la porte avec plus de facilitée qu'auparavant, même s'il me restait encore beaucoup de chemin à faire. J'affichais un faible sourire satisfait avant d'entre-ouvrir la porte et de retourner auprès des garçons. Il était toujours dans le coin et je me demandais si je n'avais pas été plus rapide que ce que j'avais pensé. Enfin, cela n'avait pas grande importe. J'indiquais la porte à présent ouverte. Je remarquais alors qu'Alexander restait un instant immobile, comme s'il tentait d'assimiler une information difficile à croire ce qui me rendais d'autant plus curieuse.

J'emboîtais le pas et suivis les deux garçons dans le bâtiment. Je fus cependant surprise par les paroles du plus âgés. J'avais toujours pensé qu'il n'était pas tout à fait d'accord avec mon désir de connaître la vérité sur ma mort, alors le fait qu'il veuille m'aider me surprenait. Cela me rappelait d'ailleurs que je n'avais pas rendu visite à Philip depuis bien longtemps pour savoir comme il avançait. J'avais hésiter à aller voir les personnes dont il m'avait donné le nom sans grand résultat, hélas. Et puis, bien que je n'avais pas oublié mon envie de connaître les faits dans de plus ample détails, j'avais commencé à passer beaucoup plus de temps avec Haebin. J'avais sans doute peur d'être obligé de le quitter après où bien de devenir un fantôme intéressé uniquement par la vengeance. « Merci. » Soufflais-je avec un faible sourire avant de me rappeler l'état dans lequel je pouvais me trouver sur les photos présentes dans le dossier que Philip m'avait montré. Je n'avais aucune envie qu'Haebin me voit ainsi...

Je tentais de mettre ces préoccupations de côté tout en suivant les deux êtres vivants de près. Je me demandais d'ailleurs ce qu'on pouvait bien chercher... Je haussais finalement les épaules à la question d'Alexander ne sachant pas vraiment quoi y répondre, car de toute manière je doutais pouvoir les aider davantage.

Entrer dans le bâtiment avait été quelque chose de plutôt facile, par contre, c’était seulement grâce à l’aide du fantôme, nature dont Alexander ne se doutait pas. Haebin afficha un faible sourire, une éducation sur le surnaturel était à envisager maintenant qu’il connaissait l’existant des deux zigottos.

Le Coréen avait bien voulu ajouter : Puis, il n’y a pas que ça, mais il avait préféré se taire, il ne fallait pas qu’il l’effraie, la situation ne le permettait pas.
Rapidement, et discrètement, ils entrèrent les uns à la suite des autres avant que le plus vieux d’entre eux ferme la porte pour ne pas attirer les curieux. Haebin connaissait déjà le bâtiment pour y être allé une fois récupérer un dossier. La demoiselle qui s’était occupé de lui, lui avait expliqué que les dossiers étaient conservés au sous-sol et que personne n’y avait accès sauf le personnel. C’était plutôt compréhensif ! Pourtant, les 3 jeunes avaient décidés d’y aller pour répondre à certaines questions.
L’animateur indiqua aussi qu’il comptait aider la fantômette, elle ne pouvait pas ouvrir de dossier mais lui le pouvait, alors autant qu’ils essaient à deux d’en apprendre un peu plus sur sa mort puisque c’était ce qu’elle voulait.

Haebin se rendit donc au sous-sol, suivit de ses deux amis pour se retrouver face à des montagnes de dossier. Alexander brisa le silence comme pour leur affirmer ce qu’ils pensaient tous haut et fort : Il y avait tellement de possibilité que tomber sur le dossier « Collins » risquait d’être plutôt long ! Le Coréen poussa un long soupire avant que l’humain ne propose quelque chose.

M’enfin, il fallait quand même vérifier, et il fallait croire que la chance était plutôt de leur côté, car à peine l’ordinateur alumé, ils s’étaient retrouvé directement sur le bureau. Comme quoi, dans cette ville, et surtout dans ses archives, il n’y avait aucune sécurité.

Haebin était choqué de voir ça. Il était plutôt heureux de ne pas avoir de dossier à lui qui trainait, après tout, il n’était jamais allé à l’hôpital ni au commissariat, il vivait plutôt de manière discrète. Après tout, c’était un loup-garou et il devait faire attention à ce qui circulait à son propos.
Maintenant, il suffisait de chercher les dossiers dont ils avaient besoin. Après tout, plus vite ils les trouveraient, plus vite ils les consulteraient et plus vite, ils seraient dehors. Haebin savait qu’il ne fallait pas rester des heures là, sinon, ils auraient des problèmes à coup sûr.

Aussi simple qu'une bibliothèque ? Apparemment, ça y semblait bien. L'ordinateur que Haebin avait allumé ne montrait aucune résistance, pas le moindre mot de passe, rien, n'importe qui pouvait finalement avoir accès aux archives...à condition d'arriver jusqu'ici sans avertir la garde de nuit. Et pour ça, avoir un fantôme sous la main s'était montré des plus pratique.
Alexander jetait un bref coup d’œil sur Zéplynne, ne parvenant encore à réaliser sa nature de fantôme, mais il fallait bien l'admettre, tout comme il avait admis l'existence des lycans et des sorciers. Il repensait alors à cette rencontre dans le marais.

Alexander dégageait alors son regard de sur Zéplynne, ne voulant pas la mettre mal à l'aise ou bien lui faire croire qu'il la dévisageait...il s'était simplement perdu dans ses pensées.

- Si seulement ça restait aussi simple...ce serait pas plus mal. Rétorquait Alexander en observant l'écran de l'ordinateur qui affichait une sorte de page intranet où un petit espace de recherche s'était aussitôt activé. A croire qu'il suffisait de taper quelques mots clefs et de lancer la recherche...à croire ? A vrai dire, le fonctionnement des archives n'était – réellement – pas plus compliqué que ça. Cela pouvait inquiéter, tout comme cela pouvait arranger...surtout lorsqu'il fallait faire vite. Sans attendre une minute de plus, Alexander tentait d'écrire son nom dans le petit encadré, pour ensuite enclencher la recherche. Quelques secondes plus tard, les résultats s'étaient affichés...plus de 1000 réponses réparties sur une dizaine de pages, si ce n'est plus. Alexander arpentait la première page, passant d'intitulé de dossier à intitulé sans pour autant en trouver un le concernant plus précisément. Ne prenant même pas la peine de fouiller la seconde page, Alexander ajouta un autre mot clef dans l'encadré en plus de son nom ; « Collins Alexander Accident 2012 2013 » Alexander hésitait de nouveau, ses doigts planant au dessus du clavier, mais il s'en arrêtait là.

Les prochains résultats étaient beaucoup moins nombreux, seulement dix, dont quatre semblait intéresser un peu plus Alexander qui relevait chaque codage correspondant à l'endroit précis où était entreposé les quatre dossiers.

- C10....C10...Répétait Alexander avant de regarder le couloir correspondant à la lettre C. Bon, je vais y jeter un œil. Je...vous laisse, apparemment il n'y a pas que moi qui doit trouver des réponses. Bonne chance. Reprenait Alexander, adressant un bref sourire à Zéplynne et à Haebin, juste avant de disparaître dans le couloir C.

J'avais été particulièrement heureuse de voir que mes multiples entraînements avaient porté leur fruit et que je maîtrisais de mieux en mieux ma capacité à devenir tangible. Enfin, ce n'était qu'un début, car je savais pertinemment qu'il me restait encore beaucoup de progrès à faire pour ouvrir une porte, toucher un objet ou bien une personne et ce sans me préparer mentalement pendant une dizaine de minutes. C'était une idée qui me donnait du courage, une sorte de but à atteindre et le plus rapidement serait le mieux. Enfin bref, ayant accomplis ma mission, j'ouvris légèrement la porte avant de faire face à nouveau aux garçons qui discutaient toujours de leur côté. J'étais d'ailleurs intriguée par la nature de leur discussion, mais essayais de ne pas y porter trop d'attention pour suivre le mouvement et entrer dans le bâtiment à la suite d'Haebin.

Je suivais les garçons dans la plus grande discrétion, détaillant les alentours avant d'être surprise par les propos d'Haebin. J'avais longtemps pensé qu'il n'était pas vraiment d'accord avec mon choix d'en apprendre plus sur la vérité qui entourait ma mort et je ne m'attendais pas à ce qu'il me propose son aide à cet instant. Je le remerciais tout de même, me rappelant que cela faisait bien longtemps que je n'avais pas rendu une petite visite surprise à ce cher Philip pour voir comment il s'en sortait. Tout en sachant que de mon côté, je n'avais pas pu rassembler grand-chose auprès des personnes dont il m'avait donné le nom. Aucun n'avait accepté de me donner davantage de détails. Enfin, j'espérais juste qu'Haebin ne tomberait pas sur le dossier que m'avait montré Philip, celui avec les photos qui me donnaient la nausée rien que d'y penser.

Alexander m'extirpait de mes pensées par une interrogation à laquelle je n'avais pas de réponse contrairement à Haebin. Restant un peu plus à l'égard, je jetais un coup d'oeil au dossier non-loin de moi tandis que mes deux coéquipiers fouillaient dans l'ordinateur un peu trop facile d'accès. Avant même que je m'en rende compte, l'humain c'était éclipsé à la recherche de son dossier. « On fait quoi maintenant? » Demandais-je en brisant le silence tout en me tournant vers Haebin.

Haebin n’en revenait pas, il n’y avait aucune, mais vraiment aucune sécurité dans ce bâtiment alors que c’était un établissement officiel qui contenait des informations sur quasiment tous les habitants de la ville. Il était resté choqué devant l’écran de l’ordinateur quand il l’avait vu simplement s’ouvrir sur une page intranet… Oh mon Dieu se disait-il. Et si d’autres personnes qu’eux y avaient fourrés leur nez ? Rien que cette idée affreuse le tourmentait. Ils avaient une raison de venir ici, et ne vérifieraient que ce qui les intéresserait mais, d’autres pouvaient simplement faire ça pour le plaisir. C’était étrange…

Alexander commença à chercher des informations sur son accident et une fois le dossier trouvé, il avait quitté le bureau pour se perdre entre les étagères.

Haebin c’était contenté de dire ça, après tout, il savait que l’humain n’avait clairement pas besoin de lui pour lire son dossier. Il devait d’ailleurs préférer être seul pour le faire et demanderais de l’aide si jamais il en avait besoin.
Le Coréen avait proposé son aide à la plus jeune en lui disant être ok pour voir s’il y avait un dossier à son nom dans le registre. Le jeune homme ne tarda pas à écrire son prénom. C’était plutôt original et il se doutait que c’était une des seuls personnes de la ville à le porter, voire la seule. Deux dossier étaient apparu à l’écran, un concernant un dossier légiste et l’autre était par rapport à l’enquête. Le cœur du plus vieux se serra doucement, il pouvait très bien l’avoir tué lui… Ou quelqu’un de son genre.

Oui, parce que dans le dossier de l’enquête, il y avait surement des photos juste après sa mort, et il n’avait pas le courage de la voir mutilée…
Son cœur se serra une nouvelle fois, mais il savait qu’elle avait besoin de savoir. Le légiste n’aurait peut-être joint des photos que des blessures et non pas des « globales ». Et puis, ce serait sûrement écrit. Le Coréen retenu le numéro de dossier et sa rangé avant de marquer son propre nom dans le « moteur de recherche ». Rien n’apparaissait. Haebin devait s’avouer soulager, sa condition de loup-garou ne lui permettait pas vraiment de pouvoir avoir un dossier médical ou un casier judiciaire. Les chasseurs étaient du genre à fourrer leur nez un peu partout, dont dans les archives d’une ville.

« C-10 », Couloir C, casier n°10...A part la pénombre entre les grandes étagères, il n'y avait rien de bien compliquer à vouloir trouver un dossier dans cette réserve d'archives. Tandis qu'il dévisageait chaque numéro de casier, Alexander s'imaginait un instant la suite...

Il n'y en avait pas cinquante, ni même dix, mais seulement deux. L'une correspondait à un simple mot : Rien ! Si il n'y avait rien. Alexander se disait alors qu'il serait obligé de reconnaître entièrement sa folie. L'autre correspondait à l'inverse : si quelque chose le poussait d'avantage à poursuivre avec sérieux ses anciennes certitudes...dans ce cas, il faudrait reprendre en considération beaucoup d'éléments.
L'un ou l'autre, Alexander ne savait trop lequel il préférait. D'un côté, il y avait la possibilité de chasser définitivement toutes idées folkloriques et ce définitivement. De l'autre, il y avait la possibilité de reprendre de l'assurance en se prouvant que finalement...ceux sont les autres qui avaient tord, qu'il n'était pas aussi fou que ça, bien au contraire.
Se débarrasser de cette image de malade mentale n'était pas sans déplaire à Alexander, mais pour se trouver quoi en échange ? Une véritable existence de faucheur ? En quoi cela pouvait bien l'aider finalement, car même si cela était vrai peu de monde pourrait y croire.

Rapidement, sa main s'était arrêté sur le nombre 10. Un casier situé à mi-hauteur. A l'intérieur, plusieurs dossiers dont l'intitulé débutait par « Co- ». Alexander défilait entre ses doigts chacun d'eux jusque mettre la main sur le premier dossier « Collins ».

Une photocopie d'une article de journal, un rapport tapé sur une ou deux pages, trois grandes enveloppes scellé, chacune d'elle portant une identité ; Klein Collins, Elisabeth Collins et Jimmy Collins. Alexander n'en avait aucune à son nom, à vrai dire, aucun document ne le concernait personnellement...

L'ambiance dans laquelle nous étions plongés ressemblait à ceux dans les films d'actions ou bien encore les films d'espionnages. Des films que je n'avais peut-être pas l'habitude de regarder tous les soirs, mais qui donnait une dimension plutôt comique à notre excursion à la scooby-doo. Je n'avais pas pu m'empêcher d'esquisser un sourire amusé tandis que mes " compagnons " commençaient leur recherche en s'élançant dans le bâtiment. Je m'élançais à leur côté dans le plus grand silence et la plus grande discrétion. En même temps, ce n'était pas quelque chose de difficile pour un fantôme dont le pas était particulièrement silencieux. Je n'étais pas visible à n'importe qui en plus, ce qui semblait m'arranger bien plus que mes amis qui auraient certainement des problèmes s'ils se faisaient attraper. Pour ma part, j'étais déjà morte et enterrée, je ne risquais pas grand-chose. Malgré tout, je restais sur mes gardes, détaillant chaque recoin pour surveiller les lieux du mieux que je le pouvais.

Il n'avait pas fallu bien longtemps pour que Alexander tombe sur une unité central où il commença à chercher le dossier qui n'était autre que la raison de notre venue ici. Haebin avait d'ailleurs commenté le manque flagrant de sécurité dans l'institut. Déjà que le garde n'était pas des plus excellents, si en plus leur système informatique laissait à désirer. Je fus extirpée de mes pensées lorsqu'Alexander nous salua brièvement pour s'éclipser à la recherche de son dossier tandis que je me retrouvais seule aux côtés d'Haebin. Je lui demandais, curieuse ce qu'on pouvait bien faire à présent. Mes mots avaient brisé le silence qui venait de s'installer une fois encore dans les archives. Je m'étais brièvement tournée vers Haebin qui avait pris place à son tour devant l'ordinateur pour faire des recherches à mon nom comme il me l'avait proposé peu de temps auparavant. Il avait accepté de m'aider à en découvrir davantage sur les conditions de ma mort, même si j'avis longtemps cru qu'il était contre. Il m'avait finalement proposé deux dossiers. Je restais un instant pensive, ne sachant trop quoi répondre. J'avais déjà vu l'un des deux ou peut-être même un mixte des deux, grâce à Philip. Je me souvenais encore des photos sur lesquelles je gisais dans la ruelle. Mon coeur se serrait à cette idée et des frissons m'avaient parcourus. J'avais déjà eu du mal avec de telles photos alors avec celle du légiste... J'en avais la tête qui tournait rien que d'y penser. « Je ... Je sais pas... » Commençais-je d'une voix particulièrement base et hésitante. « J'ai déjà vu une partie...  » Enchaînais-je honnêtement.

Haebin poussa un petit soupire satisfait une fois dans le bâtiment. Il n’y avait pas à dire, il aimait l’idiotie des humains. Sans ce garde totalement imbibé d’alcool, ils ne seraient jamais rentré si facilement, et ce pc sans code… Le Coréen avait l’impression d’être paranoïaque comparé à eux. Son téléphone avait un mot de passe, son ordinateur aussi, il ne buvait plus jusqu’à en perdre ses capacités. M’enfin, c’était plutôt bien pour eux.

Alexander s’éclipsa à la recherche de son dossier alors qu’Haebin demandait à Zéplynne quel dossier elle voulait voir. Il n’y en avait que deux, la scène de crime et l’autopsie, Haebin devait avouer qu’il n’avait pas spécialement envie de voir ce que contenait les deux mais si ça pouvait aider la demoiselle, il était preneur.
Il avait senti son cœur se serrer doucement. Il ne savait pas comment il allait réagir face aux images de celle qu’il aimait, inanimé. Le Coréen se mordilla l’intérieur de la joue essayant de ne laisser aucuns sentiments transparaître.

Pas mal de choses, dont certaines qu’il aimerait oublier. Malheureusement, une fois entrée dans le monde du surnaturel, il avait dû apprendre à se défendre au cas où il croiserait un vampire, un démon ou toutes autres créatures.
Haebin remarqua que ça faisait quelques temps que l’humain avait fui dans le rayonnage. Il avait trouvé quelques choses ? Son silence était pesant. Si bien que le Coréen décida d’interagir avec lui.

Son regard se reporta sur celui du fantôme, et avant qu’elle puisse ouvrir la bouche il la devança.

Il avait choisis quel dossier il voulait voir, et à peine avait-il fini de parler qu’il s’était dirigé vers l’emplacement de celui-ci. Il n’avait pas mis bien longtemps à le trouver et une fois dans ses mains, il avait mis plusieurs secondes avant de l’ouvrir, cherchant surement le courage en lui. Haebin ne prit pas le temps de lire le compte rendu et passa directement aux photos jointes. Son cœur c’était brutalement mit à lui faire mal, il n’aurait pas dû l’ouvrir si vite, il n’était pas prêt. Oh non… Un petit couinement s’était même échappé de sa bouche. Jusqu’à ce qu’une photo attire son attention. Une simple marque, assimilé à une griffure, mais pas n’importe laquelle. Haebin la connaissait trop bien, il avait la même au niveau de son cou.

Si c’était bien lui, il n’était pas du genre à tuer, non, il préférait se dire que ses victimes se rappelleraient toute sa vie de la terreur et de la douleur qu’elles avaient ressentie cette nuit-là. Ou pire avec le cas d’Haebin, qui lui a l’inverse des autres se rappelait aussi de la morsure qu’il lui avait infligé.

S'installant à même le sol, Alexander étalait le contenu du dossier 'Collins' devant-lui. L'article de journal attirait en premier l'attention du jeune homme, certainement par son titre écrit en gros caractère: " Accident: une famille trouve la mort sur la route 90 "
Une famille ? Alexander poursuivait sa lecture, pour finalement reprendre plusieurs fois certains paragraphe...comme si il n'était plus vraiment sûr de ce que ses yeux pouvaient lire.

L'article ne faisait que relater l'accident de la famille Collins après qu'un semi-remorque de 40 tonnes ce soit déporter sur le voie inverse, coupant ainsi la route à la voiture des Collins qui s'engouffra violemment contre le remorquage. Une photo en noir et blanc montrait les faits. Alexander s'accordait une pause, essayant de comprendre un fait insencé.
Il a fallut que Haebin se manifeste au loin pour qu'Alexander revienne de ses pensées.

- Euh...ouai... Echappait Alexander, sans une once d'intonation dans la voix. Reposant l'article, pour l'échanger contre le rapport de police, Alexander hésitait un instant pour finalement l'ouvrir...comme si quelque chose d'horrible allait surgir d'entre les pages.

Le rapport ne faisait que relater l'accident, peut-être de manière un peu plus précise que ce qui était résumé dans l'article de journal. Le rapport soulignait diverses raisons pouvant expliquer le renversement du semi-remorque, sans pour autant citer quelque chose de suffisament concret. Finalement, le rapport se penchait ensuite sur la voiture accidenté, ainsi que sur les passagers du véhicules. Trois morts, un blessé grave, soulignait l'article pour ensuite mentionner les identités de chacun des membres de la famille Collins.

C'était une nouvelle inconfortable, désagréable à assimiler, mais surtout difficile de croire. Alexander apprenait dans toute cette paperasse la mort de ses parents et de son frère, alors qu'ils étaient à ce moment même dans leur maison, tous en train de dormir. Et même cet accident, Alexander n'avait pas cette version en tête. Ses parents lui avaient toujours raconté que Alexander avait eu cet accident, certes, mais avec des amis...et non sa famille.
Dans les enveloppes étaient rangés quelques effets personnels propre à chacune des personnes décédées dans l'accident: Des papiers d'identités au nom de Klein et Elisabeth Collins, trois montre dont-une à affichage numérique, des bijoux, deux alliances...finalement Alexander réalisait que ses parents ne portaient plus les leurs à la maison, il réalisait que sa mère ne portait plus le moindre bracelets, la moindre paires de boucle d'oreilles. Cependants, ils avaient encore leur montre, mais dans un tout autre model que celles qui étaient dans les enveloppes.

Alexander restait un moment dans cet étroit couloir. Après tout, ce n'était peut-être pas lui qui portait un secret...mais les autres. Alexander se demandait bien pourquoi ses parents lui avaient raconté une toute autre version de cet accident. Pourquoi ne pas avoir dit la vérité à ce sujet ? En quoi cela pouvait être dérangeant ? Et puis surtout...comment avaient-ils pu revenir d'entre les morts ? Oui, s'était la principale question que Alexander se posait. Etaient-ils encore Klein et Elisabeth Collins ? Et Jimmy ? Cette découverte lui mettait dans une profonde insécurité, rappelant cette sensation insupportable qui le forçait à tout remettre en doute. Si ses parents n'étaient pas ce qu'ils prétendaient être...qu'en était-il pour les autres ? Et si tout le monde se jouait de lui ? Et si tout le monde le trompait ? Et si chacune des personnes qu'il avait cotoyer depuis le début du mois étaient eux aussi des sortes de...manipulateurs. Rapidement, Alexander sombrait dans cette irresistible paranoïa. Un vieu démon qui ne lui avait pas manqué.

Ramassant en panique l'article, le rapport et les trois enveloppes, Alexander fourrait le tout dans le casier qu'il s'était empressé de remettre à sa place. Les mains légèrements tremblotantes, il dû s'y reprendre à plusieurs fois pour parvenir à remettre le casier dans les railles de l'armoire.
De retour au centre de la pièce où se trouvait l'ordinateur, Alexander remarquait l'absence de Haebin et Zéplynne qui cherchaient dans leur coin les documents qui les intéressaient. Peut-être qu'il serait mieux de les attendres près de l'ordinateur, le temps qu'ils terminent à leur tour de fouiller les archives...ou peut-être qu'il serait tout aussi bien de partir d'ici. Et si eux aussi étaient dans le coup ? Bizarrement, ils étaient apparu peu de temps l'un après l'autre, pour finalement se retrouver tous les deux...la paranoïa forçait ce genre de résonnement et il était difficile de s'en détacher. Cependant, Alexander se forçait à contre dire cette pensée, montrant quelques signes d'impatience devant le bureau. Et si ils s'étaient en aller ? Alexander trouvait l'endroit trop silencieux d'un coup.

Je me tenais aux côtés d'Haebin devant l'unité central des archives, pensive. J'étais non-seulement surprise à l'idée qu'il accepte de m'aider à en découvrir davantage sur les circonstances de ma mort, mais surtout je n'arrivais pas à me décider sur le dossier que je voulais voir. Philip m'avait déjà permis de voir le rapport de l'enquête et il m'en avait fait un rapport détaillé. Je pouvais encore revoir les photos de moi gisant dans la ruelle. Mon coeur se serra violemment à cette idée macabre, j'en avais des nausées. J'avais répondu en toute honnêteté à Haebin que j'avais déjà vu une partie de mon dossier, sans pour autant lui en dire davantage. J'esquissais finalement un faible sourire à la réponse de mon aîné. Il est vrai que je n'avais pas vraiment envie de revoir ses images, mais étrangement, je n'avais pas spécialement envie qu'Haebin me voit ainsi, sans vie. Cela représentait une tout autre facette de moi que je préférais vraiment oublier.

Haebin m'extirpa de mes pensées tandis qu'il demandait à Alexander si tout allait bien pour lui. Il était vrai qu'il s'était éclipsé depuis plusieurs minutes à présent et il devait sans doute trouver ce qu'il cherchait. Aussitôt, je reportais mon attention sur Haebin et je n'avais pas eu le temps de dire quoique ce soit qu'il avait choisis le dossier qu'il regarderait avant de s'élancer dans les rayons. Je restais un instant immobile le temps avant de m'élancer à sa suite. Il n'avait pas fallu bien longtemps pour qu'il trouve le dossier. Je le regardais s'immobiliser un instant, un lapse de temps suffisant pour je commence à me sentir particulièrement gênée par le contenue du dossier. J'espérais secrètement qu'il lirait uniquement le rapport et qu'il ne porterait pas la moindre attention aux photos. Hélas, il s'attardait seulement sur les photos. Je ne voulais pas qu'il me voit comme ça, une idée sans doute futile au vu de la situation, mais je ne pouvais pas m'en empêcher. J'étais bien plus qu'un corps inerte sur une table d'autopsie. J'aurais rougis si j'en avais eu l'occasion, mais je me contentais de devenir peu à peu invisible. « Qu'est-ce qu'il y a? » Demandais-je curieuse à la réflexion de mon aîné d'une voix faible et inquiète. Je restais malgré tout invisible, incapable de faire en sorte qu'il en soit autrement, bien trop gênée.

Haebin essaya de savoir si Alexander avait trouvé quelque chose, le jeune homme était silencieux depuis bien trop longtemps. Une simple réponse arriva rapidement après. Etrange… Qu’avait-il bien pu découvrir ? Il le saurait plus tard, il avait promis ne pas fourrer son nez dans les histoires de l’humain, juste de l’aider.

Pendant qu’Alexander paniquait, Haebin proposa, enfin affirma surtout qu’il souhaitait voir le dossier d’autopsie du fantôme. Et a peine quelques secondes après, il l’avait entre ses mains. Il aurait dû attendre avant de l’ouvrir, il ne s’attendait vraiment pas à ce que voir le corps inerte de celle qui l’aimé lui fasse si mal. Un petit couinement s’était échappé de sa bouche, puis il se reprit pour regarder les photos. Il n’avait pas besoin de lire le compte rendu. D’ailleurs, s’il s’était contenté du rapport, il n’aurait pas remarqué cette griffure… Cette marque qu’il reconnaîtrait entre mille. Il n’avait pas pu s’empêcher de lâcher quelques mots. Zéplynne le ramena sur Terre lorsqu’elle prit à son tour la parole.
Haebin ferma le dossier et le replaça avant de se masser les tempes. On pouvait clairement sentir qu’il commençait à s’énerver. Ses poings se serrèrent, s’il le trouvait, il le tuerait, sans la moindre once d’humanité…

Haebin s’éloigna des allées pour se retrouver proche d’Alexander. Il n’arrivait pas à sentir sa panique parce que sa rage était bien trop forte pour le moment.

Le Coréen sentait son côté animal prendre lentement le dessus sur lui jusqu’à ce que la tourmente de son cadet l’interpelle. Il s’était presque calmé instantanément avant de lui faire face pour lui demander.

C’était peut-être trop faible pour qualifier son état. Non Alexander avait l’air d’une bombe à retardement, un peu comme lui, mais pas pour les mêmes raisons.
Qu’avait-il bien pu trouver, ou ne pas trouver, pour être dans cet état-là ? Il avait envie de savoir mais en même temps, l’humain n’avait peut-être pas envie de se livrer à vif. Après tout, il avait sûrement dû apprendre quelque chose de difficile à diriger vu son état.

La voix d'Haebin portait soudainement au travers les rayonnages des archives, ce n'est qu'au bout de quelques minutes que Alexander le vit revenir. Il allait le tuer, lui arracher ses griffes ? Alexander se demandait bien ce qui avait pu rendre Haebin dans cet état. Finalement, chacun semblait avoir trouvé quelque chose dans cette salle, sans pour autant en rester insensible. Alexander observait Haebin, jusqu'à ce que ce dernier cesse soudainement son agitation.

- Et toi, tu as l'air bien énervé. Avait-il répondu avant que Zéplynne apparaisse à son tour. Inutile de vous demander si vous avez trouvé quelque chose...ça semble évident.

Cette salle était 'maudite', ' mal saine', pour changer ainsi les états d'esprits de ceux qui osaient d'aventurer. Des tas de choses vivaient ici, des tas choses qu'il serait – parfois – bon de garder enfermer dans des casiers...des choses compliqués, même douloureuse pour l'une d'entre elles. Alexander se demandait si il n'aurait pas préféré ne rien savoir en fin de compte. Vivre dans l'ignorance semblait beaucoup plus agréable, mais il est toujours trop tard lorsque l'on s'en rend compte. Mais avant de regretter définitivement l'ignorance, Alexander souhaitait éclairer cette histoire sur cette accident, ses parents, son frère...tout ça. Et il n'y avait pas de nombreuse moyen pour y parvenir.

- Ce n'est peut-être pas moi la 'chose' bizarre dans l'histoire... Commençait Alexander après quelques instants de silence, quelques instants certainement passé dans quelques songes. Mais...ma famille. Il se pourrait que...qu'ils soient mort.

Cela paraissait si ridicule et encore plus insensé dit comme ça, pourtant les documents présent dans le casier n°10 était bien assez clair sur le sujet. Des documents officiels qui plus est. Alexander redoutait la suite des événements le concernant, que pouvait-il encore découvrir de plus étrange ? Que ses parents étaient en réalité une bande de zombie ? Ou bien des miraculés de la vie ? Tant de possibilités, aussi insensé les unes que les autres.

- Et vous ? Qu'est-ce que vous avez trouvé ? Alexander regardait Zéplynne et Haebin à tour de rôle, au premier qui allait répondre.

Je me tenais près d'Haebin tandis qu'il s'inquiétait d'Alexander qui s'était éclipsé de son côté depuis à présent plusieurs minutes. Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'une brève réponse parvienne à nos oreilles pour appuyer le fait que l'humain se trouvait dans les rayons non-loin de nous. Finalement, lorsque mon attention se reportait sur Haebin, il me prit de cours en me laissant aucunement le temps de prendre la parole. Il avait, semblerait-il, décidé quel dossier il prendrait le soin de regarder et hélas, ce n'était pas celui que je voulais qu'il détail. Je ne voulais pas qu'il me voit inerte dans une rue et encore moins qu'il me voit ainsi sur une table d'autopsie. Pour être honnête, j'étais particulièrement gênée à l'idée qu'il me voit comme une personne morte dans une rue déserte. Une idée des plus bêtes sans doute. Enfin, j'avais laissé mes inquiétudes de côtés pendant un bref instant tandis que je suivais en silence les pas de mon aîné. Mon dossier ne se trouvait pas bien loin et il avait fallu peu de pas pour que nous arrivions à destination. J'esquissais un faible sourire lorsque Haebin s'immobilisait, mon dossier en main. De toute évidence ce n'était pas une situation des plus faciles pour lui aussi. Lorsqu'il ouvra finalement le dossier, mon coeur se serra violemment et j'espérais secrètement qu'il ne regarderais pas les photos, mais qu'il s'attarderais uniquement sur le rapport écrit. J'étais gênée à l'idée qu'il puisse me voir ainsi, tellement gênée que je me sentais peu à peu devenir insivible tandis qu'il détaillait les photos.

Ma gêne se mêlait doucement à la surprise face à la réaction d'Haebin. Je lui demandais aussitôt s'il y avait un problème et cela encore invisible. Chose qu'il ne semblait aucunement remarquer lorsqu'il me répondit. A la manière dont il avait refermé le dossier, je m'étais doutée que quelque chose n'allait pas, mais je ne m'attendais absolument pas à une telle réponse. Je n'avais jamais pensé à la possibilité que mon tueur soit également la personne qui avait transformé Haebin. « Je n'ai jamais remarqué que j'avais... » Commentais-je à la fois curieuse et inquiète. Je n'avais jamais remarqué une quelconque griffure ou autre cicatrice. Sans doute avais-je occultée sa présence lorsque j'avais oublié les événements de cette nuit-là. Aussitôt mes mots prononcés, je remarquais qu'Haebin s'éclipsait de nouveau dans les allées. Mon inquiétude surpassant ma gênée, je me concentrais pour redevenir visible. « Haebin... » Prononçais-je faiblement dans l'espoir qu'il s'arrête un instant le temps que je comprenne ce qui venait de se produire, mais aussi qu'il prenne le temps de se calmer. Je ne voulais absolument pas qu'il ai des pensées de meurtre, après tout cela ne changerait rien. Dans un geste instinctif, je tendis un instant la main dans l'espoir d'attraper la sienne avant que je me souvienne que c'était impossible.

Désespérée par mon inutilité flagrante à cet instant même, je ralentissais peu à peu l'allure. J'esquissais finalement un faible sourire à Alexander lorsque je rejoignais, silencieuse, Haebin qui avait déjà eu le temps de lui demander pourquoi il avait l'air perturbé. De toute évidence, ce dernier avait fait une découverte qu'il avait beaucoup de mal à digérer. Mais, à part cela, je ne pouvais pas vraiment en dire davantage ou bien faire quoique ce soit lorsqu'il répondit finalement à la question d'Haebin. Je ne savais pas qu'elle était " l'histoire " dont il parlait, mais je pouvais parfaitement comprendre que découvrir la possible mort de ses parents soient un choc. Hélas, ce n'était pas une situation dans laquelle je me sentais capable de l'aider. Ce n'était pas comme si je le connaissais assez bien pour savoir comment faire.

Je fus quelque peu surprise par l'interrogation d'Alexander. Ce que nous avions trouvé? Je tournais légèrement mon regard vers Haebin qui semblait s'être calmé en arrivant un peu plus. Puis, je reportais mon regard devant moi. Nous avions certes trouvé quelque chose, mais j'avais encore un peu de mal à réaliser ce que c'était. J'aurais sans doute souhaité en discuter davantage avec Haebin pour comprendre avant de révéler cette découverte à Alexander. Surtout, que je n'avais pas la moindre idée de si Haebin lui avait dit que j'étais un fantôme ou non...

La soirée s’annonçait mémorable, mais pas d’une bonne manière.
Haebin avait pris des nouvelles d’Alexander avant de se rendre dans l’allée où le dossier d’autopsie de Zéplynne était rangé. Le Coréen avait mis quelques secondes à l’ouvrir et il avait mal vécu le fait de voir la fille qu’il aimait inanimé. Pourtant, il se disait qu’elle était là, à côté de lui… Mais cette douleur dans son cœur était atroce. Il aurait peut-être dû se contenter de lire le rapport.
Cependant, il ne l’avait pas fait et avait pu remarquer un détail dont seulement quelques personnes connaissaient l’existence. C’était une simple griffure à première vue, mais Haebin la connaissait si bien qu’il avait senti les nerfs monter en lui.

Haebin avait refermé le dossier et l’avait replacé sans vraiment faire attention à Zéplynne. De toute façon, il n’était pas en état… Pas du tout même. Son côté animal prenait lentement la place dans son esprit alors qu’il retourner près d’Alexander en imaginant ce qu’il ferait à son Alpha si jamais il le croisait.
L’animateur remarqua enfin que son cadet était perturbé. Lui aussi avait dû apprendre quelques choses de perturbant. Décidément, il n’était pas venu pour rien.

Lorsqu’Alexander évoqua ses découvertes, Haebin arqua un sourcil. Mort ? Mais comment est-ce que ça pouvait être possible ? Ok… Ils étaient étranges avec des habitudes bien rodés, mais de là à être un groupe de mort-vivant.

Il fallait déjà savoir qui étaient les personnes qui prétendaient être les parents de l’humain…
Puis il demanda à son tour ce qu’ils avaient trouvé. Haebin remonta dans les tours quasiment instantanément. L’idée que celui qui l’avait transformé ait pu tuer la demoiselle le mettait dans une rage noire. Rage qui lui faisait totalement oublier que face à un Alpha de son type, il était bien trop faible et ne gagnerait pas. Mais bon, il fallait aussi dire que par amour, on était capable de se découvrir des forces cachés… Doublons ça avec l’envie de se venger et il pourrait peut-être s’en sortir.

Du calme…
Haebin perdait rapidement son sang-froid quand on évoquait cette personne. C’était à cause de lui qu’il était un monstre, que sa vie était comme ça.

Le Coréen était à la limite de la crise de nerfs, il avait senti les larmes lui monter aux yeux. Il avait besoin d’air et vite. D’ailleurs, il s’était dirigé vers la sortie.

Ce qu'il comptait faire ? Alexander ne voyait qu'une seule chose à faire: leur en parler, tout simplement. Peut-être qu'il n'y avait pas de quoi s'inquiéter finalement, peut-être qu'ils avaient une bonne explication à tout ça, peut-être... En réalité, il était difficile d'imaginer la suite des évènements, et bien impossible de ne pas appréhender. Perdu dans ses pensées et oubliant de répondre à la question de Haebin, Alexander demandait à son tour le fruit de leur recherche.

Finalement, un visage avait été mit sur le responsable de la mort de Zéplynne, et apparement ce n'était pas un visage inconnu pour Haebin qui révélait connaître cette personne; la même qui était à l'origine de sa lycantropie. La colère d'Haebin était un peu plus clair à présent, Alexander le regardait l'exprimer au travers de quelques menaces. Alexander reportait son regard sur le fantôme, celle-ci ne semblait ne savoir trop quoi faire devant la rage d'Haebin...jusqu'à ce qu'il décide de sortir d'ici.

- Je vous rejoins. Reprenait Alexander en laissant Zéplynne passer devant-lui, tandis que Haebin s'apprêtait déjà à franchir le pas de la porte de cette salle.

Une fois seul dans cette salle, Alexander s'était empressé de se retourner vers le casier n°10, reprenant à nouveau le dossier concernant sa famille pour en prendre les trois enveloppes. Avec ça, Alexander pensait que ses parents ne pourront pas nier les faits, si toute fois ils essayaient encore de lui mentir. Sortant à son tour de la salle, les trois enveloppes en mains, Alexander pressait le pas pour rejoindre au plus vite la petite troupe. Il espérait que la colère de Haebin ne complique en rien leur sortie du bâtiment, car même si le gardien des lieux profitait des bienfaits de l'alcool, il n'en restait pas moins incapable de lancer une alerte.

Retrouvant un peu plus loin Zéplynne et Haebin, Alexander ralentissait la cadence pour finalement s'arrêter à leur niveau.

- Un problème ? Demandait-il ne voyait pas encore l'agent de sécuriter tituber devant les portes d'entrée.

La gêne que je pouvais ressentir à l'idée qu'Haebin regarde les photos du dossier se mêlait doucement à de la surprise face à la réaction de mon aîné. Je n'avais pas attendu bien longtemps pour l'interroger et ce toujours invisible à ses yeux. Il ne semblait pas remarquer ce détail, sans doute trop préoccupé parce qu'il venait de découvrir. La manière dont il avait fermé et rangé le dossier me faisait peu à peu paniquer tandis que j'étais persuadée qu'il avait découvert quelque chose. Sa réponse me surprenait d'autant plus et je n'avais pas pu m'empêcher de soulever un point. Il évoquait une griffure, mais je l'aurais sans doute remarqué, non? Je ne savais plus vraiment quoi pensé et la réaction d'Haebin provoquait en moi une vague de panique. Sans même porter la moindre attention à ma remarque, il s'éclipsait dans les rayons. Je me concentrais un instant pour redevenir visible avant de me lancer à sa poursuite. Je prononçais son nom dans l'espoir qu'il ralentisse et dans un geste instinctif je me préparais à lui attraper la main avant de me souvenir qu'un contact était impossible pour moi. Je n'étais pas capable de devenir tangible sur commande et à cet instant je me sentais particulièrement inutile. Mon coeur se serrait violemment et je décidais de ralentir la cadence. Je ne pouvais pas apaiser Haebin, la colère qui semblait monter en lui et je n'aimais pas cette sensation.

J'esquissais un faible sourire à Alexander une fois aux côtés d'Haebin remarquant que ce dernier c'était quelque peu calmé en remarquant que son cadet était contrarié. J'écoutais attentivement l'échange tout en restant particulièrement silencieuse. Je restais ainsi même lorsqu'Alexander nous demanda ce que nous avions trouvés. En même temps, je n'étais pas certaine de qu'il s'agissait. Haebin ne m'avait pas donné beaucoup d'informations sur le sujet et de toute évidence ses réactions face à ce dernier n'étaient pas des plus positives. Finalement, il répondit à l'interrogation et ses paroles me serrèrent violemment le coeur. Je n'aimais pas l'entendre dire ce genre de choses, mais je savais que je ne pouvais pas l'en empêcher. J'avais cru comprendre un peu plus tôt que ma voix n'avait pas le moindre impacte.

J'avais mis un instant avant de me rendre compte qu'Haebin s'était de nouveau éclipsé en exprimant de besoin de prendre l'air. J'acquiesçais faiblement la remarque d'Alexander et suivis aussitôt Haebin. Mon pas était lent et prudent tandis que je suivais mon aîné sans pour autant marcher à ses côtés. Il allait bien trop vite et puis, je lui avais emboîté le pas bien trop tard.

Haebin avait totalement perdu son calme en voyant la griffure sur le corps de Zéplynne. Il connaissait bien trop cette marque pour ne pas la reconnaitre. C’était lui, le connard qui l’avait transformé à ses 16 ans, celui qui avait fait de sa vie un enfer et qui avait provoqué des tas de cauchemars à une époque de sa vie. Comment cet être lâche pouvait tuer ? Il devait bien avoir des hommes pour ce genre de tâches ? Il n’en savait rien, il n’avait pas voulu entrer dans sa meute.

Le Coréen était dans un état plutôt instable et il n’avait pas mis bien longtemps à refermer le dossier pour s’éloigner de l’allée… Il avait besoin d’air, d’espace.
Haebin se retrouva près d’Alexander quelques instants plus tard et c’était son attitude qui calma un instant le plus vieux des trois. Qu’avait-il découvert pour être dans cet état. A la réponse, il resta un brin choqué. Mais il ne tarda pas à perdre son calme quand l’humain lui demanda la raison de son état. Il avait lancé des menaces tout en évoquant le responsable de la mort de Zéplynne qu’il connaissait plutôt bien. D’ailleurs, il sentait que s’il ne sortait pas, il allait perdre le contrôle.

L’animateur avait franchi le pas de la porte et montait les escaliers en tentant de penser à autre chose. Pourtant, il savait que c’était peine perdue, pour le moment, la seule et unique chose qu’il voulait c’était se retrouver face à l’homme et lui arracher les organes un à un. Malheureusement, il n’était pas assez puissant pour le défier, cette idée le frustrait…
Haebin ne mit pas bien longtemps à se retrouver au hall du bâtiment, et il s’arrêta de marcher en sentant l’odeur de l’alcool plus présente qu’à l’allée. Grâce à ses dons, il avait pu remarquer que le vigil avait entamé sa tournée alors qu’il ne tenait quasiment pas droit. Ce fut à ce moment qu’Alexander réapparut. A peine avait-il finit de parler que le loup-garou lui avait plaqué la main sur la bouche et l’avait collé au mur. Le seul avantage qu’ils avaient, c’était qu’Haebin l’avait vu mais que lui ne les avait pas encore remarqué.

L’homme commença à s’approcher d’eux et les 2 humains n’avaient pas vraiment de cachette à disposition. Haebin observa la pièce et à part le guichet d’entrée, il n’y avait pas d’autre endroit où se mettre à l’abri. Le Coréen attrapa le bras de son cadet en le tirant vers le fameux guichet pour qu’ils s’y cachent.

Ironie quand tu nous tiens.
Mais au moins, il avait enfin fini par se rappeler qu'elle était là. Parce que oui, à cause des nerfs, il avait un peu oublié.