Mauvaise journée.
Haebin était clairement de mauvaise humeur, et la raison était toute simple, son patron venait de lui rajouter une émission pendant quelques temps, un truc qu’il n’aimait pas particulièrement et en plus, il avait fait sauter ses congés programmé pour aller en Corée du Sud. Autant vous dire qu’il était plutôt à prendre par des pincettes ce jour-là. Si bien qu’il avait même envoyé Zéplynne sur les roses assez glacialement lui disant de ne pas rester avec lui de la journée pour ne pas risquer de se recevoir toute sa haine.

Il s’en voulait, mais savait très bien qu’il n’était pas capable de se calmer en sa présence. Il devait prendre l’air, voire peut-être hurler un bon coup pour se soulager. La prochaine fois qu’il l’a verrait, il s’excuserait pour son comportement atroce et lui expliquerait du mieux qu’il pourrait la raison qui lui avait fait perdre ses gonds. Mais pour le moment, la seule chose à laquelle il arrivait à penser c’était comment il allait torturer son patron pour l’avoir ainsi traité comme un esclave. Non mais le mec lui rajoutait du boulot et en plus, il le privait de vacances, L’époque du goulag c’était terminé è_é nan mais oh. Hors de question qu’il se tape une émission en plus de la sienne et qu’il annule son billet qu’il avait prit des mois à l’avance. Cette fois-ci, le boss n’aurait pas le dernier mot, c’était décidé !

Haebin était sorti de son appartement en claquant la porte. Ses voisins avaient dû se dire que le petit « chinois » avait encore ramené une fille chez lui et qu’elle n’avait pas apprécié le traitement qu’il lui avait infligé. De toute façon, il s’en fichait pas mal. En sortant de chez lui, il avait remarqué qu’une personne le suivait. Avec son odorat plus fin que la normal, il s’était vite rendu compte qu’une d’entre elle était encore et toujours dans les parages.
Le Coréen préféra ne pas y faire attention et marcha dans les rue de la ville pour finir dans un parc, l’air frais ne lui ferais que du bien. D’ailleurs, il faisait encore assez frais et le jeune homme était en t-shirt. Oui… Il était fou, mais il crever de chaud pour sa défense à cause de cette foutue mauvaise nouvelle. Ce boulot commençait clairement à lui bouffer l’air !

En parlant d’air, cette odeur, qu’il connaissait sans savoir d’où, continuait à le suivre, si bien qu’il se retourna pour faire face à ce qu’il aurait qualifié de gamine. Elle avait l’air sud-Coréen et il devait avouer que là, il n’avait ni envie de faire dans le patriotisme ni dans le fan service. Ce fut donc sur un ton froid et dans un coréen bien trop familier qu’il lança :

Haebin était vraiment loin d’être calme et il n’avait même pas fait attention que la demoiselle avait un air de famille. De toute façon, au pire, il mettrait ça sur le coup de la ressemblance de tous les asiatiques entre eux.
Nan mais sérieux ? Si elle voulait une autographe, elle pouvait passer son chemin, parce que la seule chose qu’elle risquait d’avoir c’était une menace de torture à la militaire canadien. Ouais, c’était clairement pas le bon jour.

Je baille longuement, je m'étire et je m'extirpe de mon lit. A moitié endormi, je traverse ma chambre, évitant par je ne sais quel miracle le bordel qui se trouve sur le sol et je me retrouve sans embûche dans la cuisine. Les yeux à demi-clos et avec une succession de geste aussi mécaniques les uns que les autres, je prends mon petit-déjeuner. Un repas loin d'être semblable à ceux que je mange d'ordinaire, mais je ne dispose aucunement de tout ce qu'il faut pour que cela soit le cas. Entre deux bâillements, je me sers mes céréales, prépare mon thé et dépose parfaitement le tout sur le comptoir de ma cuisine où je m'installe. Je me fige, je passe maladroitement une main de le champ de bataille qui me servait de chevelure et je commence mon en-cas dans le plus grand silence. Je le termine en une heure, toujours aussi peu réveillée et je quitte la cuisine sans plus attendre. Je laisse mon bordel derrière moi, je prévois de m'en occuper plus tard, après tout je ne suis pas pressée. Je retourne dans ma chambre, ouvre mes volets et ma fenêtre avant d'agripper les affaires que j'ai préparés la veille. Habits en main, je me rends nonchalamment dans la pièce en face ma chambre, la salle de bain et je ferme la porte derrière moi. Je pose mes affaires propres sur le meuble et fais tomber les autres un à un sur le sol jusqu'à ma douche. Toujours à moitié endormi, je mets l'eau chaude et je profite de cet instant. La douche matinale est l'unique moyen pour moi de me réveiller et de me montrer d'une humeur acceptable envers les autres.

Je profite, je me réveille et ce en une dizaine de minutes. Parfaitement réveillée, je sors avec énergie de la cabine de douche et j'attrape deux serviettes, l'un étant destiné pour mon corps et le second pour la chevelure. Je m'étire une fois encore et me colle devant le miroir. Je me sèche activement et enfile mes vêtements en vitesse. Sous-vêtement, jean déchiré et t-shirt aux motifs plus qu'étrange. Une fois cela fait, je m'occupe de mes cheveux corbeaux. Je ne suis peut-être pas une jeune femme qui prend soin d'elle comme toutes les autres en restant un tant inconsidérable devant le miroir avec maquillage et tout, mais je fais un minimum d'effort. Je prends soin de mes cheveux, je le sèche et les coiffe avant de les faire tomber dans mon dos. Puis, lorsque je suis d'humeur comme aujourd'hui, je mets du crayon noir autour de mes yeux et c'est tout. Lorsque j'ai fini tout ça, je range le bordel que j'ai laissé derrière moi durant mon rituel matinal et je retourne dans ma chambre. Je nettoie cette dernière avec soin et je prends place sur mon lit avec mon carnet de notes. Je regarde si j'ai une affaire en cours. J'esquisse un sourire en m'apercevant que ce n'est pas le cas. Je vais enfin pouvoir me concentrer sur une toute autre mission. Je saute de mon lit, enfilant les convers qui se trouvent juste à côté et je sors de la pièce. Je m'élance dans les couloirs, agrippe ma veste en jean au passage et mon portable que je glisse dans l'une de mes poches. Je n'oublie pas non plus de vérifier que je n'ai pas oublié mon pendentif fétiche. Lâchant un soupire de soulagement, je me rends compte que je ne l'ai pas oublié et que je peux partir l'esprit tranquille.

Je descends les marches avec grâce et bonne humeur tout en sortant l'un des bonbons que j'avais placé dans ma veste. Des carambars, miam. Je savoure mon bonbon goût caramel et je m'élance dans les rues de la Nouvelle-Orléans. Je n'ai qu'une seule idée en tête, enfin rencontrer ce fameux frère. Je me demande comment il est? Me ressemble-t-il? Serait-il capable d'en dire davantage sur mes parents biologiques? Je me pose tellement de questions qu'il m'est impossible de cacher la joie que je ressens à l'idée de cette rencontre. Il doit être une personne géniale non? Un chasseur sans doute vu qu'il dépose d'un grand nombre de connaissance sur le surnaturel avec son émission de radio. Attends. Se souviendra-t-il de moi? Voilà, j'angoisse. J'aurais dû penser à autre chose. Je stresse et prend un nouveau bonbon avant qu'un nouveau sourire s'installe sur mon visage.

Avec plusieurs minutes de marche de solitaire, je l'aperçois au loin et le suis instinctivement. Je reste en retrait quelques minutes, me demandant comme entamer la conversation. J'ai plusieurs idées, mais aucun ne me semble parfaite. Finalement, c'est lui qui engage la conversation, me laissant ainsi la joie de goûter à son excellente humeur. « Je suis ta soeur. » C'est foutu, j'aurais vraiment dû réfléchir plus longuement avant d'agir. J'ai l'air fine maintenant, il va me prendre pour une fan folle furieuse qui tente de se rapprocher. Je passe une de mes mains dans ma chevelure corbeau, laissant apparaître un sourire légèrement gênée. « Ce n'était sans doute pas le meilleur moyen de le dire... » Une fois encore, j'ai agi trop vite ou dans ce cas-là, parlé trop vite.

Aujourd’hui n’était clairement pas un bon jour pour Haebin, et s’il avait su qu’il rencontrerait sa sœur, dont il ignorait l’existence, ce jour-là, il aurait passé sa journée enfermée.
Si son patron l’avait fait sortir de ses gonds rapidement, croiser un membre de sa famille pouvait lui faire passer un cap pour qu’il atteigne celui de furie. Car oui, c’était tellement tabou pour lui qu’il en devenait violent, dans sa manière de parler comme dans sa manière d’agir.

Décidant de sortir prendre l’air pour ne pas agresser le fantôme qui trainait là, le Coréen, simplement vêtu d’un T-shirt et d’un jean, claqua sa porte. La violence de l’acte avait peut-être réveillé quelques voisins mais rien à foutre, il les avait à l’envers.
Une odeur l’interpella quelques instants mais il préféra ne pas y faire attention pour pouvoir se détendre un peu. Ses pas l’avaient mené dans un parc. Depuis qu’il avait été mordu, c’était à l’extérieur, et dans les espaces verts qu’il se sentait le mieux. Par chance, il n’y avait pas grand monde – chance pour eux d’ailleurs –

Cette odeur qu’il avait tenté d’oublié le rattrapa rapidement, c’était une odeur qu’il connaissait. Il n’arrivait pas à savoir d’où mais cette odeur était familière. Haebin entendait aussi des pas dans son dos, une certaine hésitation à la manière de marcher. Peut-être une fan ? Depuis qu’il avait dû faire des émissions en extérieur, son visage ne passait plus vraiment inaperçu, surtout avec les évènements récents en ville. Malheureusement, pour celle qu’il considérait comme une fan, il n’était vraiment pas de bonne humeur… Pas du tout, oh non…
Lorsqu’il se retourna, le loup pu faire face à ce qu’il aurait qualifié de gamine, haute comme trois pommes, avec un air d’ange. Elle était Coréenne, il l’avait jugé aux habits, et puis, entre eux, ils se reconnaissaient, truc d’asiatiques. Une phrase, bien trop familière lui échappa avec un regard de tueur et la réponse ne tarda pas à arriver. « Sœur » ? Ca faisait bien longtemps que ce mot avait été raillé de son vocabulaire comme tout ce qui se rapprochait de près ou de loin à la famille.
Et puis elle se prenait pour qui à prétendre être une proche ? Les nerfs étaient bien trop présent pour que le jeune homme réfléchisse ne serait-ce qu’un instant. Après tout, il ne se rappelait de rien avant le Canada, il avait très bien pu avoir une sœur, voire plusieurs frères et sœurs.

Haebin la jaugea du regard, il savait que ce n’était pas poli, mais ça, beaucoup le savait, il était plus du genre sauvage à mordre à la première occasion que d’être doux comme un agneau. Ça ne collait pas avec son caractère…

Son regard s’arrêta sur le collier qu’elle portait, semblable au sien. Il avait senti son cœur se serrer et sa gorge se nouer. Instinctivement, il avait porta sa main à son propre cou pour vérifier que cette croix, si symbolique à ses yeux, était toujours-là. Le contact avec le métal glacé le rassura. Bon sang… Il avait eu peur de l’avoir perdue.
Sa mâchoire se contracta l’espace d’un instant, pourquoi avaient-ils le même pendentif, et ce dans les moindres détails – oui, il utilise ses dons quand ça l’arrange –

Sa voix était tellement froide, mais il était loin, loin d’être calme, tout ça à cause d’un bijou, bon okey, il avait encore les nerfs de son patron, mais le collier y était à présent pour beaucoup.
Haebin savait bien qu’être à fleur de peau n’était pas bon pour lui, parce que là, la seule chose qu’il avait envie de faire, c’était de lui arracher le collier qu’elle portait, voir la tabassait, bref, rien de très fraternel et bien pour une première rencontre…
Il prit une bonne inspiration, il devait ABSOLUMENT se calmer… Sinon, il allait finir en prison avec une interdiction de séjour sur le sol américain, et ça, ce n’était pas envisageable.

Je me suis levée tard comme tous les jours avant d'errer dans mon appartement comme un zombie. J'ai pris mon petit-déjeuner à moitié endormis, laissant le bordel qui me définis le matin au réveil, derrière moi et je retourne dans ma chambre qui est encore plongée dans la pénombre. Dans le plus grand calme et le plus lentement qu'il m'est possible de le faire, j'ouvre un à un les volets et referme la fenêtre derrière moi. J'attrape les affaires que j'ai préparés la veille, je marche jusqu'à la salle de bain où je dépose mes affaires propres sur le meuble avant de faire tomber les autres sur le chemin de la douche. Je me glisse sans plus attendre sous l'eau chaude, profitant de cet instant pour me réveiller à la perfection. La douche, l'eau chaude, le meilleur moyen pour que j'ouvre enfin les yeux et ne ressemble plus à un zombie qui fait une suite de geste machinalement. Je profite de cet instant de répit pour me détendre tout en me demandant ce que la journée me réserve. Une chasse? Une journée de cours? Du temps libre? Je rêve que ce dernier l'emporte, mais ne laisse pas déborder mon enthousiasme pour autant. Je n'aime pas les faut espoir et il est mauvais pour moi de commencer la journée avec l'un d'eux.

Je réveille doucement et tranquillement tandis que l'eau du jet glisse lentement sur mon corps et ma chevelure. Une dizaine de minute passe et je me décide enfin à sortir, réveillée et sourire aux lèvres. Sentant le changement de température entre la douche et l'extérieur de celle-ci, j'enroule sans plus attendre mon corps et mes cheveux dans deux serviettes distinctes. Je soupire, je m'étire et me colle devant mon miroir. Je me sèche activement avant de glisser dans mes vêtements pour la journée. J'ai prévu une tenue des plus simples et pratique pour n'importe quelle journée. Sous-vêtement, jean déchiré et un t-shirt aux motifs plus qu'étrange. Une fois vêtu, je m'occupe de ma longue chevelure corbeau. Je la sèche également et la coiffe soigneusement jusqu'à ce que je remporte la guère contre les nœuds. Une fois satisfaite et étant de bonne humeur, je décide de mettre une touche de féminité, une touche de maquillage avec un coup de crayon autour de mes yeux. Lorsque je suis enfin prête, je me hâte à ranger le bordel que j'engendre durant mon rituel matinal et je retourne brièvement dans ma chambre juste le temps de voir ce que j'ai de prévu.

Rien. Sans plus attendre, je me chausse, je vérifie que mon pendentif est en place et j'agrippe ma veste en m'élançant avec énergie en dehors de mon apparemment. J'engouffre un carambars, puis un deuxième en me frayant un chemin entre les personnes qui se trouvent déjà dans les rues de la Nouvelle-Orléans avec une seule idée en tête, retrouver ce fameux frère dont je viens d'apprendre l'existence. Enfin, je l'ai déjà retrouvé, il me reste la première approche à peaufiner. Au fur et à mesure que j'approche de son lieu de vie, je commence à angoisser. Je me demande s'il se souvient de moi. Une interrogation stupide vu l'âge que nous avions lorsqu'on a été séparé. Je doute, je me demande comment lui expliquer qui je suis. Je n'ai pas le temps d'y pense davantage que je me retrouve à le suivre dans les rues et ce jusqu'à un parc, comme une fan un peu folle.

Soudain, il me fait face, je me fige à quelques mètres de lui et je détourne légèrement le regard avant qu'il ne m'interroge. Je lui réponds, sans réfléchir, sans me demander quel peut être la meilleure façon de m'introduire, je lui réponds en toute honnêteté. Je lui dis que je suis sa soeur et je ne regrette aussitôt. Je suis impulsive et ma manie de ne jamais réfléchir avant d'agir me perdra un jour où l'autre. Je veux me rattraper, modifier ce que je viens de dire, mais il est bel et bien trop tard. Lui qui n'a pas vraiment l'air de bonne humeur, je doute que mon arrivée surprise est arrangée les choses. Je me mords la lèvre intérieure et je me maudis. Finalement, non, c'est lui que je maudis à m'appeler fillette. Cela fait bien longtemps que je ne suis plus considérée comme telle et les barbies ne sont pas vraiment le type de jouets avec lesquels j'ai grandi. J'ai envie de pester, de lui retourner ce qui pour moi n'est une qu'une insulte, mais miracle j'arrive à me retenir. Je retiens et place le tout dans un sourire quelque peu forcé. « Je ne suis pas une gamine et je n'ai jamais joué au Barbie d'abord. » Une réplique pourrie et immature, une réplique qui me colle parfaitement. Il ne manque plus que la bonne grimace et là, j'aurais eu l'air d'une gamine.

Ma rage se stoppe à l'interrogation qui suivi. Je baisse lentement mes yeux sur le pendentif que je tiens autour du coup. Je me demande pourquoi il réagit de façon aussi excessive juste pour un pendentif. Et on dit que je suis folle? Franchement, à cet instant précis, je ne sais pas vraiment si je suis la plus cinglée des deux. Un trait de famille sans doute... En même temps, je ne suis jamais aussi froide... « Je l'ai depuis toujours, il semble que s'est le seul souvenir que j'ai de mes parents biologiques ... » Oui, je me suis décidée à lui répondre, même si je n'en avais pas la moindre envie au vu de sa réaction à mon égard. Bon, c'est aussi de ma faute, je n'ai pas vraiment choisis le meilleur moyen pour me présenter à lui, mais tout de même. « Pourquoi? » Une interrogation qui n'a pas pu m'échapper, je suis bien trop curieuse pour cela et puis, d'après sa manière de réagir ce ne doit pas être quelque chose dénuée d'importance.

Haebin avait dû mal à rester calme depuis l’annonce de son patron et il était presque sûr qu’une aura noire s’était collée à lui. Il devrait penser à changer de boulot vu les soucis qu’il avait avec en ce moment. Ce n’était pas la première fois que son big boss lui faisait le coup. Avec Keiran, il était des sortes de vedettes et dès qu’il était possible de les avoir une fois de plus à l’antenne, il y était. Le Coréen se disait qu’au final, il avait dû laisser passer tellement souvent que maintenant, il ne pouvait plus dire non.
Préférant prendre l’air pour se calmer, il avait quitté son appartement d’une manière fort peu délicate, réveillant l’immeuble au passage. Ses pas l’avaient mené dans un des nombreux espaces verts de la Nouvelle-Orléans pour qu’il se change les idées. Malheureusement pour lui, il se retrouva plutôt dans une situation où s’est nerfs étaient mis à rude épreuve. Le Coréen s’était montré particulièrement familier avec la demoiselle face à lui, lui manquant totalement de respect, mais pour sa défense, il avait réussi à ne pas lui sauter au coup.

Elle prétendait être sa sœur, mais il ne lui donnait pas plus de la vingtaine, et ça ne pouvait pas coller avec la mort de ses parents. Si bien que la réplique qu’il lança était plutôt méchante. Pourtant, il s’arrêta quand son regard tomba sur la croix qu’elle avait à son cou, la même que la sienne. Un instant, il avait cru l’avoir perdu, mais elle était bien là, à son cou. La phrase qu’il lâcha juste après était assez froide, montrant clairement qu’il était à la limite de la violence. Une fan n’aurait pas la même croix… C’était impossible.

L’idée d’avoir une sœur commençait à rentrer dans sa tête, surtout quand elle affirma que c’était le seul souvenir qu’elle avait de ses parents biologiques. Son cœur se serra vivement, et si c’était sa sœur, après tout, ils avaient quelques traits semblables et puis cette preuve était plutôt évidente. Sa mâchoire se serra doucement. A chaque fois qu’il considérait une personne comme faisant partie de sa famille, elle disparaissait finalement. Le Coréen ne pouvait pas accepter de souffrir une nouvelle fois. Il avait mit du temps avant de répondre, se contenant le mieux qu’il pouvait.

Il se contenta de dire ça. Il se mordit fort l’intérieur de la joue avant de craquer pour finalement ajouter, sur un ton plutôt violent.

Haebin avait tellement souffert de sa que le simple fait de penser reconstruire un semblant de famille avec elle lui arrachait le cœur. Elle pouvait partir du jour au lendemain, mourir. Il ne voulait pas faire d’effort pour la connaître mais plutôt pour qu’elle lâche l’affaire.
Puis cette odeur qu’il avait senti plutôt l’avait de nouveau envahit. Il la connaissait… Il la connaissait même trop bien, c’était celle de Pandora, celle qu’il avait senti quand elle était qu’un bébé. Le loup savait que les odeurs étaient quelques choses qu’on conservait en mémoire et qui était très symbolique. Mais cette fois-ci, il voulait l’oublier, se dire que tout ça n’était qu’un cauchemar comme ceux qu’il avait avec Fleur. Petit à petit, il sentit les larmes monter à ses yeux. Non… Non… Il ne pouvait pas supporter ça.

Ne plus croire quoi ? Que la famille est quelque chose dont tous les humains ont besoin ? D’avoir une personne sur qui on peut compter quoiqu’il arrive ?
Haebin voulait simplement oublier, mais cette odeur le torturait, lui rappelant ce qu’il n’avait jamais pu connaître.

Je lui fais finalement face, cette personne que je dois appeler grand-frère et qui pourtant reste un concept des plus abstraits pour moi. J'ai découvert son existence il y a peu de temps tout comme le fait que je sois une personne adoptée. Une idée qui m'a déchiré le coeur lorsque j'ai fini par l'apprendre. Je n'ai même pas réussis à faire par de cette découverte à ceux qui se disent être mes parents depuis près de vingt-deux ans maintenant et puis, je n'ai aucun souvenir de mon bref séjour à l'orphelinat. J'en ai encore moins de mon ainé. En même temps, à cette époque-là, j'étais bien trop jeune pour me souvenir de quoique ce soit aujourd'hui et de toute évidence, c'est également le cas d'Haebin. Je ne peux pas m'empêcher de me demander quel genre de vie il a pu avoir dans sa famille d'adoption. Une vie simple? Complexe? Bon, je l'avoue, j'ai fait un grand nombre de recherches, mais je n'ai guère plus d'information que ça ce qui m'a rapidement fait comprendre qu'il est du genre discrète, entre autre.

J'avais préparé un long discours, plusieurs même dans le seul but de trouver le meilleur moyen de faire mon entrée, mais le moment venu, j'ai juste lâché l'information sans réfléchir davantage. Parler sans réfléchir, un point qui me caractérise bien et qui est loin d'être à mon avantage dans ce cas précis. Lui qui n'a pas l'air d'être de bonne humeur à cet instant précis, j'ai la forte impression d'arriver au mauvais moment, amplifiant ce qu'il ressent. Je n'en tiens pas rigueur et manque de tact comme à mon habitude. Sa réflexion me blesse. Je n'ai pas imaginé notre première rencontre ainsi et je regrette rapidement mes mots. Je pars au quart de tour, exprimant sans plus attendre à quel point je suis vexée. Je n'aime pas qu'on m'appelle gamine et je ne me gêne pas pour réagir de manière particulièrement immature. Je me retiens de grimacer, je ne veux pas lui donner raison.

Je sens doucement et lentement ma rage montée au fond de moi, me mettant autant de mauvaise humeur que mon aîné. Ma rage stoppe vivement son ascension à l'interrogation suivante d'Haebin. Je me fige, me demande pourquoi me poser une telle question et surtout avec cette expression un peu folle. Dès lors, je reste pensive un instant. Je me demande si je suis bien la plus folle entre nous deux, mais surtout si ce n'est pas là un trait de famille. Malgré son ton des plus glaciales, je reste calme, baisse légèrement mes yeux sur mon pendentif avant de lui répondre en toute honnêteté. Je porte cette croix depuis tellement longtemps que j'ai arrêté de compter et d'après mes recherches, elle me vient de mes parents biologiques. Aussitôt, je m'empresse d'interroger à mon aîné sur la nature de cette interrogation. Sa réponse ne m'étonne pas plus que ça. Je pense que ces pendentifs représentent un moyen que nous avons de nous retrouver et ce même après tant d'années. Enfin, c'est là mon hypothèse.

J'arc un sourcil à la violence des propos qu'il enchaîne. Ses questions me paressent dénuées de sens et leur réponse tellement évidentes. Il est certain que retrouver mon grand-frère après avoir apprit son existence devient une évidence, un moyen de connaître mes origines et d'effacer le mensonge avec lequel j'ai vécu toute ma vie. « Et bien... En faite, je n'avais pas prévu de faire irruption ainsi... Mais, tu m'as prise par surprise en te retournant. » Un faible sourire gêné, un manque total de tact et une honnêteté sans faille, le tout sur un ton désolé. C'est vrai, j'avais prévu de me frayer doucement, mais surement une place dans sa vie. Peut-être même en tant qu'amie uniquement, le tout dans l'espoir de faire plus ample connaissance avec lui, chose qu'il ne semble pas apprécié. « N'est-ce pas normal de vouloir connaître son frère quand on vient d'apprendre qu'on en avait un... » Mon ton se veut plus dure que mes précédentes paroles. C'est une évidence pour moi et développer davantage ma réponse ne me semble pas nécessaire. De toute manière, il est trop tard à présent. De plus, je suis particulièrement têtue et déterminée lorsque j'ai une idée en tête et en connaître davantage sur mon grand-frère en fait partie. « Et puis, pourquoi ça finit toujours mal? » La question m'échappe avant que je lui laisse le temps d'enchaîner, je suis bien trop curieuse pour laisser passer la moindre information.

Je reste calme, sans doute un peu trop face à mon aîné qui semble, contrairement à moi, se contenir pour ne pas exploser. A cet instant, je remercie mes parents adoptifs de m'avoir donné un entraînement aussi intensif après autant d'année. Même si Haebin semble loin d'être facile à mettre au tapis, je suis bien trop confiante pour me laisser ainsi dégonfler. Je soupire faiblement à la remarque d'Haebin, à la fois déçue et blessée par les paroles qu'il enchaîne sans cesse. « Je n'ai pas vraiment l'habitude d'oublier ce genre de choses. » Un faible sourire masque la blessure laisser par les mots de mon aîné. Je n'oublie pas facilement et ce encore moins lorsque je n'ai pas la moindre envie d'oublier. S'il n'est pas le grand -frère dont je rêve, cela m'importe peu, il a déjà brisé l'image du frère idéal, donc ça ne peut pas être pire. « Je suis plutôt du genre réaliste tu sais. Et puis, je ne cherche pas de grand-frère particulier, je veux juste apprendre à connaître celui que j'ai. » Je réponds en toute honnêteté, confiante et peut-être un brin taquine sans vraiment le vouloir. Je reste immobile, je ne prête pas la moindre attention à son souhait que je parte le plus rapidement possible. Je n'ai pas envie de partir et au risque de paraître égoïste, je ressens le besoin d'en savoir davantage sur ma famille d'origine.

Je soupire de nouveau, roule les yeux et fourre les mains dans les poches. « Tu ne veux pas de famille? Et bien, je suis vraiment désolée de t'apprendre que tu en as belle et bien une et cette dernière n'est autre que moi. Je suis désolée d'avoir exprimé le besoin de connaître mes origines, mais également d'avoir été heureuse de constater que j'avais un grand-frère. Je ne m'attendais pas à grand-chose, juste à une autre réaction. Je n'ai pas vraiment choisis la meilleure manière de me présenter à toi, je l'avoue, mais tout de même... Et je suis désolée, mais je n'ai pas la moindre attention de lâcher l'affaire de sitôt et encore moins de repartir d'où je viens. Je ne sais pas pourquoi tu ne tiens pas à avoir de famille ou n'a plus la force d'y croire et je ne pourrais sans doute jamais le comprendre vu ta réaction. Mais, dis-moi au moins, pourquoi tu ne veux pas de petite-soeur. J'ai peut-être l'apparence d'une personne fragile et naïve, mais c'est loin d'être le cas. Et puis, je ne te demanderais pas d'être LE grand-frère du siècle. » J'ai vidé mon sac face à sa réaction des plus excessives et ce de manière négative. Franchement, je ne le comprends pas et ce même si de toute évidence nous sommes de la même famille. Une idée qui me semble quelque peu idiote à cet instant précis tandis que j'exprime ma détermination à travers un long discours.

Ce n’était clairement pas le meilleur moment qu’avait choisi Pandora pour apparaitre dans la vie d’Haebin. Peut-être que quelques jours avant, ce ne se serait pas passé comme ça mais là, il était à la limite de la crise de nerfs.
Voir la demoiselle posté devant lui était un véritable supplice, en plus, elle avait l’air plutôt déterminé, un trait de famille chiant. Le Coréen n’était pas calme, alors que d’habitude, il était toujours maître de ses émotions, il savait qu’il ne devait pas se faire remarquer, ni même laisser un dossier sur lui apparaitre. Etre un vagabond était tout un art dont la principale qualité était d’être calme. Pourtant, aujourd’hui on pouvait clairement en douter.

Normal de vouloir connaître son frère ? Bien sûr que oui, mais seulement si lui aussi le veut et ce n’était pas le cas de l’animateur. Depuis maintenant, il rejetait tout ce qui pouvait ressembler à un semblant de famille. Ce simple mot le faisait monter dans une rage noire, le montrait à vif. Il n’avait pas de contrôle sur ça et ses professeurs l’avaient bien tout remarqué et évitaient soigneusement ce sujet avec lui.
Pandora était trop déterminée, le problème était qu’elle s’heurté à son double masculin qui avait eu tendance à plutôt développé les mauvais côté des « Lee » que les bons. Et voilà qu’elle lâcha un roman sur son envie de le connaître, de connaître ses origines. Elle ne se disait pas que certains orphelins ne voulaient pas attendre parler de leur famille biologique ? C’était le cas d’Haebin, car même s’il avait les coordonnées de sa famille, il n’avait jamais téléphoné, une sorte de rancune était en lui. Il aurait pu rester en Corée s’ils s’étaient donné les moyens de les élevés.

Il aurait tout donné pour que la foudre le frappe à cette instant précis, mais il faisait bien trop beau pour ça et Zéplynne lui en voudrait sûrement d’avoir osé penser à ça. C’était la personne qu’il pouvait considérer comme faisant partie de ce qu’on pouvait nommer famille. Elle était là pour lui et ne risquait pas de partir.

Haebin ne pensait pas que la revoir déclencherait des flashs, il se disait qu’il n’avait jamais eu de souvenirs de cette époque, mais c’était un mensonge, c’était plus un moyen de se protéger qu’avait trouvé son cerveau.

Le Coréen s’était emporté, mais il ne voulait pas se souvenirs de la douceur des mains de leur mère, ni de la chaleur des bras de son père quand il avait pleuré à cause d’une égratignure aux genoux. Il voulait que toutes ses sensations le quittent et disparaissent pour ne plus jamais faire surface. Pandora était le moyen de se rappeler des quelques instants de bonheur qu’il avait eu avec leur parents, mais pour lui c’était synonyme de douleur et il n’en voulait pas.

Pandora avait rouvert toutes ses blessures, ses vieilles cicatrices qu’il avait pensé oublier… Elle était une véritable torture pour lui. Lui qui pensait n’avoir aucuns souvenirs de son enfance en Corée, il s’était trompé, et c’était à cause de sa sœur qu’il se rappelait de ce qu’il n’avait connu que 3 petites années.

Je n'ai guère l'habitude de m'énerver aussi facilement, mais j'ai comme l'impression que la mauvaise humeur de mon cher grand-frère me contamine pour m'énerver quelque peu. Je ne le comprends pas tandis qu'il me prend de haut insiste sur la gamine que je ne suis pas. Je n'ai pas eu le temps que profiter d'une enfance ordinaire à cause de toute cette histoire de chasse. J'ai été élevée dans le but de devenir une chasseuse similaire à Terminator, alors les poupées et la naïveté enfantine n'ont pas vraiment été présent au cours de ma vie. Encore moins à présent que mes loisirs de résument assez bien aux armes blanches et à chasser les créatures dignes des cauchemars les plus sombres. Je n'apprécie que moyennement l'attitude que certaines personnes ont à mon égard lorsque je leur fais face. Je ne suis pas une gamine, peut-être immature sur les bords, mais barbies et compagnie ne sont plus vraiment de mon âge. C'est une idée vexante, sans oublier le ton particulièrement glacial de celui que j'espère tant connaître. Ma franchise et ma force de caractère ne tardent pas à surpasser mon aspect calme. J'enchaîne rapidement en vidant mon sac. J'exprime mon désir de le connaître, de connaître mes origines et d'avoir plus amples connaissances ma véritable famille. Je n'ai rien contre ma famille adoptive, mais je ne suis jamais vraiment sentis à ma place. L'idée d'avoir une enfance des plus ordinaires ayant été mon plus grand rêve pendant fort longtemps, même si à présent s'est quelque peu différent.

Je soupire, tente de reprendre mon calme. Après tout, m'énerver dans ce genre de situation ne sert absolument à rien et puis, je n'ai pas la moindre envie de gâcher l'idée que j'ai pu avoir de ma première rencontre avec Haebin. Malgré tout, je n'arrête pas pour autant d'exprimer le fond de ma pensée et mon incompréhension face au comportement de mon aîné. Pour moi, apprendre à le connaître peu de temps après avoir appris son existence, c'est quelque chose d'extrêmement banal. Hélas, il n'a pas l'air de réaliser l'importance que cela a pour moi tout comme le fait que je n'arrive pas à comprendre le refus de ce dernier. Comme quoi, dans la famille on est peut-être pas du genre altruiste. Cependant, je ne peux pas me dire égoïste non-plus. Le faire souffrir en lui remémorant des choses qu'il n'a pas la moindre envie de se souvenir n'est pas ce que j'ai en tête, loin de là. J'ai espéré une tout autre réaction de sa part et celle-ci me brise quelque peu le coeur.

« Je ne savais pas.... Mais, aucune vie n'est parfaite. » Je prononce ses mots d'un ton faible et désoler après la première réponse d'Haebin. Il est vrai que mes informations sur lui se résume à son nom, son lieu de vie ainsi que son métier. Son passé, la douleur qui a bien pu vivre durant toutes ses années sont quelques choses que j'ignorais et que d'une certaine manière, je veux à tout prix connaître. Personne n'a une vie totalement rose, toutes personnes ressent de la peine à un moment de sa vie. De plus, je suis loin d'être la fierté de mes parents, mais davantage le contraire et ce dès ma première chasse en solitaire. « La vie en général est une succession de mort et de séparation. Vas-tu vivre en solitaire jusqu'à la fin de tes jours pour ne plus ressentir de peine ? » J'enchaîne plutôt fière de moi, même si je ne le montre pas. Après tout, je n'ai pas tort et je le sais. Cette idée n'est pas uniquement pour la famille, c'est une idée générale qui, hélas, sera bel et bien présente jusqu'à la fin de nos jours. Se retirer et vivre en ermite est selon moi l'unique solution pour ne perdre personne, mais le bonheur n'en résultera pas pour autant.

« Non, pas le moindre souvenir. Je n'arrivais même pas à tenir assise toute seule. » Je lance ses mots en toute simplicité avec une touche de tristesse dans ma voix. Je n'ai pas le moindre souvenir ce que j'ai pu vivre durant ma très brève période sans ma famille adoptive et puis, ce n'est pas comme si ma mémoire est infaillible sur ma petite enfance. J'ai de bref souvenirs, mais rien de bien précis. Sur le coup, j'ai comme l'impression que mon incapacité à me souvenir est plus comme une chance en regardant la réaction de mon aîné. Une vision des choses que je n'ai jamais eue jusqu'à cet instant. Je me mords légèrement la lèvre inférieure, me demandant comment réagir face de telles paroles. Je n'ai pas envie de sortir de sa vie si peu de temps après avoir réussis à y entrer. Cette idée me déchire le coeur autant que ce dont Haebin semble se souvenir. Je suis dans une impasse, je ne sais pas comment réagir, comment faire face à cette situation. « Je suis désolée... » Mon ton est faible et résinée, tandis que je tente de masquer la tristesse qui monte au fond de moi. Je ne sais pas quoi dire d'autres, je suis désolée pour tellement de raisons. Pour la première fois depuis fort longtemps, je regrette l'une de mes actions et pourtant, je reste déterminée à faire la connaissance de ce fameux frère. « Je suis navrée que tu vois ma présence comme une torture. » Je lâche ses mots dans un souffle, désespérée avant de soupirer de nouveau. « Je suis du genre déterminé, mais je ne suis pas non plus une garce au point de vouloir te faire ainsi souffrir. Sache juste, que je ne lâcherais pas l'affaire ! » Je termine sur une note de détermination et de confiance en moi débordante.

Plus Pandora essayait de lui donner des arguments pour lui parler, plus Haebin tentait de les réfuter en montrant sa vision des choses. Elle était moins douce que celle de sa sœur tout simplement parce que la douleur de retrouver une famille était insurmontable pour le plus vieux.
Peut-être aurait-il réagit autrement s’il n’avait pas fini à la porte quelques années plus tôt ou si Fleur n’était pas morte… Il n’en savait rien, mais il se disait que sans ses évènements tragiques, il aurait été une autre personne. Et tout ça à cause d’une morsure de loup-garou… Qu’est ce qu’il pouvait s’en vouloir d’avoir fugué cette nuit-là.

Bien sûr qu’il savait qu’aucune vie n’était parfaite, sinon la vie serait bien trop ennuyante. Mais là, il avait atteint son point de non-retour. Il ne voulait plus qu’elle lui brise le cœur. Et voilà que la plus jeune en rajoutait une couche en lui disant qu’on perdait toujours des proches, que c’était ainsi… Haebin le savait très bien, c’était juste qu’il voulait se protéger en ne s’attachant pas trop aux autres.
On le disait souvent asocial, détaché, sans cœur, ça le blessait légèrement mais au moins, très peu de personne faisait partie de son cercle d’amis ou proche. Puis, il y avait Zéplynne et elle, il savait qu’il ne pourrait pas la perdre, qu’elle ferait tout ce qui serait en son pouvoir pour rester avec lui.

D’un autre côté, c’était facile car il n’aimait pas s’attacher. Combien de personne à qui il tenait vraiment dans cette ville ? Deux… Trois ? Pas bien plus.
Pandora avait bien de la chance, elle ne se rappelait de rien de précis sur leur enfance, et Haebin pensait à la même chose jusqu’à ce que l’odeur de la plus jeune lui rappelle des souvenirs de son enfance. Son cerveau avait enfouit ça assez profond pour ne pas qu’il souffre, mais la chasseuse avait fait remonter tout ça à la surface. Une vraie torture…

Elle s’excusa avant de lui avouer qu’elle était déterminée mais pas garce, alors elle prendrait le temps qu’il faudrait mais elle ne lâcherait pas l’affaire. Haebin avait été odieux avec elle mais il ne comprenait pas pourquoi elle ne cédait pas.
Aujourd’hui, il n’avait pas l’envie de crier encore, surtout qu’ils commençaient à attirer l’attention sur eux et qu’il n’aimait pas ça. Il s’approcha doucement de la demoiselle, planta son regard noir dans ce de sa sœur avant de dire.

Le Coréen avait fini par reculer et reprendre sa route. Il n’avait pas envie de faire d’efforts aujourd’hui, juste le besoin de prendre l’air et de faire autre chose.

END